Brexit, Calais, réfugiés... : en matière d'immigration, ce sont plusieurs chantiers au long cours qui attendent le nouveau gouvernement, sur fond de crise migratoire persistante.
- Les arrivées de migrants
Le nouveau gouvernement va entrer en fonction au printemps, généralement synonyme d'accélération des arrivées par la Méditerranée. "La question de la gestion de l'axe Vintimille-Paris-Calais va rapidement se poser", souligne un bon connaisseur du dossier, en allusion aux trois gros points de fixation des exilés.
A cela s'ajoutent les arrivées d'Afghans déboutés d'Allemagne, qui convergent vers Paris, et d'Albanais qui se concentrent dans l'Est. Il faut des places pour les loger, et d'autres pour les réfugiés arrivés des "hotpsots" en Grèce et en Italie, et ceux venant des camps au Liban, en Jordanie...
Si le président élu Emmanuel Macron veut comme il l'a promis ramener à six mois le traitement des demandes d'asile, il faudra aussi sans doute définir assez vite les ajustements nécessaires (l'Ofpra, Office français de protection des réfugiés et apatrides, a reçu 85.000 demandes l'an dernier environ).
Quant aux personnes déboutées, M. Macron a promis de reconduire "plus efficacement à la frontière ceux qui ne sont pas acceptés" -- un chantier compliqué, alors que les retours forcés (hors UE) ont baissé de 2,3% à 6.200 personnes l'an dernier.
- Calais
La "Jungle" où s'entassaient des milliers de migrants a été démantelée en octobre, mais Soudanais et Afghans continuent d'errer dans la région. "Nous distribuons 500 repas chaque jour à Calais et 200 à Grande-Synthe" (Nord), explique à l'AFP Christian Salomé de l'Auberge des migrants.
Le responsable associatif espère "un couloir humanitaire" avec la Grande-Bretagne pour les migrants les plus vulnérables, notamment les familles et les adolescents, très nombreux.
La demande d'une renégociation des accords du Touquet, fixant la frontière britannique à Calais, pourrait également resurgir. Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a promis d'"interpeller le prochain gouvernement" sur la situation de Calais, dans Le Figaro de jeudi.
- Paris
Un "centre humanitaire", unique en son genre, a ouvert en novembre pour permettre aux migrants récemment arrivés de ne pas dormir à la rue. Mais le centre tourne à plein régime, et peine à orienter assez vite les exilés vers d'autres structures en régions, d'autant que les migrants affluent vers ce qui est devenu le principal dispositif de transit en France.
L'un des premiers chantiers sera donc de voir "comment on maintient la fluidité d'accueil vers les CAO" (centres d'accueil et d'orientation), ce qui signifie "continuer à créer des places", affirme à l'AFP la ministre du Logement sortante Emmanuelle Cosse. Il y en a actuellement 10.000 en CAO et à peu près autant en centre d'hébergement d'urgence pour migrants.
Faut-il dupliquer cette expérience ailleurs, comme le demandent certains? "Il faut éviter que la région parisienne soit un entonnoir", plaide Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile et soutien de M. Macron.
- Négociations européennes
"Il y a des dossiers européens chauds, comme le Brexit et l'asile, sur lesquels il faudra prendre position", estime Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations internationales à l'OCDE.
Sur l'asile, M. Macron s'était dit disposé pendant la campagne à "rouvrir le sujet" du règlement européen de Dublin, qui laisse la prise en charge des demandeurs aux pays de première arrivée (Italie notamment), en critiquant les "effets pervers" du mécanisme. Un objectif ambitieux, alors que les négociations pour réformer les règles d'accueil butent déjà sur le refus par certaines capitales d'accueillir ces exilés pour soulager des pays sous pression.
M. Macron a aussi plaidé pour un "Schengen renforcé" avec 5.000 postes de policiers aux frontières de l'Europe.
- L'intégration
"L'intégration est une question prioritaire qu'on a trop longtemps négligée", souligne M. Dumont, alors que M. Macron a promis d'en faire une "priorité".
La question concerne les réfugiés, mais aussi les étrangers installés de plus longue date, ajoute M. Dumont, qui rappelle qu'"en matière de réussite scolaire et d'accès à l'emploi la France est l'un des pays où les immigrés ont le plus de difficultés".
- Les arrivées de migrants
Le nouveau gouvernement va entrer en fonction au printemps, généralement synonyme d'accélération des arrivées par la Méditerranée. "La question de la gestion de l'axe Vintimille-Paris-Calais va rapidement se poser", souligne un bon connaisseur du dossier, en allusion aux trois gros points de fixation des exilés.
A cela s'ajoutent les arrivées d'Afghans déboutés d'Allemagne, qui convergent vers Paris, et d'Albanais qui se concentrent dans l'Est. Il faut des places pour les loger, et d'autres pour les réfugiés arrivés des "hotpsots" en Grèce et en Italie, et ceux venant des camps au Liban, en Jordanie...
Si le président élu Emmanuel Macron veut comme il l'a promis ramener à six mois le traitement des demandes d'asile, il faudra aussi sans doute définir assez vite les ajustements nécessaires (l'Ofpra, Office français de protection des réfugiés et apatrides, a reçu 85.000 demandes l'an dernier environ).
Quant aux personnes déboutées, M. Macron a promis de reconduire "plus efficacement à la frontière ceux qui ne sont pas acceptés" -- un chantier compliqué, alors que les retours forcés (hors UE) ont baissé de 2,3% à 6.200 personnes l'an dernier.
- Calais
La "Jungle" où s'entassaient des milliers de migrants a été démantelée en octobre, mais Soudanais et Afghans continuent d'errer dans la région. "Nous distribuons 500 repas chaque jour à Calais et 200 à Grande-Synthe" (Nord), explique à l'AFP Christian Salomé de l'Auberge des migrants.
Le responsable associatif espère "un couloir humanitaire" avec la Grande-Bretagne pour les migrants les plus vulnérables, notamment les familles et les adolescents, très nombreux.
La demande d'une renégociation des accords du Touquet, fixant la frontière britannique à Calais, pourrait également resurgir. Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a promis d'"interpeller le prochain gouvernement" sur la situation de Calais, dans Le Figaro de jeudi.
- Paris
Un "centre humanitaire", unique en son genre, a ouvert en novembre pour permettre aux migrants récemment arrivés de ne pas dormir à la rue. Mais le centre tourne à plein régime, et peine à orienter assez vite les exilés vers d'autres structures en régions, d'autant que les migrants affluent vers ce qui est devenu le principal dispositif de transit en France.
L'un des premiers chantiers sera donc de voir "comment on maintient la fluidité d'accueil vers les CAO" (centres d'accueil et d'orientation), ce qui signifie "continuer à créer des places", affirme à l'AFP la ministre du Logement sortante Emmanuelle Cosse. Il y en a actuellement 10.000 en CAO et à peu près autant en centre d'hébergement d'urgence pour migrants.
Faut-il dupliquer cette expérience ailleurs, comme le demandent certains? "Il faut éviter que la région parisienne soit un entonnoir", plaide Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile et soutien de M. Macron.
- Négociations européennes
"Il y a des dossiers européens chauds, comme le Brexit et l'asile, sur lesquels il faudra prendre position", estime Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations internationales à l'OCDE.
Sur l'asile, M. Macron s'était dit disposé pendant la campagne à "rouvrir le sujet" du règlement européen de Dublin, qui laisse la prise en charge des demandeurs aux pays de première arrivée (Italie notamment), en critiquant les "effets pervers" du mécanisme. Un objectif ambitieux, alors que les négociations pour réformer les règles d'accueil butent déjà sur le refus par certaines capitales d'accueillir ces exilés pour soulager des pays sous pression.
M. Macron a aussi plaidé pour un "Schengen renforcé" avec 5.000 postes de policiers aux frontières de l'Europe.
- L'intégration
"L'intégration est une question prioritaire qu'on a trop longtemps négligée", souligne M. Dumont, alors que M. Macron a promis d'en faire une "priorité".
La question concerne les réfugiés, mais aussi les étrangers installés de plus longue date, ajoute M. Dumont, qui rappelle qu'"en matière de réussite scolaire et d'accès à l'emploi la France est l'un des pays où les immigrés ont le plus de difficultés".