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Hausse spectaculaire des vols à l'étalage, escroqueries et coups et blessures en 2011


Hausse spectaculaire des vols à l'étalage, escroqueries et coups et blessures en 2011
Ce sont des chiffres très contrastés que les services de l'Etat ont présenté mardi matin, à l'occasion de leur point annuel sur la délinquance en Polynésie française. En 2011, 13 539 crimes et délits ont été constatés en Polynésie française, ce qui représente une hausse "modérée" de 1,3%. Si le Fenua reste globalement plus sûr que la métropole, avec un taux de criminalité de 50,1 pour 1000 habitants, contre 54,6 en métropole, certaines évolutions inquiétantes se manifestent. Les vols à l'étalage, ainsi que les escroqueries et abus de confiance, sont en hausse respectivement de 40 et 41%.

Et ce n'est pas tout. Les coups et blessures volontaires ont augmenté de 10% en 2011. Quant aux violences sexuelles, elles sont en hausse de plus de 4%. "L'augmentation des violences sexuelles et des coups et blessures volontaires est aussi le signe que les victimes viennent déposer plainte plus facilement" tempère le commissaire Séraphin Parra, directeur de la sécurité publique (DSP). Qui déplore toutefois que "certaines femmes viennent malgré tout retirer leur plainte quelques jours après".  

Autre hausse marquée, celle des infractions liées aux stupéfiants : + 20,3%. Mais derrière ce chiffre se cache paradoxalement une action renforcée des forces de l'ordre: c'est-à-dire les opérations menées spontanément par la gendarmerie et la police sur le terrain, ou encore les interpellations, semaine après semaine, aux abords des établissements scolaires, comme l'a rappelé mardi matin le colonel Patrick Valentini.

 

Baisse des morts sur la route

Hausse spectaculaire des vols à l'étalage, escroqueries et coups et blessures en 2011
Autre signe de l'activité des services de police et de gendarmerie, l'augmentation des IRAS, les infractions révélées par l'activité des services. En Polynésie, leur nombre a progressé de 18%, passant de 2 629 à 3 103, notamment grâce à l'action du GIR (le groupement d'intervention régional) qui lutte entre autres contre la délinquance "en col blanc". Ils ont eu du travail : on note une augmentation de 21% des escroqueries et infractions économiques et financières, qui vont du vol de chèque à la vaste arnaque à la défiscalisation. Quant au taux d'élucidation, c'est l'un des meilleurs de France et il augmente : + 9% en 2011, ce qui le porte à 66%.

Enfin, l'un des principaux motifs de satisfaction pour l'Etat est la baisse du nombre de tués sur la route : 19 en 2011, contre une cinquantaine certaines années, et ce grâce à un "effort de prévention qu'on ne trouve nul part ailleurs" a affirmé le Haut-commissaire Richard Didier, chiffres à l'appui : il y a eu 75 000 contrôles individuels sur les routes polynésiennes l'an passé, et près de 1 000 permis retirés. 

Cependant, l'Etat ne s'est pas uniquement livré à un exercice d'auto-congratulation mardi matin. "Il y a objectivement un domaine dans lequel on n'est pas bon. C'est la réinsertion" a déclaré Richard Didier. Qui a longuement insisté sur les avancées qu'apportera en ce domaine la future prison de Papeari. Voulait-il dire "surpopulation" au lieu de réinsertion? A l'heure actuelle, l'unique établissement pénitentiaire de Polynésie affiche un taux d'occupation de 390%. "On met une pression conséquente sur les délinquants, mais la justice elle-même a ses limites et c'est pour ça qu'il faut un centre de détention à Papeari", a reconnu le Haussaire. 





le Mardi 24 Janvier 2012 à 12:07 | Lu 1545 fois