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Indignation après l'agression d'une septuagénaire et de sa petite-fille à Bordeaux


MEHDI FEDOUACH / AFP
MEHDI FEDOUACH / AFP
Bordeaux, France | AFP | mardi 20/06/2023 - La violente agression d'une septuagénaire et de sa petite-fille de 7 ans, lundi au domicile familial à Bordeaux, provoque mardi une vague d'indignation politique, mais la famille des victimes met en garde contre toute forme de "récupération".

Un suspect, "connu des services de police et de justice", a été arrêté une heure après les faits qui se sont déroulés "vers 17h30" dans le quartier bourgeois des Chartrons, a confirmé mardi la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie dans un communiqué.

Dans une vidéo diffusée lundi soir sur le compte Twitter de l'ancien maire Les Républicains de Bordeaux Nicolas Florian et largement partagée sur les réseaux sociaux, un homme s'engouffre à travers la porte d'un bâtiment en plein jour puis en extirpe de force une femme âgée et une enfant, les projetant violemment à terre sur le trottoir, avant de quitter les lieux.

La famille des victimes a dénoncé, dans un communiqué transmis mardi à l'AFP par son avocate, Me Nadège Pain, "l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée".

Selon la procureure, la dame, âgée de 73 ans, a déclaré "avoir été violentée par un homme qui aurait tenté d'enlever la fillette" de 7 ans, et il aurait pris la fuite en voiture en raison des "aboiements du chien du foyer". 

Quinze condamnations

L'homme de 29 ans, qui "nie les faits", a été identifié par un voisin et "grâce à la présence d'un visiophone", ajoute-t-elle. Il a été placé en garde à vue "des chefs de violation de domicile, tentative d'enlèvement et séquestration, violences sur personne vulnérable et mineure de 15 ans".

Les deux victimes, âgées de 73 et 7 ans, "souffrent de contusions et d'abrasions", indique encore la procureure.

De source policière, l'agression a eu lieu quand la grand-mère rentrait au domicile de son fils. L'auteur est un SDF neutralisé par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) à l'aide d'un pistolet à impulsion électrique, a précisé cette même source.

Il a indiqué "être suivi au plan psychiatrique et être en rupture de traitement", a précisé la procureure. "Son casier judiciaire porte trace de 15 condamnations, principalement en lien avec du contentieux routier et des infractions à la législation sur les stupéfiants", a-t-elle ajouté. 

Selon une autre source policière, c'est un "Français, né en France (à Bordeaux)".

La famille "indignée par la récupération" 

Un responsable régional du syndicat policier Alliance a dénoncé "une recrudescence des actes de violence et de criminalité de +12% depuis la sortie du Covid" dans la ville, où "tous les services de police" "sont débordés" "malgré les renforts".

"Ces faits, d'une rare violence, doivent être très sévèrement punis pour qu'ils ne se répètent plus jamais", a réagi sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Son homologue de la Justice, Eric Dupont-Moretti, a dénoncé sur BFM TV des images "absolument insupportables", terme également utilisé par l'ancien maire de Bordeaux Nicolas Florian, qui a appelé "à la plus grande sévérité dans la réponse pénale".

L'extrême droite a mis en cause les défaillances de la politique de sécurité publique.

"Ces agressions sont quotidiennes et l'insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse?", a ainsi tweeté Marine Le Pen. 

Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, "extrêmement choqué par cette agression", a dénoncé mardi lors d'une conférence de presse, "des réactions de récupération politique locales et nationales, idéologiques".

La famille des victimes s'est également dite "indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers", dans le communiqué transmis par son avocate.

"Il est parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires. La justice doit se rendre sereinement en son temps dans les tribunaux et non pas sur les plateaux de télé où les réseaux sociaux", ajoute Me Nadège Pain dans son communiqué.

le Mardi 20 Juin 2023 à 04:32 | Lu 573 fois