Tahiti, le 19 mars 2024 – Suite aux Open de crossfit 2024, premières épreuves mondiales de qualification pour les Crossfit Games, l'athlète polynésienne Hinatea Montebello se classe 1ère en France. Une performance historique pour la jeune 'aito puisqu'elle surclasse pas moins de 8 468 athlètes inscrites pour l'événement. Interview.
Félicitation Hinatea pour cette performance historique ! Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
“Ia ora na. Moi c'est Hinatea. D'aussi loin que je me souvienne, le sport a toujours pris une place importante dans ma vie. Aujourd'hui je suis physiothérapeute, un métier que j'ai voulu faire depuis mes 15 ans déjà car, pour moi, le lien qui existe entre le sport et la santé est tout simplement primordial. J'ai commencé le sport à l'âge de 10 ans avec la gymnastique, et j'en ai fait pendant sept ans. Un bagage technique qui me sert énormément dans le crossfit, une discipline que j'ai commencée il y a quatre ans de cela et qui me passionne chaque jour depuis. Aujourd'hui, je ne vis pas du crossfit, mais si cela peut arriver un jour alors j'en serai la plus heureuse.”
Tu te classes première des Open de crossfit 2024 sur le territoire mais également à l'échelle nationale où plus de 8 468 athlètes femmes étaient enregistrées. Peux-tu revenir avec nous sur cet événement ; ce qu'il représente, et ton sentiment suite à ce résultat stratosphérique ?
“Les Open représentent la première phase de sélection pour entrer aux Crossfit Games, les jeux olympiques de notre discipline. C'est l'ultime compétition auquel nous voulons tous accéder. Tout le monde peut s'inscrire aux Open de crossfit et c'est ce qui fait qu'il y a énormément de monde qui peut prétendre à ces places. Suite à cette première étape, on est qualifié pour les quarts de finale, puis les demi-finales, et si l'on remporte les finales de notre région on entre aux Crossfit Games. Aujourd'hui je suis qualifiée d'office pour les quarts de finale et c'est une immense fierté. Pouvoir porter haut les couleurs du Fenua dans cette compétition c'est juste ‘wouaw’, et puis être la première Polynésienne à m'adjuger cette victoire c'est magnifique. J'espère qu'il y en aura encore beaucoup d'autres et que l'aventure ira beaucoup plus loin. C'est une belle première étape mais il y a encore beaucoup à réaliser derrière et j'espère vraiment y arriver.”
Les trois épreuves – à l'image même du crossfit – étaient denses et variées. Comment est-ce que tu as géré ce challenge ? Quelles sont les épreuves qui t'ont réussi et au contraire celles qui t'ont peut être donner le plus de mal ?
“Toutes les épreuves étaient difficiles. Le premier WOD [Workout of the day, NDLR] c'était réellement un sprint où les temps s'établissaient entre 6 et 8 minutes, ce qui est relativement court et qui montre que l'on est vraiment dans de l'effort rapide et intense. Le deuxième WOD était beaucoup plus long, il s'agissait de faire le plus grand nombre de répétitions en 20 minutes, donc il fallait vraiment se connaître et adopter un certain rythme en conséquence. Et puis au troisième WOD il s'agissait d'une barre qui montait en charge avec également une partie gymnastique qui m'a beaucoup aidé.”
Félicitation Hinatea pour cette performance historique ! Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
“Ia ora na. Moi c'est Hinatea. D'aussi loin que je me souvienne, le sport a toujours pris une place importante dans ma vie. Aujourd'hui je suis physiothérapeute, un métier que j'ai voulu faire depuis mes 15 ans déjà car, pour moi, le lien qui existe entre le sport et la santé est tout simplement primordial. J'ai commencé le sport à l'âge de 10 ans avec la gymnastique, et j'en ai fait pendant sept ans. Un bagage technique qui me sert énormément dans le crossfit, une discipline que j'ai commencée il y a quatre ans de cela et qui me passionne chaque jour depuis. Aujourd'hui, je ne vis pas du crossfit, mais si cela peut arriver un jour alors j'en serai la plus heureuse.”
Tu te classes première des Open de crossfit 2024 sur le territoire mais également à l'échelle nationale où plus de 8 468 athlètes femmes étaient enregistrées. Peux-tu revenir avec nous sur cet événement ; ce qu'il représente, et ton sentiment suite à ce résultat stratosphérique ?
“Les Open représentent la première phase de sélection pour entrer aux Crossfit Games, les jeux olympiques de notre discipline. C'est l'ultime compétition auquel nous voulons tous accéder. Tout le monde peut s'inscrire aux Open de crossfit et c'est ce qui fait qu'il y a énormément de monde qui peut prétendre à ces places. Suite à cette première étape, on est qualifié pour les quarts de finale, puis les demi-finales, et si l'on remporte les finales de notre région on entre aux Crossfit Games. Aujourd'hui je suis qualifiée d'office pour les quarts de finale et c'est une immense fierté. Pouvoir porter haut les couleurs du Fenua dans cette compétition c'est juste ‘wouaw’, et puis être la première Polynésienne à m'adjuger cette victoire c'est magnifique. J'espère qu'il y en aura encore beaucoup d'autres et que l'aventure ira beaucoup plus loin. C'est une belle première étape mais il y a encore beaucoup à réaliser derrière et j'espère vraiment y arriver.”
Les trois épreuves – à l'image même du crossfit – étaient denses et variées. Comment est-ce que tu as géré ce challenge ? Quelles sont les épreuves qui t'ont réussi et au contraire celles qui t'ont peut être donner le plus de mal ?
“Toutes les épreuves étaient difficiles. Le premier WOD [Workout of the day, NDLR] c'était réellement un sprint où les temps s'établissaient entre 6 et 8 minutes, ce qui est relativement court et qui montre que l'on est vraiment dans de l'effort rapide et intense. Le deuxième WOD était beaucoup plus long, il s'agissait de faire le plus grand nombre de répétitions en 20 minutes, donc il fallait vraiment se connaître et adopter un certain rythme en conséquence. Et puis au troisième WOD il s'agissait d'une barre qui montait en charge avec également une partie gymnastique qui m'a beaucoup aidé.”
Au delà de la condition physique, le mental joue un rôle tout aussi important pour performer au Crossfit.
Ce résultat lance ta saison 2024 de la plus belle des manières, qu'est ce que l'on peut attendre de plus de toi cette saison ?
“Dans un premier temps, j'espère remporter à nouveau les Polynesian Battle Games qui auront lieu dans 10 jours. Je remets mon titre en jeu et je sais que les filles seront au rendez-vous. Et puis j'ai prévu pas mal de compétitions pour cette année à l'international. Donc, oui, l'année commence bien. Cette première victoire rebooste car, il faut le dire, on s'entraîne très dur et on a pas toujours les mérites que l'on devrait avoir pour le travail que l'on fournit. Aujourd'hui ce titre me dit ‘Vas-y ! Continue ! Tu peux le faire !’”
Derrière le résultat il y a un nombre incalculable d'heures d'entraînement. Quelle est ta méthode, ta fréquence d'entraînement pour atteindre un tel niveau ?
“C'est une méthode que l'on essaye de faire accepter en Polynésie avec mon compagnon Gonzalo qui est coach. Elle consiste à ne pas se préparer pour une compétition spécifique mais plutôt d'être prêt toute l'année. En compétition au crossfit, on cherche à trouver les compétiteurs les plus en forme, les ‘fittest’, mais être en forme à un seul instant T ce n'est pas suffisant, c'est même risqué. La forme il faut l'avoir toute l'année. Souvent, lorsque l'on adopte une préparation qui s'intensifie à trois mois de l'événement on se blesse. C'est pourquoi, pour nous, cela se prépare longtemps à l'avance et quotidiennement. Et puis une des composantes importantes du crossfit est que l'on ne sait jamais sur quelles épreuves nous allons tomber, donc il faut se préparer à tout, et du coup, longtemps à l'avance ça vaut mieux.”
Un dernier petit mot pour toutes ces athlètes femmes qui se lancent et qui espèrent percer également dans le crossfit ?
“Il faut promouvoir le sport féminin et encourager toutes ces femmes qui se lancent car c'est quelque chose d'incroyable. Il faut en finir avec ces préjugés sur l'apparence des athlètes femmes : un corps musclé chez une femme, c'est beau aussi ! Je suis la première à avoir dans mon entourage des gens qui me disent que je suis trop musclée, que je suis trop comme ci et pas assez comme ça. Aujourd'hui les choses commencent à peine à changer et c'est tant mieux : “Strong is the new sexy !” Il faut passer ces mœurs d'un autre temps et qui insinuent que le sport et la performance c'est pour les hommes. Il faut développer ces communautés d'athlètes féminines, que ce soit dans le crossfit ou dans les autres sports. Le sport c'est important : le sport c'est la santé !”
“Dans un premier temps, j'espère remporter à nouveau les Polynesian Battle Games qui auront lieu dans 10 jours. Je remets mon titre en jeu et je sais que les filles seront au rendez-vous. Et puis j'ai prévu pas mal de compétitions pour cette année à l'international. Donc, oui, l'année commence bien. Cette première victoire rebooste car, il faut le dire, on s'entraîne très dur et on a pas toujours les mérites que l'on devrait avoir pour le travail que l'on fournit. Aujourd'hui ce titre me dit ‘Vas-y ! Continue ! Tu peux le faire !’”
Derrière le résultat il y a un nombre incalculable d'heures d'entraînement. Quelle est ta méthode, ta fréquence d'entraînement pour atteindre un tel niveau ?
“C'est une méthode que l'on essaye de faire accepter en Polynésie avec mon compagnon Gonzalo qui est coach. Elle consiste à ne pas se préparer pour une compétition spécifique mais plutôt d'être prêt toute l'année. En compétition au crossfit, on cherche à trouver les compétiteurs les plus en forme, les ‘fittest’, mais être en forme à un seul instant T ce n'est pas suffisant, c'est même risqué. La forme il faut l'avoir toute l'année. Souvent, lorsque l'on adopte une préparation qui s'intensifie à trois mois de l'événement on se blesse. C'est pourquoi, pour nous, cela se prépare longtemps à l'avance et quotidiennement. Et puis une des composantes importantes du crossfit est que l'on ne sait jamais sur quelles épreuves nous allons tomber, donc il faut se préparer à tout, et du coup, longtemps à l'avance ça vaut mieux.”
Un dernier petit mot pour toutes ces athlètes femmes qui se lancent et qui espèrent percer également dans le crossfit ?
“Il faut promouvoir le sport féminin et encourager toutes ces femmes qui se lancent car c'est quelque chose d'incroyable. Il faut en finir avec ces préjugés sur l'apparence des athlètes femmes : un corps musclé chez une femme, c'est beau aussi ! Je suis la première à avoir dans mon entourage des gens qui me disent que je suis trop musclée, que je suis trop comme ci et pas assez comme ça. Aujourd'hui les choses commencent à peine à changer et c'est tant mieux : “Strong is the new sexy !” Il faut passer ces mœurs d'un autre temps et qui insinuent que le sport et la performance c'est pour les hommes. Il faut développer ces communautés d'athlètes féminines, que ce soit dans le crossfit ou dans les autres sports. Le sport c'est important : le sport c'est la santé !”