Eole Marine Colportage a pour projet de mettre en place des cargos de nouvelle génération (image ci-dessus) utilisant une propulsion hybride combinant électricité et force du vent en Polynésie française.
PAPEETE, le 7 novembre 2018. "Il est important de concevoir des navires plus efficaces pour réduire les besoins en énergie, quels que soient la source et le mode de propulsion", a souligné Stéphane Mercadal, directeur général de CMA-CGM et rapporteur de la table ronde sur le thème de l'innovation lors du forum de l'économie bleue.
Une centaine de professionnels privés, associations, élus et décideurs publics ont travaillé mardi matin sur le transport maritime sous ses différents aspects : innovation, développement des lignes de transport à passagers inter-archipels, évolution des normes, homologation et sécurité dans le transport maritime et transports maritimes collectifs urbains. Les résultats de ces travaux ont été présentés ce mercredi. Ils ont notamment fait le point sur les différents modes de propulsion en présentant leurs avantages et leurs inconvénients ainsi que les conditions pour que les armateurs osent se lancer dans un nouveau mode de propulsion.
Aile de kite
Le principe est d'avoir une propulsion mixte avec la possibilité d'utiliser une aile de kite autopilotée pour tracter les navires. Ce système existe déjà sur quelques navires et notamment sur le navire expérimental Race for Water, qui était à Papeete début octobre. Trois entreprises dans le monde ont entamé des expérimentations empiriques et un test sera effectué dès 2019 sur un porte-conteneur avec une voile de 600 m2. "Ce type de propulsion (traction) serait adapté pour notre cabotage et nos goélettes", a souligné Stéphane Mercadal, directeur général de CMA-CGM et rapporteur de la table ronde sur le thème de l'innovation. "Pour optimiser l'apport vélique de ces cargos hybrides (voile électrique/thermique), les armateurs sont ouverts à des changements de parcours pour optimiser le gain en fonction des courants de vent."
L'option des Mâts ailes
Le projet le projet le plus avancé est celui porté par Eole Marine colportage. Le projet pourrait être adapté sur un navire multicoque ou monocoque équipé d'un ou plusieurs mâts-ailes et d'une propulsion thermo-électrique. "D'un coût estimé après double défiscalisation à 1.5 milliard de Fcfp, les quatre ailes du dernier projet représentant 400 millions de Fcfp. Les économies proposées par son design et son type de propulsion mixte permettraient un amortissement du surcoût sur sept ans par rapport aux navires utilisés actuellement", indique Stéphane Mercadal. "En Polynésie, en tenant compte des vents ce système serait optimal pour une liaison sur les Tuamotu ou direction des Raromatai depuis Tahiti."
Hydrogène
L'expérience menée par Race for Water prouve la possibilité de produire son propre hydrogène et donc de créer sa propre énergie. "Le coût de la pile est pour le moment le plus gros obstacle à sa mise en place", notent les rapporteurs de la table ronde. "On note aussi le problème du stockage, l'hydrogène étant très volatile et explosif. Néanmoins, cette énergie est parfaitement propre avec un rendement élevé de surcroît."
Gaz naturel liquéfié
Le marché est naissant au niveau du transport international avec les premières commandes de porte-conteneurs qui seront livrés à partir de 2020. Le marché local n'existe pas. Le stockage est compliqué et cela nécessiterait la mise en place d'un quai dédié. "Le passage d'EDT sur cette nouvelle énergie permettrait de pouvoir lancer la machine au niveau polynésien en assurant un minimum de commande", ont mis en avant les armateurs.
"Ne pas oublier la voile"
"Il faut se souvenir que les clippers ralliaient New York à San Francico à la voile via le Cap Horn il y a encore un siècle", a rappelé Stéphane Mercadal. "Le retour à la voile avec une technologie permettant de faciliter l'usage des navires et de militer le nombre d'équipier n'est donc pas dénué de sens, pour des raisons économiques et environnementales."
Revoir aussi les matériaux
"Envisageables aux Tuamotu, les solutions éoliennes ne sont pas adaptées sur les îles hautes (dévente, inertie...). Le soleil n'offre pas non plus assez de puissance et serait réservé à de très courtes distances", décrivent les rapporteurs de la table ronde. "L'optimisation économique et écologique viendrait de solutions techniques et de design ou de motorisation à énergie perpétuelle. Il est important de concevoir des navires plus efficaces pour réduire les besoins en énergie, quel que soit la source et le mode de propulsion : structures plus légères (matériaux composites, aluminium ajouré par exemple), affinage des carènes et des superstructures pour limiter les résistances hydrodynamiques et aérodynamiques et doter les navires de plans porteurs dès que la zone de navigation le permet concernant le tirant d'eau."
"Il existe tout une panoplie d'évolutions de l'existant ou d'innovations déjà à l'étude que nous pourrions importer pour nos transports polynésiens", explique Stéphane Mercadal. "Chaque type de transport pourrait cumuler des types de propulsion complémentaires afin d'optimiser le transport. Mais chaque cas étant particulier, il est compliqué de ne retenir qu'une seule solution. Une route Tahiti / Raromatai demandera un mixte de technologies différent d'un service sur les Tuamotu ou intra-lagonaires."
Un soutien public "nécessaire"
Les participants aux tables rondes ont été d'accord pour souligner que le soutien des pouvoirs publics est "nécessaire" pour se lancer dans l'innovation. "Le soutien des pouvoirs publics via des subventions, mais aussi et surtout par un accompagnement fiscal est obligatoire pour aider les investisseurs locaux à limiter leurs risques et développer ou importer des solutions écologiques", ont-ils insisté.
Une centaine de professionnels privés, associations, élus et décideurs publics ont travaillé mardi matin sur le transport maritime sous ses différents aspects : innovation, développement des lignes de transport à passagers inter-archipels, évolution des normes, homologation et sécurité dans le transport maritime et transports maritimes collectifs urbains. Les résultats de ces travaux ont été présentés ce mercredi. Ils ont notamment fait le point sur les différents modes de propulsion en présentant leurs avantages et leurs inconvénients ainsi que les conditions pour que les armateurs osent se lancer dans un nouveau mode de propulsion.
Aile de kite
Le principe est d'avoir une propulsion mixte avec la possibilité d'utiliser une aile de kite autopilotée pour tracter les navires. Ce système existe déjà sur quelques navires et notamment sur le navire expérimental Race for Water, qui était à Papeete début octobre. Trois entreprises dans le monde ont entamé des expérimentations empiriques et un test sera effectué dès 2019 sur un porte-conteneur avec une voile de 600 m2. "Ce type de propulsion (traction) serait adapté pour notre cabotage et nos goélettes", a souligné Stéphane Mercadal, directeur général de CMA-CGM et rapporteur de la table ronde sur le thème de l'innovation. "Pour optimiser l'apport vélique de ces cargos hybrides (voile électrique/thermique), les armateurs sont ouverts à des changements de parcours pour optimiser le gain en fonction des courants de vent."
L'option des Mâts ailes
Le projet le projet le plus avancé est celui porté par Eole Marine colportage. Le projet pourrait être adapté sur un navire multicoque ou monocoque équipé d'un ou plusieurs mâts-ailes et d'une propulsion thermo-électrique. "D'un coût estimé après double défiscalisation à 1.5 milliard de Fcfp, les quatre ailes du dernier projet représentant 400 millions de Fcfp. Les économies proposées par son design et son type de propulsion mixte permettraient un amortissement du surcoût sur sept ans par rapport aux navires utilisés actuellement", indique Stéphane Mercadal. "En Polynésie, en tenant compte des vents ce système serait optimal pour une liaison sur les Tuamotu ou direction des Raromatai depuis Tahiti."
Hydrogène
L'expérience menée par Race for Water prouve la possibilité de produire son propre hydrogène et donc de créer sa propre énergie. "Le coût de la pile est pour le moment le plus gros obstacle à sa mise en place", notent les rapporteurs de la table ronde. "On note aussi le problème du stockage, l'hydrogène étant très volatile et explosif. Néanmoins, cette énergie est parfaitement propre avec un rendement élevé de surcroît."
Gaz naturel liquéfié
Le marché est naissant au niveau du transport international avec les premières commandes de porte-conteneurs qui seront livrés à partir de 2020. Le marché local n'existe pas. Le stockage est compliqué et cela nécessiterait la mise en place d'un quai dédié. "Le passage d'EDT sur cette nouvelle énergie permettrait de pouvoir lancer la machine au niveau polynésien en assurant un minimum de commande", ont mis en avant les armateurs.
"Ne pas oublier la voile"
"Il faut se souvenir que les clippers ralliaient New York à San Francico à la voile via le Cap Horn il y a encore un siècle", a rappelé Stéphane Mercadal. "Le retour à la voile avec une technologie permettant de faciliter l'usage des navires et de militer le nombre d'équipier n'est donc pas dénué de sens, pour des raisons économiques et environnementales."
Revoir aussi les matériaux
"Envisageables aux Tuamotu, les solutions éoliennes ne sont pas adaptées sur les îles hautes (dévente, inertie...). Le soleil n'offre pas non plus assez de puissance et serait réservé à de très courtes distances", décrivent les rapporteurs de la table ronde. "L'optimisation économique et écologique viendrait de solutions techniques et de design ou de motorisation à énergie perpétuelle. Il est important de concevoir des navires plus efficaces pour réduire les besoins en énergie, quel que soit la source et le mode de propulsion : structures plus légères (matériaux composites, aluminium ajouré par exemple), affinage des carènes et des superstructures pour limiter les résistances hydrodynamiques et aérodynamiques et doter les navires de plans porteurs dès que la zone de navigation le permet concernant le tirant d'eau."
"Il existe tout une panoplie d'évolutions de l'existant ou d'innovations déjà à l'étude que nous pourrions importer pour nos transports polynésiens", explique Stéphane Mercadal. "Chaque type de transport pourrait cumuler des types de propulsion complémentaires afin d'optimiser le transport. Mais chaque cas étant particulier, il est compliqué de ne retenir qu'une seule solution. Une route Tahiti / Raromatai demandera un mixte de technologies différent d'un service sur les Tuamotu ou intra-lagonaires."
Un soutien public "nécessaire"
Les participants aux tables rondes ont été d'accord pour souligner que le soutien des pouvoirs publics est "nécessaire" pour se lancer dans l'innovation. "Le soutien des pouvoirs publics via des subventions, mais aussi et surtout par un accompagnement fiscal est obligatoire pour aider les investisseurs locaux à limiter leurs risques et développer ou importer des solutions écologiques", ont-ils insisté.