François Hollande a nommé Bernard Cazeneuve à Matignon, s'assurant pour les cinq derniers mois de son mandat les services d'un homme de grande confiance depuis les attentats de 2015, qui dirigera un gouvernement légèrement remanié et toujours ouvert aux proches de Manuel Valls, désormais en course pour l'Elysée.
La nomination de M. Cazeneuve a été annoncée mardi matin par l'Elysée, dix petites minutes après le départ discret de Manuel Valls, venu remettre sa démission et celle de son gouvernement pour se consacrer désormais à la difficile campagne de la primaire du PS.
Venu en voisin de la Place Beauvau, le siège du ministère de l'Intérieur distant de quelques dizaines de mètres du palais présidentiel, Bernard Cazeneuve n'a effectué que trois retouches à l'équipe gouvernementale dont l'arrivée, pour lui succéder à l'Intérieur, de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée depuis 2012.
Jean-Marie Le Guen, soutien affiché de Manuel Valls, reste au gouvernement mais échange son portefeuille des relations avec le Parlement avec André Vallini qui lui cède en retour le Développement et la Francophonie, moins stratégique. Le reste du dispositif demeure inchangé.
L'équipe remaniée sera réunie au grand complet mercredi pour son premier conseil des ministres et une photo de famille.
"L'objectif était d'avoir un gouvernement rapidement opérationnel, avec des hommes et des femmes d'expérience, la plupart restant à leur poste", a souligné un proche du chef de l'Etat, insistant sur la "forte cohésion, la forte cohérence" de la nouvelle équipe.
M. Cazeneuve à Matignon, "c'est le choix d'un Premier ministre qui connaît très bien les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui sont les priorités de l'exécutif", selon la même source.
"Il saura travailler avec l'ensemble de la majorité parlementaire et entretient une grande relation de confiance avec le président de la République, forgée avec l'expérience des terribles attentats de 2015", souligne-t-on encore.
Dès lundi, un ministre relevait également qu'il présentait l'avantage d'être "Vallso-compatible et Hollando-fidèle" et pourrait "pleinement se concentrer sur sa tâche puisqu'il n'est pas candidat aux législatives", contrairement à Stéphane Le Foll, Marisol Touraine et autres prétendants.
Quoi qu'il en soit, le nouveau Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage rue de Varenne, détenu par Edith Cresson en un peu plus de dix mois entre 1991 et 1992. Il s'agit donc du troisième Premier ministre de M. Hollande, après Jean-Marc Ayrault (2012-2014) et Manuel Valls.
Avocat de formation, d'un tempérament discret mais bon orateur, doté d'une "grande expérience d'élu local et national", selon l'entourage de François Hollande, M. Cazeneuve, 53 ans, est récompensé de son indéfectible fidélité au chef de l'Etat avec lequel il a traversé les épreuves des attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan ou de Nice.
Maire de Cherbourg en 2001, député de la Manche de 2007 à 2012, ex-soutien de Laurent Fabius devenu porte-parole du candidat Hollande avant 2012, M. Cazeneuve a déployé ses talents de négociateur dans différents ministères. D'abord comme ministre délégué aux Affaires européennes, rôle dans lequel il s'employa à faire adopter le traité de stabilité budgétaire européen par le parlement français et à sa majorité de gauche réticente.
Ensuite au Budget après la démission, en 2013, de Jérôme Cahuzac, poussé vers la sortie par la révélation de l'existence de comptes bancaires cachés en Suisse et à Singapour pour ce qui fut le premier scandale du quinquennat.
En 2014, il est nommé ministre de l'Intérieur lors de la formation du gouvernement de Manuel Valls, alors que circulaient les noms de François Rebsamen, proche de François Hollande, et de Jean-Jacques Urvoas, proche du Premier ministre finalement devenu garde des Sceaux en 2016.
Lui succédant à l'Intérieur, où il aura notamment la charge d'organiser les élections de 2017, Bruno Le Roux, voit lui aussi sa fidélité récompensée. C'est "un élu extrêmement expérimenté, connaissant très bien les questions de sécurité sur lesquelles il a travaillé tout au long de sa carrière", toujours selon l'entourage de François Hollande.
Le portefeuille des Relations avec le Parlement, "traditionnellement" laissé au Premier ministre, s'est porté sur André Vallini, qui a "déjà occupé deux postes ministériels" -Réforme territoriale et Développement- doublé "d'un parlementaire extrêmement expérimenté", fait-on valoir.
Donné partant par de nombreux observateurs pour son soutien ostensible à Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen reste au gouvernement mais émigre au Développement et à la Francophonie.
Manuel Valls a officialisé lundi soir sa candidature à la primaire du PS des 22 et 29 janvier depuis son fief d'Evry, quatre jours après le renoncement de François Hollande à briguer un deuxième mandat, une première sous la Ve République.
M. Valls est arrivé mardi peu avant 08H30 à l'Elysée et en est reparti après 35 minutes d'entretien et une brève accolade avec François Hollande.
Il affrontera deux de ses anciens ministres lors de cette primaire, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, et tiendra un premier meeting mercredi dans le Doubs.
avec AFP
La nomination de M. Cazeneuve a été annoncée mardi matin par l'Elysée, dix petites minutes après le départ discret de Manuel Valls, venu remettre sa démission et celle de son gouvernement pour se consacrer désormais à la difficile campagne de la primaire du PS.
Venu en voisin de la Place Beauvau, le siège du ministère de l'Intérieur distant de quelques dizaines de mètres du palais présidentiel, Bernard Cazeneuve n'a effectué que trois retouches à l'équipe gouvernementale dont l'arrivée, pour lui succéder à l'Intérieur, de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée depuis 2012.
Jean-Marie Le Guen, soutien affiché de Manuel Valls, reste au gouvernement mais échange son portefeuille des relations avec le Parlement avec André Vallini qui lui cède en retour le Développement et la Francophonie, moins stratégique. Le reste du dispositif demeure inchangé.
L'équipe remaniée sera réunie au grand complet mercredi pour son premier conseil des ministres et une photo de famille.
"L'objectif était d'avoir un gouvernement rapidement opérationnel, avec des hommes et des femmes d'expérience, la plupart restant à leur poste", a souligné un proche du chef de l'Etat, insistant sur la "forte cohésion, la forte cohérence" de la nouvelle équipe.
M. Cazeneuve à Matignon, "c'est le choix d'un Premier ministre qui connaît très bien les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui sont les priorités de l'exécutif", selon la même source.
"Il saura travailler avec l'ensemble de la majorité parlementaire et entretient une grande relation de confiance avec le président de la République, forgée avec l'expérience des terribles attentats de 2015", souligne-t-on encore.
Dès lundi, un ministre relevait également qu'il présentait l'avantage d'être "Vallso-compatible et Hollando-fidèle" et pourrait "pleinement se concentrer sur sa tâche puisqu'il n'est pas candidat aux législatives", contrairement à Stéphane Le Foll, Marisol Touraine et autres prétendants.
Quoi qu'il en soit, le nouveau Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage rue de Varenne, détenu par Edith Cresson en un peu plus de dix mois entre 1991 et 1992. Il s'agit donc du troisième Premier ministre de M. Hollande, après Jean-Marc Ayrault (2012-2014) et Manuel Valls.
- "Grande expérience" -
Avocat de formation, d'un tempérament discret mais bon orateur, doté d'une "grande expérience d'élu local et national", selon l'entourage de François Hollande, M. Cazeneuve, 53 ans, est récompensé de son indéfectible fidélité au chef de l'Etat avec lequel il a traversé les épreuves des attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan ou de Nice.
Maire de Cherbourg en 2001, député de la Manche de 2007 à 2012, ex-soutien de Laurent Fabius devenu porte-parole du candidat Hollande avant 2012, M. Cazeneuve a déployé ses talents de négociateur dans différents ministères. D'abord comme ministre délégué aux Affaires européennes, rôle dans lequel il s'employa à faire adopter le traité de stabilité budgétaire européen par le parlement français et à sa majorité de gauche réticente.
Ensuite au Budget après la démission, en 2013, de Jérôme Cahuzac, poussé vers la sortie par la révélation de l'existence de comptes bancaires cachés en Suisse et à Singapour pour ce qui fut le premier scandale du quinquennat.
En 2014, il est nommé ministre de l'Intérieur lors de la formation du gouvernement de Manuel Valls, alors que circulaient les noms de François Rebsamen, proche de François Hollande, et de Jean-Jacques Urvoas, proche du Premier ministre finalement devenu garde des Sceaux en 2016.
Lui succédant à l'Intérieur, où il aura notamment la charge d'organiser les élections de 2017, Bruno Le Roux, voit lui aussi sa fidélité récompensée. C'est "un élu extrêmement expérimenté, connaissant très bien les questions de sécurité sur lesquelles il a travaillé tout au long de sa carrière", toujours selon l'entourage de François Hollande.
Le portefeuille des Relations avec le Parlement, "traditionnellement" laissé au Premier ministre, s'est porté sur André Vallini, qui a "déjà occupé deux postes ministériels" -Réforme territoriale et Développement- doublé "d'un parlementaire extrêmement expérimenté", fait-on valoir.
Donné partant par de nombreux observateurs pour son soutien ostensible à Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen reste au gouvernement mais émigre au Développement et à la Francophonie.
Manuel Valls a officialisé lundi soir sa candidature à la primaire du PS des 22 et 29 janvier depuis son fief d'Evry, quatre jours après le renoncement de François Hollande à briguer un deuxième mandat, une première sous la Ve République.
M. Valls est arrivé mardi peu avant 08H30 à l'Elysée et en est reparti après 35 minutes d'entretien et une brève accolade avec François Hollande.
Il affrontera deux de ses anciens ministres lors de cette primaire, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, et tiendra un premier meeting mercredi dans le Doubs.
avec AFP