Tahiti Infos

Hitia'a o te ra : Le conseil municipal préfère la défusion à la communauté des communes


Plus question de faire partie de la communauté des communes. Le conseil municipal de Hitia'a o te Ra a tranché ce matin.
Plus question de faire partie de la communauté des communes. Le conseil municipal de Hitia'a o te Ra a tranché ce matin.
HITIA'A O TE RA, le 12/04/2016 - Les 29 élus du conseil municipal de Hitia'a o te Ra se sont retrouvés ce mardi matin pour donner leurs avis sur trois délibérations, dont celle concernant l'annulation de l'arrêté pris en décembre 2014, pour fixer le périmètre géographique d'une future communauté de communes du sud de Tahiti. Dix-huit élus sur onze ont voté pour cette annulation, afin de ne plus être en contradiction avec leur souhait de défusion.

La nouvelle majorité du conseil municipal de Hitia'a o te Ra se confirme. Un regroupement qui s'unit avec un objectif au final, la défusion. Ce mardi matin encore, Jacqui Drollet, Henri Flohr et leurs amis ont voté à 28 voix contre 11, pour l'annulation de l'arrêté demandant au haut-commissaire de fixer les paramètres géographique d'une future communauté de communes du sud de Tahiti. Un arrêté qui a été pris le 10 décembre 2014. "Donc Hitia'a o te Ra ne fera pas partie de cette communauté", souligne Jacqui Drollet, maire délégué de Hitia'a avant de poursuivre :"Nous vivions depuis deux années avec deux délibérations contradictoires. La première demandant au haut-commissaire une adhésion à la communauté du sud de Tahiti, avec Taiarapu et Teva i Uta. Et la deuxième demandant la défusion de la commune de Hitia'a o te Ra. À partir de ce moment-là, il fallait trancher, soit on s'unit avec les autres communes et on crée la communauté des communes. Soit on est une commune indépendante et on fonce sur la défusion."

"Ils ont contré la délibération pour la communauté de communes. Ce qui m'étonne, c'est le comportement de la personne qui avait demandé à faire partie de cette communauté de communes, Henri Flohr, l'ancien maire de Hitia'a o te Ra. Aujourd'hui, il change d'avis", rappelle Dauphin Domingo, maire de Hitia'a o te Ra.

Pour appuyer l'initiative de défusion, le maire délégué de Hitia'a a, durant le conseil, donné quelques exemples concernant les futurs budgets qui seront alloués aux quatre futures communes. "Le budget sera attribué par rapport au nombre d'habitants", a-t-il déclaré. Selon Jacqui Drollet, cela permettra à chaque commune de se développer. Pour Henri Flohr, cela répondrait aux attentes de la population. "On s'autogèrera et on ne parlera que de notre commune (Papeno'o ndlr)."

Et par rapport aux exemples cités par Jacqui Drollet, Dauphin Domingo s'en remet au haut-commissaire. "Je ne vais tout de même pas le croire. C'est au haut-commissaire à nous le dire et non à lui, il n'est pas le propriétaire de l'argent public", et de poursuivre, "pour moi, faire partie de la communauté de communes est bien pour Hitia'a o te Ra. Cela contribuera à diminuer les dépenses, voilà ce qui est important pour moi. Le jour où nous serons prêts et autonomes financièrement, on pourra parler de défusion ou d'indépendance de nos communes, nous n'y voyons aucun inconvénient. Nous ne sommes pas contre cette défusion, mais que ce soit bien fait."

Le discours est le même du côté du maire délégué de Papeno'o, Vetea Avaemai. "Il parle de 370 millions de francs pour le futur budget que pourrait avoir la commune de Papeno'o. Actuellement, nous avons 175 millions de francs rien que pour les charges en personnel, plus le suppresseur de Fa'aripo à 15 millions de francs, cela fait 190 millions de francs, plus de la moitié de ce qu'il annonce. Il y a aussi le parc matériel, les écoles, la mairie… On n'a pas de chiffre précis."


LA DÉFUSION POURRAIT ÊTRE UN ENJEU POLITIQUE

Selon Jacqui Drollet, 2 600 personnes parmi la population de la commune de Hitia'a o te Ra sont favorables à la défusion. "On dépasse les 2 600 avis à l'heure actuelle et on progressera vers les 3 000. Donc, sur 5 000 votants à Hitia'a o te Ra, nous pensons que cette proportion est très raisonnable", se défend-il, même s'il regrette la non-réaction du maire Dauphin Domingo. "Les consignes ont été données pour ne pas émettre d'avis. Celui qui n'émet pas d'avis, on ne le compte pas."

Aujourd'hui, deux camps se dessinent au sein du conseil municipal, celui qui soutient le maire Dauphin Domingo et celui qui défend la défusion, qui regroupe les quatre élus de Hitia'a et les 14 élus "orange". Cependant, le maire délégué de Papeno'o est aussi favorable, mais "je veux qu'on m'explique concrètement ce qui se passera après, c'est tout. Je ne sais pas si les populations comprennent réellement l'enjeu de cette défusion."

Pour Vetea Avaemai, du côté de Papeno'o, l'ancien maire Henri Flohr serait en train de politiser la démarche. "Pourquoi ils n'ont pas pris de délibérations quand il était au pouvoir ? Aujourd'hui, ils vont dans les quartiers et les maisons pour presque inciter les gens à venir à la mairie, sinon, ils les transportent à la mairie. Je les vois tous les jours. Ils font de la politique et ils n'expliquent pas vraiment à la population en quoi cela consistera. Ils disent juste à la population de venir donner un avis favorable."

Si aujourd'hui, plus de 2 500 personnes sont favorables à la défusion, aucun seuil n'est cependant imposé. "La population, pour ce qui concerne par exemple la commune de Hitia'a, on était à 759 avis émis et 759 avis favorables, sans aucun avis défavorable. Donc, il est difficile au haut-commissaire de dire, non je ne tiens pas compte de 100 % d'avis favorables à la défusion, ce serait anti-démocratique", explique Jacqui Drollet.

L'enquête publique pour la défusion continue jusqu'au 9 mai. Papeno'o, Maha'ena et Hitia'a seraient les seules communes réactives à ce projet. À l'issue de cette enquête, le commissaire-enquêteur devra remettre son rapport le 8 juin, avant d'entamer la dernière phase de la défusion, devant les autorités de l'État, de la commune et du Pays.

le Mardi 12 Avril 2016 à 17:11 | Lu 1121 fois