WASHINGTON, 7 juin 2013 (AFP) - Les communications des non-Américains sur des sites comme Facebook et Skype sont lues et écoutées par l'agence d'espionnage américaine, une surveillance décuplée sous Barack Obama et qui réactivait vendredi le débat des années post-11-Septembre.
"L'administration a désormais perdu toute crédibilité sur ce sujet", condamnait vendredi le New York Times dans un éditorial. "M. Obama prouve le truisme selon lequel l'exécutif utilisera tous les pouvoirs qui lui sont donnés, et en abusera".
"George W. Obama", titrait jeudi le site Huffington Post en publiant une photo-montage d'un président mi-George W. Bush, mi-Barack Obama.
Entre 2007 et 2011, les sites de Microsoft, Google, Yahoo!, Facebook, YouTube, Skype, AOL, Apple et PalTalk ont commencé à être intégrés dans un programme secret de l'Agence nationale de sécurité (NSA) pour que ses analystes puissent consulter directement et en temps réel les courriels envoyés sur Hotmail ou Gmail, ainsi que toute conversation, photos, vidéos, et chats internet sur ces sites.
L'existence du système PRISM, révélée simultanément jeudi soir par les quotidiens Washington Post et The Guardian, a été défendue par le patron du renseignement américain, James Clapper, qui a mis en valeur le trésor d'informations ainsi récupérées.
L'administration Obama a précisé que ces procédures ciblaient les non-Américains vivant en dehors des Etats-Unis.
"Les informations récoltées par ce programme font partie des informations les plus importantes que nous collectons à l'étranger, et sont utilisées pour protéger notre pays d'une grande variété de menaces", a-t-il déclaré dans un communiqué, tout en condamnant les fuites et en relevant de "nombreuses inexactitudes" dans les articles.
De fait, des questions demeuraient sur le degré d'implication, voire de connaissance, des neuf sociétés internet. Elles ont catégoriquement démenti donner un "accès direct" à la NSA.
"Nous n'avons jamais entendu parler de PRISM", a affirmé le porte-parole d'Apple. "Nous ne fournissons à aucune organisation gouvernementale un accès direct aux serveurs Facebook", a déclaré un responsable de Facebook.
Les deux journaux ont été contactés par un ancien officier du renseignement qui leur a transmis une présentation PowerPoint du système. L'ampleur de la surveillance s'y étale, jusqu'à couvrir la plupart des grands réseaux sociaux, à l'exception notable de Twitter.
"Ils peuvent vraiment voir vos idées se former au fur et à mesure que vous les tapez", a confié l'officier au Washington Post.
Vie privée et sécurité
Le Congrès américain a voté en 2001, six semaines après les attentats du 11-Septembre et à la quasi-unanimité, la vaste loi antiterroriste "Patriot Act", renouvelée depuis à de larges majorités et renforcée pour élargir le cadre de la surveillance électronique.
Un autre programme, révélé mercredi soir, consistant à récupérer l'intégralité des relevés des appels téléphoniques passés aux Etats-Unis existe depuis 2007.
De nombreux élus soutiennent l'exécutif, affirmant qu'un attentat terroriste a été déjoué grâce aux saisies des données téléphoniques.
Mais des parlementaires reconnaissaient que le débat sur l'équilibre entre vie privée et raison d'Etat méritait d'être relancé.
"Je pense qu'il y a des façons de maintenir la sécurité du pays, d'accéder aux données de ceux que nous soupçonnons, sans que les données soient accumulées de cette manière", a expliqué le républicain Bob Corker.
D'autres ont laissé éclater leur colère.
"Je pense que quand des Américains qui respectent la loi téléphonent, qui ils appellent, quand ils appellent et d'où ils appellent sont des informations privées", a dit Ron Wyden, un démocrate. "Indéfendable", a lancé son collègue Bernie Sanders.
"Les deux derniers jours ont montré qu'il fallait plus de transparence", résume pour l'AFP Mark Rumold, de l'Electronic Frontier Foundation.
"Si la NSA a une porte d'entrée dans Google, c'est presque le pire cauchemar des gens".
ico/jca
"L'administration a désormais perdu toute crédibilité sur ce sujet", condamnait vendredi le New York Times dans un éditorial. "M. Obama prouve le truisme selon lequel l'exécutif utilisera tous les pouvoirs qui lui sont donnés, et en abusera".
"George W. Obama", titrait jeudi le site Huffington Post en publiant une photo-montage d'un président mi-George W. Bush, mi-Barack Obama.
Entre 2007 et 2011, les sites de Microsoft, Google, Yahoo!, Facebook, YouTube, Skype, AOL, Apple et PalTalk ont commencé à être intégrés dans un programme secret de l'Agence nationale de sécurité (NSA) pour que ses analystes puissent consulter directement et en temps réel les courriels envoyés sur Hotmail ou Gmail, ainsi que toute conversation, photos, vidéos, et chats internet sur ces sites.
L'existence du système PRISM, révélée simultanément jeudi soir par les quotidiens Washington Post et The Guardian, a été défendue par le patron du renseignement américain, James Clapper, qui a mis en valeur le trésor d'informations ainsi récupérées.
L'administration Obama a précisé que ces procédures ciblaient les non-Américains vivant en dehors des Etats-Unis.
"Les informations récoltées par ce programme font partie des informations les plus importantes que nous collectons à l'étranger, et sont utilisées pour protéger notre pays d'une grande variété de menaces", a-t-il déclaré dans un communiqué, tout en condamnant les fuites et en relevant de "nombreuses inexactitudes" dans les articles.
De fait, des questions demeuraient sur le degré d'implication, voire de connaissance, des neuf sociétés internet. Elles ont catégoriquement démenti donner un "accès direct" à la NSA.
"Nous n'avons jamais entendu parler de PRISM", a affirmé le porte-parole d'Apple. "Nous ne fournissons à aucune organisation gouvernementale un accès direct aux serveurs Facebook", a déclaré un responsable de Facebook.
Les deux journaux ont été contactés par un ancien officier du renseignement qui leur a transmis une présentation PowerPoint du système. L'ampleur de la surveillance s'y étale, jusqu'à couvrir la plupart des grands réseaux sociaux, à l'exception notable de Twitter.
"Ils peuvent vraiment voir vos idées se former au fur et à mesure que vous les tapez", a confié l'officier au Washington Post.
Vie privée et sécurité
Le Congrès américain a voté en 2001, six semaines après les attentats du 11-Septembre et à la quasi-unanimité, la vaste loi antiterroriste "Patriot Act", renouvelée depuis à de larges majorités et renforcée pour élargir le cadre de la surveillance électronique.
Un autre programme, révélé mercredi soir, consistant à récupérer l'intégralité des relevés des appels téléphoniques passés aux Etats-Unis existe depuis 2007.
De nombreux élus soutiennent l'exécutif, affirmant qu'un attentat terroriste a été déjoué grâce aux saisies des données téléphoniques.
Mais des parlementaires reconnaissaient que le débat sur l'équilibre entre vie privée et raison d'Etat méritait d'être relancé.
"Je pense qu'il y a des façons de maintenir la sécurité du pays, d'accéder aux données de ceux que nous soupçonnons, sans que les données soient accumulées de cette manière", a expliqué le républicain Bob Corker.
D'autres ont laissé éclater leur colère.
"Je pense que quand des Américains qui respectent la loi téléphonent, qui ils appellent, quand ils appellent et d'où ils appellent sont des informations privées", a dit Ron Wyden, un démocrate. "Indéfendable", a lancé son collègue Bernie Sanders.
"Les deux derniers jours ont montré qu'il fallait plus de transparence", résume pour l'AFP Mark Rumold, de l'Electronic Frontier Foundation.
"Si la NSA a une porte d'entrée dans Google, c'est presque le pire cauchemar des gens".
ico/jca