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Hurley, Vans, RVCA... la concurrence déloyale de revendeurs de surfwear sur Facebook


Depuis quelques années, de nombreuses pages Facebook se sont créées, annonçant vendre des marques telles que Hurley ou RVCA.
Depuis quelques années, de nombreuses pages Facebook se sont créées, annonçant vendre des marques telles que Hurley ou RVCA.
Tahiti, le 15 avril 2024 – Depuis quelques années, les pages Facebook de revente de marques prisées telles que Hurley, Vans ou encore RVCA se multiplient. Des nouveaux canaux de vente, ne possédant aucune autorisation, qui font de l'ombre aux importateurs traditionnels. Chez Shop Tahiti Import, on annonce des pertes de “240 000 francs par jour”. Du côté des douanes, c'est le silence radio sur ce sujet, malgré de nombreuses sollicitations de Tahiti Infos.
 
“Tricots à bas prix”, “arrivage de shorts Hurley”, “offre exceptionnelle”... Depuis quelques années, ce type d'annonces prolifère, postées le plus souvent sur des pages Facebook. À tel point que celles-ci sont devenues de véritables canaux de vente alternatifs, bien que dépourvus d'autorisations administratives, et commencent même à faire de l'ombre aux importateurs et revendeurs traditionnels. “Nous sommes directement impactés par ces méthodes. Notamment sur la marque Hurley, où nous sommes revendeur exclusif sur le territoire”, confie pour Tahiti Infos le responsable marketing et stocks de Tahiti Shop Import, Raimana Tanseau. Selon lui, cette “concurrence déloyale” se décline sur deux types de marchés parallèles bien distincts. “Il y a les personnes qui ramènent de vrais shorts ou vêtements, directement de grossistes et de ‘outlets’ aux États-Unis, et qui les revendent moins cher, et puis il y a ceux qui commandent des contrefaçons sur AliExpress.”
 
Ainsi, sur ces pages Facebook, les acheteurs peuvent retrouver de nombreuses annonces de vente de vêtements de marques prisées telles que Billabong, RVCA, Volcom, Vans et bien sûr Hurley, la plus revendue, à des prix défiant toute concurrence. Car si en magasin, les fameux shorts Hurley sont vendus entre 8 500 et 12 000 francs l'unité, en ligne, ces revendeurs n'hésitent pas à les brader, en proposant des modèles similaires à 4 000 et 5 000 francs pièce. “Ils ne les achètent pas au même prix que nous, et n'ont pas les charges que nous avons, comme les loyers et les salaires. C'est normal que nous soyons plus chers. On nous reproche souvent cela, mais quand on va dans de vrais magasins aux États-Unis ou en Nouvelle-Zélande, la différence de prix n'excède souvent pas les 1 000 francs”, explique Raimana Tanseau. D'autant qu'avec l'émergence de ces nouveaux canaux de vente, le responsable marketing de Shop Tahiti Import, qui possède plusieurs magasins de surfwear annonce de lourdes conséquences sur son chiffre d'affaires. “C'est variable, mais on estime, sur les shorts Hurley, une perte de 30 à 40 shorts non vendus par jour. Soit 240 000 francs chaque jour.”
 
Silence radio du côté des douanes
 
Une situation qui agace et désespère également Raimana Tanseau, qui ne sait plus quoi faire pour contrer ce commerce parallèle. “On a fait de nombreux signalements auprès de la gendarmerie. Mais on a arrêté, car on passerait nos journées là-bas sinon. Même quand on menace directement les revendeurs sur Facebook, ils ferment leur page et en recréent une de suite après. C'est sans fin”, déplore-t-il.
 
Du côté des douanes, dont l'une des missions est de contrôler et de juguler l'entrée de ces marchandises illégales et parfois contrefaites sur le territoire, on préfère, sur ce sujet, se terrer dans un mutisme étonnant. En effet, aucune réponse n'a été apportée aux nombreuses sollicitations de Tahiti Infos malgré de multiples demandes.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 15 Avril 2024 à 15:38 | Lu 9223 fois