Washington, Etats-Unis | AFP | dimanche 25/08/2018 - Le sénateur John McCain, pilote torturé pendant la guerre du Vietnam, candidat à la Maison Blanche et figure non-conformiste de la politique américaine, est mort samedi à l'âge de 81 ans, des suites d'un cancer du cerveau.
Le bureau du sénateur républicain a annoncé samedi soir qu'il était décédé dans l'après-midi, entouré de son épouse, Cindy, et de sa famille, après avoir "servi fidèlement les Etats-Unis d'Amérique pendant soixante ans".
"Ç'a été une sacrée aventure", écrivait-il dans dans des mémoires publiés en mai 2018, "The Restless Wave"
"J'ai connu des grandes passions, vu des choses merveilleuses, me suis battu dans une guerre et ai aidé à apporter la paix. Je me suis fait une petite place dans l'histoire de l'Amérique et l'Histoire de mon temps".
John McCain était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie. Sa famille avait annoncé vendredi qu'il avait décidé de cesser tout traitement, face à l'avancée inexorable de la maladie. Il est mort le lendemain.
A Washington, les drapeaux flottant sur la Maison Blanche et le capitole ont été mis en berne.
Immédiatement, les réactions ont afflué pour saluer la mémoire de ce monument républicain, qui s'est fâché avec beaucoup de monde y compris au sein de sa famille politique, mais dont le dévouement patriotique était reconnu par tous.
"John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique", a déclaré l'ancien président démocrate Barack Obama, qui l'a battu à l'élection présidentielle de 2008.
"Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d'Américains et d'immigrés se sont battus et se sont sacrifiés".
Quant au président Donald Trump, qui était en conflit larvé avec le sénateur républicain, il a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l'homme:
"Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos coeurs et nos prières sont avec vous !", a écrit M. Trump.
A l'inverse, la plupart des élus et anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant l'annonce du décès, l'ancien président George W. Bush saluant par exemple un "homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré".
John McCain était soigné dans son Etat de l'Arizona, où ses amis et collègues défilaient depuis des mois pour faire leurs adieux, conscients que la fin était proche.
Malgré son traitement puis son absence de Washington depuis décembre dernier, il était resté relativement actif politiquement. L'été 2017, il avait défié le président Donald Trump, pour les manières et les idées duquel il n'a jamais caché son mépris, en votant contre sa réforme du système de santé.
Il le critiquait ouvertement, le qualifiant de "mal informé" et d'"impulsif" et avait affirmé qu'il ne voulait de lui à ses funérailles.
Et dans ses mémoires, il dénonçait une nouvelle fois la sympathie apparente du président américain pour Vladimir Poutine, le président russe qu'a pourfendu John McCain depuis le Sénat.
Lui-même a d'ailleurs été sanctionné par la Russie en représailles à des sanctions de Washington, un motif de fierté pour le vieux sénateur, qui en plaisantait souvent.
John McCain, fils et petit-fils d'amiraux, a d'abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans.
Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d'interrogatoires "musclés" sous la présidence de George W. Bush.
Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu'il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l'électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d'avoir critiqué Donald Trump.
Il a longtemps cultivé l'image d'un républicain indépendant au franc parler, mais il échoue aux primaires républicaines en 2000 face à George W. Bush. En 2008, il emporte cette fois l'investiture de son parti, mais perd face à Barack Obama.
Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans.
Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l'Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d'Irak, et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l'étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques.
Dans les années 2010, il a assisté consterné à l'ascension de la mouvance du Tea Party au sein de son parti, qu'il n'a pu contenir. Il défendait inlassablement une hausse du budget militaire, et dirigeait jusqu'à sa mort la commission des Forces armées du Sénat.
D'autres causes ont animé sa carrière, notamment la réforme du système d'immigration, ou encore celle du financement électoral.
Le bureau du sénateur républicain a annoncé samedi soir qu'il était décédé dans l'après-midi, entouré de son épouse, Cindy, et de sa famille, après avoir "servi fidèlement les Etats-Unis d'Amérique pendant soixante ans".
"Ç'a été une sacrée aventure", écrivait-il dans dans des mémoires publiés en mai 2018, "The Restless Wave"
"J'ai connu des grandes passions, vu des choses merveilleuses, me suis battu dans une guerre et ai aidé à apporter la paix. Je me suis fait une petite place dans l'histoire de l'Amérique et l'Histoire de mon temps".
John McCain était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie. Sa famille avait annoncé vendredi qu'il avait décidé de cesser tout traitement, face à l'avancée inexorable de la maladie. Il est mort le lendemain.
A Washington, les drapeaux flottant sur la Maison Blanche et le capitole ont été mis en berne.
Immédiatement, les réactions ont afflué pour saluer la mémoire de ce monument républicain, qui s'est fâché avec beaucoup de monde y compris au sein de sa famille politique, mais dont le dévouement patriotique était reconnu par tous.
"John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique", a déclaré l'ancien président démocrate Barack Obama, qui l'a battu à l'élection présidentielle de 2008.
"Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d'Américains et d'immigrés se sont battus et se sont sacrifiés".
Quant au président Donald Trump, qui était en conflit larvé avec le sénateur républicain, il a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l'homme:
"Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos coeurs et nos prières sont avec vous !", a écrit M. Trump.
A l'inverse, la plupart des élus et anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant l'annonce du décès, l'ancien président George W. Bush saluant par exemple un "homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré".
- Mépris pour Trump -
John McCain était soigné dans son Etat de l'Arizona, où ses amis et collègues défilaient depuis des mois pour faire leurs adieux, conscients que la fin était proche.
Malgré son traitement puis son absence de Washington depuis décembre dernier, il était resté relativement actif politiquement. L'été 2017, il avait défié le président Donald Trump, pour les manières et les idées duquel il n'a jamais caché son mépris, en votant contre sa réforme du système de santé.
Il le critiquait ouvertement, le qualifiant de "mal informé" et d'"impulsif" et avait affirmé qu'il ne voulait de lui à ses funérailles.
Et dans ses mémoires, il dénonçait une nouvelle fois la sympathie apparente du président américain pour Vladimir Poutine, le président russe qu'a pourfendu John McCain depuis le Sénat.
Lui-même a d'ailleurs été sanctionné par la Russie en représailles à des sanctions de Washington, un motif de fierté pour le vieux sénateur, qui en plaisantait souvent.
John McCain, fils et petit-fils d'amiraux, a d'abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans.
Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d'interrogatoires "musclés" sous la présidence de George W. Bush.
Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu'il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l'électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d'avoir critiqué Donald Trump.
Il a longtemps cultivé l'image d'un républicain indépendant au franc parler, mais il échoue aux primaires républicaines en 2000 face à George W. Bush. En 2008, il emporte cette fois l'investiture de son parti, mais perd face à Barack Obama.
Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans.
Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l'Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d'Irak, et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l'étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques.
Dans les années 2010, il a assisté consterné à l'ascension de la mouvance du Tea Party au sein de son parti, qu'il n'a pu contenir. Il défendait inlassablement une hausse du budget militaire, et dirigeait jusqu'à sa mort la commission des Forces armées du Sénat.
D'autres causes ont animé sa carrière, notamment la réforme du système d'immigration, ou encore celle du financement électoral.