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Hereiti Ung, Miss Dragon 2023 : “L'ivresse n'est pas encore redescendue”


Hereiti Ung a été élu ce samedi, 51ème Miss Dragon. Crédit photo : Thibault Segalard.
Hereiti Ung a été élu ce samedi, 51ème Miss Dragon. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 13 juin 2023 – Samedi, Hereiti Ung a été élu Miss Dragon 2023. Après les paillettes, l'euphorie et le triomphe du week-end dernier, la nouvelle tête couronnée de la communauté chinoise s'est livrée ce mardi, pour Tahiti Infos, dans un cadre plus intimiste. À tête reposée, mais avec sa toute nouvelle écharpe de miss autour du cou, elle évoque ses prochains défis.
 
Samedi dernier, après l'élection, vous disiez à Tahiti Infos ne pas encore “réaliser” votre victoire. Cela fait maintenant trois jours que vous avez été couronnée Miss Dragon 2023, comment vous sentez-vous avec le recul ?
 
“Je suis encore sous le coup de la surprise à vrai dire. L'ivresse n'est pas encore redescendue. J'en suis encore au stade du questionnement : Pourquoi moi ? Pourquoi pas ma première dauphine ? Mais si je devais mettre en avant un sentiment, ce serait vraiment la reconnaissance. La reconnaissance d'avoir été élue l'ambassadrice de la communauté chinoise. Même là, à tête reposée, j'ai encore du mal à réaliser.”
 
Justement, vous devenez pendant une année, l'ambassadrice de la communauté chinoise et de la culture sino-polynésienne. Comment allez-vous jouer ce rôle ?
 
“Alors, je vais essayer humblement de mener à bien les missions principales que doit remplir une Miss Dragon. C’est-à-dire mettre en valeur la culture chinoise en Polynésie. Mais également mettre en avant la Polynésie à l'international, notamment lors de l'élection Miss Chinese International. Je vais également représenter la communauté chinoise lors de grands événements culturels, mettre en avant les sponsors de l'élection qui font que ce concours existe. Et personnellement, je vais tenter de m'immerger encore plus dans la culture hakka et notamment reprendre les bases de la langue avec ma grand-mère et en assistant aux fêtes traditionnelles comme le Ka San.”
 
Avant vous, Heimiti Teng, a usé de son titre pour promouvoir les femmes dans les sports de combat. Quelle cause aurez-vous à cœur de promouvoir pendant cette année ?
 
“Moi, j'aimerais défendre la cause des femmes dans la société et promouvoir une véritable égalité. Je trouve que la parité n'est pas très respectée, qu'importe le domaine. Surtout dans le domaine politique, car le taux de représentantes en politique est faible en Polynésie.”
 
Le président de l'AS Dragon, Charles Fong Loi, a dit après l'élection que le talent show avait énormément pesée dans la balance pour le jury. Vous avez d'ailleurs livré une prestation remarquable lors de ce passage sous le thème de “Jasmine”. De quelle manière avez-vous préparé cette performance ?
 
“Quand je me suis présentée en tant que candidate officielle, il fallait déjà avoir une idée du talent show à présenter lors de la soirée d'élection. Je me disais que je me devais de présenter un moment marquant et inoubliable. Alors je suis allée voir l'une des meilleures écoles de danse de Tahiti, All in One. Et quand je les ai rencontrés, ils m'ont proposé un thème : Jasmine. J'ai de suite accepté, car ça collait parfaitement avec le thème des “Héroïnes” de cette année.  Mais ça n'a pas été de tout repos. Car la chorégraphie était complexe. Mais je voulais me donner à fond alors je me suis investie à fond. J'ai commencé les répétitions le 1er mai, sur la base de quatre heures par semaine. J'ai pris un immense plaisir à danser, donc ça a facilité l'apprentissage.”
 
Vous avez quitté votre travail pour vous consacrer uniquement à l'élection, un choix payant. Comptez-vous reprendre une activité ou vous consacrer uniquement à votre titre de Miss Dragon cette année ?
 
“J'ai pris énormément de plaisir, mais c'est vrai que c'est un stress et un investissement de tous les instants. J'ai effectivement quitté mon emploi pour me consacrer à l'aventure. J'étais community manager. Heureusement, car ça aurait été compliqué de mixer mon travail, avec les répétitions de la soirée et celles du talent show. Et puis il faut s'organiser pour réserver les costumes, un maquilleur, un coiffeur... Il faut penser à tout, dans les moindres détails. De plus, tout est à nos frais, donc l'élection est très coûteuse pour nous en tant que candidates. Moi-même j'ai dû économiser et me préparer financièrement. Après, je vais bien entendu reprendre une activité. Je prône la femme indépendante donc ça serait contradictoire de ne pas travailler.”
 
À la suite du grand oral qui a eu lieu le 3 juin dernier, vous évoquiez la forte amitié qui s'était installée au cours de cette aventure avec Kim-Yen Chongue, qui a terminé première dauphine. Il n'y a pas eu de rivalité le soir de l'élection entre vous ?
 
“C'est vrai qu'une amitié forte s'est créée entre nous au cours des semaines passées. Mais à la fin, on était très contente l'une pour l'autre, il n'y a eu aucune rivalité. J'étais même déçue qu'elle ne soit pas à ma place. Il n'y avait vraiment aucune jalousie entre nous ; juste du respect, de la complicité et de la solidarité.”
 
Durant les semaines passées, vous avez pratiqué de nombreuses activités avec les autres candidates. Quelle a été celle qui vous a le plus marquée ?
 
“Indubitablement, c'était notre visite chez le Consul de Chine. On a découvert tout le rituel traditionnel du thé et c'était impressionnant de voir les gestes et les manipulations des tasses. La manière dont on nettoie la tasse à l'eau chaude avant de la remplir de thé. Le thé qui était infusé durant un temps très précis. C'était un rituel très impressionnant qui nous a permis de nous reconnecter avec la culture chinoise. Même si on boit toutes du thé, on ne connaissait pas cette manière de faire. Si je devais choisir un moment à retenir, ce serait celui-là.”
 
Vous allez participer à Miss Chinese International en décembre prochain à Hong-Kong. C'est une échéance que vous avez déjà dans le viseur ?
 
“Bien sûr ! Oui, c'est un événement d'ampleur internationale. Mais on va préparer ça avec la même énergie et la même passion que Miss Dragon. J'en ai également discuté avec Morgane Yueng qui a participé à ce concours, en 2019, et qui m'a fait part de son expérience. Si elle l'a fait, il n'y a pas de raisons que je ne puisse pas le réussir également. Après, même si j'ai conscience que c'est une grande élection, je ne me rends pas encore compte des étapes et des démarches à accomplir. Mais le comité va certainement m’aider. De plus, je vais pouvoir découvrir Hong-Kong, alors j'ai hâte.”
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 13 Juin 2023 à 17:48 | Lu 3583 fois