PAPEETE, le 12 octobre 2016 - Chaque année au fenua, des dizaines de jeunes en grande difficulté par rapport à la lecture et l'écriture sont recensées. Des solutions leur sont proposées pour les aider à retrouver le chemin de l'école, de la formation ou de l'emploi.
Lire ou écrire peuvent parfois devenir un calvaire pour ceux qui se sont perdus dans un parcours scolaire chaotique. En Polynésie française, de nombreux jeunes de 16 à 25 ans sont en situation d'illettrisme. Difficile à détecter, elle l'est le plus souvent grâce aux dispositifs mis en place par l'armée. Grâce aux journées de défense et citoyenneté (JDC) organisées par les services de l'Etat, les participants effectuent des tests de langue française. "C'est le centre national de Polynésie française qui fait passer des tests lors des JDC pour les jeunes âgés entre 16 et 22 ans", explique Christian Morhain, directeur de cabinet de la ministre de l'Education, inspecteur académique et officier réserviste au Régiment su service militaire adapté (RSMA). Cela permet de mettre en lumières les difficultés de chacun, notamment de lecture et d'écriture. Environ 31 à 38% des jeunes ont des difficultés de lecture. Parmi eux, certains sont en situation d'illettrisme."
En Polynésie française, aucune enquête n'a été effectuée pour recenser le nombre de personnes dans cette situation. Seul le centre national de Polynésie française permet d'avoir un ordre d'idée sur la situation. Les tests effectués lors de ces journées de la citoyenneté sont les mêmes qu'en métropole.
Une fois repéré, les jeunes peuvent s'entretenir avec une conseillère d'éducation.
Lire ou écrire peuvent parfois devenir un calvaire pour ceux qui se sont perdus dans un parcours scolaire chaotique. En Polynésie française, de nombreux jeunes de 16 à 25 ans sont en situation d'illettrisme. Difficile à détecter, elle l'est le plus souvent grâce aux dispositifs mis en place par l'armée. Grâce aux journées de défense et citoyenneté (JDC) organisées par les services de l'Etat, les participants effectuent des tests de langue française. "C'est le centre national de Polynésie française qui fait passer des tests lors des JDC pour les jeunes âgés entre 16 et 22 ans", explique Christian Morhain, directeur de cabinet de la ministre de l'Education, inspecteur académique et officier réserviste au Régiment su service militaire adapté (RSMA). Cela permet de mettre en lumières les difficultés de chacun, notamment de lecture et d'écriture. Environ 31 à 38% des jeunes ont des difficultés de lecture. Parmi eux, certains sont en situation d'illettrisme."
En Polynésie française, aucune enquête n'a été effectuée pour recenser le nombre de personnes dans cette situation. Seul le centre national de Polynésie française permet d'avoir un ordre d'idée sur la situation. Les tests effectués lors de ces journées de la citoyenneté sont les mêmes qu'en métropole.
Une fois repéré, les jeunes peuvent s'entretenir avec une conseillère d'éducation.
"REPENSER L'ASPECT PÉDAGOGIQUE"
Au cours de l'entretien avec une conseillère pédagogique, les personnes en situation d'illettrisme racontent leur parcours et leur difficulté. "Nous faisons vraiment un travail de fond avec elle. En 2016, 332 jeunes ont été récupérés par la MLDS (Mission de lutte contre le décrochage scolaire)", continue le directeur de cabinet du ministère.
L'objectif de la MLDS est de combattre le mal à la racine et d'apporter des solutions à des jeunes perdus dans un système scolaire qui ne leur convient pas. "Nous essayons d'élargir au maximum les pratiques pédagogiques proposées. Par exemple, nous allons mettre en place des questionnaires implicites au cours de la lecture…", indique Christine Toromona, conseillère pédagogique à la mission, en partenariat avec l'armée. La mission travaille aussi avec les enseignants des écoles.
Ces derniers sont en première ligne pour détecter des problèmes de lecture et d'écriture chez leurs élèves. La mission les encourage au maximum à diversifier leurs pratiques pour permettre à tout le monde d'apprendre de manière plus sereine. "Il faut repenser l'aspect pédagogique, leur redonner envie d'apprendre."
Au-delà du problème de l'apprentissage, le phénomène entraîne un malaise chez la personne concernée. "Le plus dur dans certains cas est le manque de confiance en soi, l'absence d'estime de soi", explique la conseillère. "Pour les plus grands décrocheurs, ceux par exemple qui sont sortis du système éducatif pendant longtemps, ils n'ont rien fait pendant des années, ont eu des mauvaises fréquentations, des déboires avec la justice… Ce genre de gamins, il faut les reconstruire, rétablir le dialogue et surtout, les convaincre qu'ils ont les compétences pour réussir…"
Après l'entretien avec les conseillers d'orientation, plusieurs options sont proposées à ces jeunes en difficulté. Ils peuvent reprendre le chemin de l'école ou celui d'une formation. Le centre d'information et d'orientation (CIO) de Pirae entre aussi en jeu. Rémy Tourte, directeur de l'établissement explique : "Nous travaillons en lien avec tout le monde sur cette problématique. Ici, nous avons dégagé des moyens pour qu'il y ait un suivi individuel de ces jeunes. Des conseillères d'orientation psychologues les accompagnent." Depuis l'an dernier, le CIO a travaillé avec une trentaine de personnes en situation d'illettrisme.
L'objectif de la MLDS est de combattre le mal à la racine et d'apporter des solutions à des jeunes perdus dans un système scolaire qui ne leur convient pas. "Nous essayons d'élargir au maximum les pratiques pédagogiques proposées. Par exemple, nous allons mettre en place des questionnaires implicites au cours de la lecture…", indique Christine Toromona, conseillère pédagogique à la mission, en partenariat avec l'armée. La mission travaille aussi avec les enseignants des écoles.
Ces derniers sont en première ligne pour détecter des problèmes de lecture et d'écriture chez leurs élèves. La mission les encourage au maximum à diversifier leurs pratiques pour permettre à tout le monde d'apprendre de manière plus sereine. "Il faut repenser l'aspect pédagogique, leur redonner envie d'apprendre."
Au-delà du problème de l'apprentissage, le phénomène entraîne un malaise chez la personne concernée. "Le plus dur dans certains cas est le manque de confiance en soi, l'absence d'estime de soi", explique la conseillère. "Pour les plus grands décrocheurs, ceux par exemple qui sont sortis du système éducatif pendant longtemps, ils n'ont rien fait pendant des années, ont eu des mauvaises fréquentations, des déboires avec la justice… Ce genre de gamins, il faut les reconstruire, rétablir le dialogue et surtout, les convaincre qu'ils ont les compétences pour réussir…"
Après l'entretien avec les conseillers d'orientation, plusieurs options sont proposées à ces jeunes en difficulté. Ils peuvent reprendre le chemin de l'école ou celui d'une formation. Le centre d'information et d'orientation (CIO) de Pirae entre aussi en jeu. Rémy Tourte, directeur de l'établissement explique : "Nous travaillons en lien avec tout le monde sur cette problématique. Ici, nous avons dégagé des moyens pour qu'il y ait un suivi individuel de ces jeunes. Des conseillères d'orientation psychologues les accompagnent." Depuis l'an dernier, le CIO a travaillé avec une trentaine de personnes en situation d'illettrisme.
Un protocole pour lutter contre l'illettrisme
Un protocole de lutte contre l'illettrisme
Ce lundi, un protocole pour une meilleure lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire a été signé par la ministre de l'Education, Nicole Sanquer, le vice-recteur de Polynésie française, Jean-Louis Baglan, et le directeur du centre du service national de Polynésie française, Laurent Alliano.
• "Ce protocole porte sur la mise en œuvre, en Polynésie française, de la démarche d’insertion proposée aux jeunes détectés en grande difficulté lors de la journée défense et citoyenneté (JDC)", indique un communiqué de la Présidence.
• Ce document est une réactualisation des dispositifs mis en place, depuis 2014, pour lutter contre l'illettrisme et le décrochage scolaire. Il a pour but de définir le rôle des différents acteurs (armée, Etat, Pays) dans ce combat. "Tous les ans, un bilan sera fait des actions menées suite à la signature de ce protocole", assure Jean-Louis Baglan.
Ce lundi, un protocole pour une meilleure lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire a été signé par la ministre de l'Education, Nicole Sanquer, le vice-recteur de Polynésie française, Jean-Louis Baglan, et le directeur du centre du service national de Polynésie française, Laurent Alliano.
• "Ce protocole porte sur la mise en œuvre, en Polynésie française, de la démarche d’insertion proposée aux jeunes détectés en grande difficulté lors de la journée défense et citoyenneté (JDC)", indique un communiqué de la Présidence.
• Ce document est une réactualisation des dispositifs mis en place, depuis 2014, pour lutter contre l'illettrisme et le décrochage scolaire. Il a pour but de définir le rôle des différents acteurs (armée, Etat, Pays) dans ce combat. "Tous les ans, un bilan sera fait des actions menées suite à la signature de ce protocole", assure Jean-Louis Baglan.
Qu'est-ce que l'illettrisme?
Selon une définition du dictionnaire Larousse, illettrisme signifie : "État de ceux qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont complètement perdu la pratique."
En Polynésie, certaines personnes se retrouvent aussi en situation d'illettrisme car la langue enseignée n'est pas celle parlée dans la sphère familiale. "Il y a parfois le problème de la langue car la langue de l'éducation n'est pas forcément la langue qui est parlée à la maison. Il est parfois difficile pour les enfants d'acquérir les bases dans ces conditions là. C'est pour cette raison que c'est une bonne chose la mise en place d'enseignement en reo", analyse Christine Toromona, conseillère pédagogique.
En Polynésie, certaines personnes se retrouvent aussi en situation d'illettrisme car la langue enseignée n'est pas celle parlée dans la sphère familiale. "Il y a parfois le problème de la langue car la langue de l'éducation n'est pas forcément la langue qui est parlée à la maison. Il est parfois difficile pour les enfants d'acquérir les bases dans ces conditions là. C'est pour cette raison que c'est une bonne chose la mise en place d'enseignement en reo", analyse Christine Toromona, conseillère pédagogique.