Chengannūr, Inde | AFP | mardi 21/08/2018 - Plus d'un million de personnes sont actuellement hébergées dans des camps mis en place pour les déplacés au Kerala, ont annoncé mardi les autorités de cet Etat du sud de l'Inde frappé par une mousson particulièrement violente qui a fait plus de 410 morts.
La baisse progressive du niveau des eaux après les inondations, rendue possible par l'affaiblissement des précipitations ces derniers jours, met en évidence l'ampleur des destructions dans cette région luxuriante prisée des touristes en saison sèche.
"Le nombre de personnes dans les camps humanitaires est maintenant d'1.028.000", réparties entre plus de 3.000 lieux d'accueil improvisés, a dit à l'AFP Subhash T.V., porte-parole du gouvernement communiste local.
Les secouristes ont découvert lundi six nouveaux corps, portant le bilan à plus de 410 morts depuis le début au mois de juin de la mousson, l'une des plus violentes en un siècle.
Dans la localité de Pandanad, dans l'un des districts les plus touchés de la région, des habitants quémandaient auprès de véhicules de passage. L'eau potable et les vêtements secs manquaient cruellement.
À proximité d'une route inondée, la militaire Jingy Joseph était assise pieds nus avec sa fille de quatre ans, Angelina, soulagée d'être enfin réunie avec elle. Cette commandante était postée à l'autre bout du pays lorsque les eaux ont envahi la maison de ses parents, où se trouvait sa fille.
"J'ai perdu tout contact avec eux pendant quatre jours et j'ai dû lancer un appel sur Facebook pour avoir des informations", a-t-elle raconté à l'AFP. Sa vidéo de détresse est devenue virale sur l'internet indien.
Après un voyage en train, en avion et plusieurs heures de voiture, Jingy a finalement retrouvé ses proches et les a emmenés en lieu sûr.
"C'était les heures les plus angoissantes de ma vie. Je tenais bon mais j'ai fondu en larmes quand on m'a rapporté que ma fille pleurait en demandant du lait et de l'eau", a-t-elle déclaré.
À travers le Kerala, les largages de provisions et médicaments aux zones sinistrées se poursuivaient à l'aide d'hélicoptères et même de drones.
Les pluies ont détruit ou endommagé plus de 10.000 kilomètres de routes, selon les autorités locales. Les précipitations auraient aussi causé la destruction de 50.000 habitations, a expliqué Shashi Tharoor, un député du Kerala et ancien haut responsable de l'ONU.
Pour plusieurs spécialistes de l'environnement, cette catastrophe était prévisible dans cette région à l'écosystème particulièrement riche et fragile. D'après eux, l'extension de la présence humaine (urbanisation, mines, industries...) a engendré la disparition de lacs et zones humides, capables d'absorber l'excès d'eau de la mousson.
"Modifier l'organisation de l'usage de la terre est difficile dans tout pays en raison des droits de propriété privée et des importantes sommes d'argent en jeu", a analysé pour l'AFP Muralee Thummarukudy, responsable de réduction des risques de catastrophe aux Nations unies.
Pour l'écologiste Madhav Gadgil, qui avait suggéré en 2011 une interdiction des activités minières et industrielles au Kerala, l'action de l'homme a joué un rôle-clé dans ce désastre.
"Malheureusement, nos gouvernements d'États sont en collusion avec des intérêts privés qui ne veulent pas que les lois environnementales soient appliqués", a-t-il estimé.
Des critiques nuancées par le département de l'environnement et du changement climatique du Kerala: "nous avons débuté une restauration écologique des zones humides et avons aussi interdit le plastique", a indiqué à l'AFP une responsable qui n'a pas souhaitée être nommée pour des raisons professionnelles.
"Nous faisons de notre mieux. C'est la furie de la nature, vous ne pouvez blâmer personne", a poursuivi cette même source.
Le coût des inondations est évalué à trois milliards de dollars par les autorités locales, un montant appelé à s'alourdir à mesure que la décrue mettra à jour l'ampleur des dévastations.
Face à cette situation, le gouvernement indien a décrété "l'état de catastrophe naturelle".
Le sort du Kerala a suscité l'émotion aussi bien en Inde qu'à l'international. Des centaines de millions d'euros de donations ont été promis pour financer sa reconstruction.
La baisse progressive du niveau des eaux après les inondations, rendue possible par l'affaiblissement des précipitations ces derniers jours, met en évidence l'ampleur des destructions dans cette région luxuriante prisée des touristes en saison sèche.
"Le nombre de personnes dans les camps humanitaires est maintenant d'1.028.000", réparties entre plus de 3.000 lieux d'accueil improvisés, a dit à l'AFP Subhash T.V., porte-parole du gouvernement communiste local.
Les secouristes ont découvert lundi six nouveaux corps, portant le bilan à plus de 410 morts depuis le début au mois de juin de la mousson, l'une des plus violentes en un siècle.
Dans la localité de Pandanad, dans l'un des districts les plus touchés de la région, des habitants quémandaient auprès de véhicules de passage. L'eau potable et les vêtements secs manquaient cruellement.
À proximité d'une route inondée, la militaire Jingy Joseph était assise pieds nus avec sa fille de quatre ans, Angelina, soulagée d'être enfin réunie avec elle. Cette commandante était postée à l'autre bout du pays lorsque les eaux ont envahi la maison de ses parents, où se trouvait sa fille.
"J'ai perdu tout contact avec eux pendant quatre jours et j'ai dû lancer un appel sur Facebook pour avoir des informations", a-t-elle raconté à l'AFP. Sa vidéo de détresse est devenue virale sur l'internet indien.
Après un voyage en train, en avion et plusieurs heures de voiture, Jingy a finalement retrouvé ses proches et les a emmenés en lieu sûr.
"C'était les heures les plus angoissantes de ma vie. Je tenais bon mais j'ai fondu en larmes quand on m'a rapporté que ma fille pleurait en demandant du lait et de l'eau", a-t-elle déclaré.
À travers le Kerala, les largages de provisions et médicaments aux zones sinistrées se poursuivaient à l'aide d'hélicoptères et même de drones.
Les pluies ont détruit ou endommagé plus de 10.000 kilomètres de routes, selon les autorités locales. Les précipitations auraient aussi causé la destruction de 50.000 habitations, a expliqué Shashi Tharoor, un député du Kerala et ancien haut responsable de l'ONU.
- Responsabilité humaine ? -
Pour plusieurs spécialistes de l'environnement, cette catastrophe était prévisible dans cette région à l'écosystème particulièrement riche et fragile. D'après eux, l'extension de la présence humaine (urbanisation, mines, industries...) a engendré la disparition de lacs et zones humides, capables d'absorber l'excès d'eau de la mousson.
"Modifier l'organisation de l'usage de la terre est difficile dans tout pays en raison des droits de propriété privée et des importantes sommes d'argent en jeu", a analysé pour l'AFP Muralee Thummarukudy, responsable de réduction des risques de catastrophe aux Nations unies.
Pour l'écologiste Madhav Gadgil, qui avait suggéré en 2011 une interdiction des activités minières et industrielles au Kerala, l'action de l'homme a joué un rôle-clé dans ce désastre.
"Malheureusement, nos gouvernements d'États sont en collusion avec des intérêts privés qui ne veulent pas que les lois environnementales soient appliqués", a-t-il estimé.
Des critiques nuancées par le département de l'environnement et du changement climatique du Kerala: "nous avons débuté une restauration écologique des zones humides et avons aussi interdit le plastique", a indiqué à l'AFP une responsable qui n'a pas souhaitée être nommée pour des raisons professionnelles.
"Nous faisons de notre mieux. C'est la furie de la nature, vous ne pouvez blâmer personne", a poursuivi cette même source.
Le coût des inondations est évalué à trois milliards de dollars par les autorités locales, un montant appelé à s'alourdir à mesure que la décrue mettra à jour l'ampleur des dévastations.
Face à cette situation, le gouvernement indien a décrété "l'état de catastrophe naturelle".
Le sort du Kerala a suscité l'émotion aussi bien en Inde qu'à l'international. Des centaines de millions d'euros de donations ont été promis pour financer sa reconstruction.