PAPEETE, le 12 décembre 2017. Les travaux pour lancer le projet aquacole chinois à Hao devaient démarrer samedi, mais un litige entre Tahiti Nui Ocean Foods et la société Coco Group Engineering, chargée de travailler à l'étude de faisabilité et au dépôt du permis de construire de la ferme aquacole, entraîne des retards sur le calendrier. Dans un courrier, Tahiti Nui Ocean Foods confirme néanmoins la poursuite de son projet, ce qui rassure les habitants de l’atoll.
Alors que le lancement des travaux devait démarrer samedi dernier, les habitants de l’atoll s’interrogent sur la réelle mise en place de ce projet. « On aimerait que le projet démarre vite », confie Théodore Tuahine, maire de Hao. "On sait qu’il suit son cours, nous avons rencontré les investisseurs du projet."
Les travaux sont actuellement en stand-by en raison d'un litige entre Coco Taputuarai, gérant de la société Coco Group Engineering, et la société chinoise Tian Rui International Investment (lire encadré ci-contre). Mais celle-ci a adressé un courrier au maire de Hao pour assurer que " Tahiti Nui Ocean Foods ira jusqu'au bout du projet".
« Depuis que le CEP s’en est allé, les gens ont commencé à déserter l’atoll et l’économie s’est effondrée. La précarité est apparue ainsi que la délinquance. Il fallait trouver une issue. A mon arrivée à la tête de la commune, la seule issue était de trouver de l’emploi pour ma population. Et nous pensons que ce projet viendra développer l’atoll et sortir Hao de ce marasme », poursuit Théodore Tuahine.
Le discours est le même du côté de la jeunesse de Hao. Tous voient ce projet comme la réponse à leurs problèmes. Cependant, certains craignent pour leur environnement (lire encadré ci-dessous).
Concernant cette fois-ci, le lagon de Hao, les habitants sont sereins : « nous mangeons tous les jours du poisson et nous ne sommes pas malades », expliquent-ils.
Ils espèrent juste que ce projet ne restera pas un rêve comme cela a été le cas du projet Haopa de l’ancien tāvana Temauri Foster. « On nous a beaucoup parlé de ce projet, et après plus rien. Aujourd’hui, on voit que ce projet chinois tarde à arriver. Donc, on se pose encore des questions. Il faut arrêter de nous vendre du rêve, si au final, on n’a rien », s’insurge une habitante.
« Les chiffres qui ont été donnés parlent de 400 emplois pour la construction de la ferme, et au final, on a parlé de 600 à 700 emplois. En tous les cas, quel que soit le nombre, on aimerait que Hao soit prioritaire, sans oublier nos semblables des Tuamotu et la Polynésie entière. Ce projet nous appartient à tous », rajoute le tāvana.
La balle est aujourd’hui dans le camp des porteurs de ce projet. Les habitants ne doivent pas souffrir des pe’ape’a entre les décideurs. Même si l’investisseur assure de la continuité de son projet, les jeunes, de leur côté, attendent que les mots se concrétisent.
Alors que le lancement des travaux devait démarrer samedi dernier, les habitants de l’atoll s’interrogent sur la réelle mise en place de ce projet. « On aimerait que le projet démarre vite », confie Théodore Tuahine, maire de Hao. "On sait qu’il suit son cours, nous avons rencontré les investisseurs du projet."
Les travaux sont actuellement en stand-by en raison d'un litige entre Coco Taputuarai, gérant de la société Coco Group Engineering, et la société chinoise Tian Rui International Investment (lire encadré ci-contre). Mais celle-ci a adressé un courrier au maire de Hao pour assurer que " Tahiti Nui Ocean Foods ira jusqu'au bout du projet".
« Depuis que le CEP s’en est allé, les gens ont commencé à déserter l’atoll et l’économie s’est effondrée. La précarité est apparue ainsi que la délinquance. Il fallait trouver une issue. A mon arrivée à la tête de la commune, la seule issue était de trouver de l’emploi pour ma population. Et nous pensons que ce projet viendra développer l’atoll et sortir Hao de ce marasme », poursuit Théodore Tuahine.
Le discours est le même du côté de la jeunesse de Hao. Tous voient ce projet comme la réponse à leurs problèmes. Cependant, certains craignent pour leur environnement (lire encadré ci-dessous).
Concernant cette fois-ci, le lagon de Hao, les habitants sont sereins : « nous mangeons tous les jours du poisson et nous ne sommes pas malades », expliquent-ils.
Ils espèrent juste que ce projet ne restera pas un rêve comme cela a été le cas du projet Haopa de l’ancien tāvana Temauri Foster. « On nous a beaucoup parlé de ce projet, et après plus rien. Aujourd’hui, on voit que ce projet chinois tarde à arriver. Donc, on se pose encore des questions. Il faut arrêter de nous vendre du rêve, si au final, on n’a rien », s’insurge une habitante.
« Les chiffres qui ont été donnés parlent de 400 emplois pour la construction de la ferme, et au final, on a parlé de 600 à 700 emplois. En tous les cas, quel que soit le nombre, on aimerait que Hao soit prioritaire, sans oublier nos semblables des Tuamotu et la Polynésie entière. Ce projet nous appartient à tous », rajoute le tāvana.
La balle est aujourd’hui dans le camp des porteurs de ce projet. Les habitants ne doivent pas souffrir des pe’ape’a entre les décideurs. Même si l’investisseur assure de la continuité de son projet, les jeunes, de leur côté, attendent que les mots se concrétisent.
Un litige avec Coco Taputuarai
Coco Taputuarai, gérant de la société Coco Group Engineering, a été chargé par la société chinoise Tian Rui International Investment de travailler à l'étude de faisabilité et au dépôt du permis de construire de la ferme aquacole de Hao. Alors que le projet devait passer ce mois-ci à la phase de construction, Coco Taputuarai est en litige avec Tian Rui International et a saisi le tribunal de commerce. "Aujourd'hui le projet est au point mort mais n'est pas remis en cause", souligne le tavana de Hao. Celui-ci s'appuie sur un courrier signé de la société locale Tahiti Nui Ocean Foods, filiale du groupe chinois Tian Rui International Investment. Dans cette lettre, on peut lire "L'investissement du projet de la ferme aquacole ne changera pas et Tahiti Nui Ocean Foods ira jusqu'au bout du projet", peut-on lire dans cette lettre. "TNOF a actuellement un procès, mais le résultat ne va pas influencer la suite du projet, la direction de la société a simplement besoin de temps pour évaluer cette affaire afin qu'une affaire similaire ne se reproduise pas."
Nous n'avons pu joindre Coco Taputuarai ce lundi. En août dernier, il avait adressé un communiqué aux médias dans lequel il regrettait que "les opérateurs (des travaux préparatoires) n'aient jamais été cités en termes de performance et de professionnalisme" par les investisseurs chinois lors de leur dernier passage à Hao.
Teva Rohfritsch, le vice-président, se veut rassurant sur l'avenir du projet. "Le projet de Hao est retardé mais pas annulé", a-t-il indiqué dimanche soir sur Polynésie 1ère. "L'investisseur a confirmé dans une lettre adressée au maire de Hao qu'il démarrerait bientôt mais il y a eu quelques retards puisqu'il y a eu quelques soucis juridiques qu'ils sont en train de régler. Les travaux sont au point morts sur le chantier mais l'investisseur est en train de discuter avec les entreprises polynésiennes pour pouvoir les démarrer bientôt."
Nous n'avons pu joindre Coco Taputuarai ce lundi. En août dernier, il avait adressé un communiqué aux médias dans lequel il regrettait que "les opérateurs (des travaux préparatoires) n'aient jamais été cités en termes de performance et de professionnalisme" par les investisseurs chinois lors de leur dernier passage à Hao.
Teva Rohfritsch, le vice-président, se veut rassurant sur l'avenir du projet. "Le projet de Hao est retardé mais pas annulé", a-t-il indiqué dimanche soir sur Polynésie 1ère. "L'investisseur a confirmé dans une lettre adressée au maire de Hao qu'il démarrerait bientôt mais il y a eu quelques retards puisqu'il y a eu quelques soucis juridiques qu'ils sont en train de régler. Les travaux sont au point morts sur le chantier mais l'investisseur est en train de discuter avec les entreprises polynésiennes pour pouvoir les démarrer bientôt."
Théodore Tuahine, maire de Hao
« La Polynésie a besoin d’investisseurs »
« Avant, nous n’étions pas loin de 3 500 habitants. Aujourd’hui, nous sommes 1 200. On sent que les jeunes attendent impatiemment ce projet, et mon souhait est que celles et ceux de Hao qui habitent sur Papeete, reviennent chez eux.
Les travaux devaient démarrer samedi, et dans le courrier, on nous a parlé de la modification du calendrier, à cause du procès. Mais je n’y prête pas attention. La Polynésie a besoin d’investisseurs. Ce genre de problème, ce n’est pas bon. Je pense que si on a un souci, il faut s’asseoir autour d’une table et en discuter. J’espère que les futurs investisseurs qui souhaiteraient venir en Polynésie ne voient pas cela d’un mauvais œil.
Le gouvernement a toujours voulu voir ce projet se concrétiser. Le président est venu à la rencontre de notre population. Il a même demandé à l’investisseur que ce projet se déroule en toute transparence.
Nous avons toutes les autorisations, il ne reste plus qu’à faire avancer ce projet. »
« Avant, nous n’étions pas loin de 3 500 habitants. Aujourd’hui, nous sommes 1 200. On sent que les jeunes attendent impatiemment ce projet, et mon souhait est que celles et ceux de Hao qui habitent sur Papeete, reviennent chez eux.
Les travaux devaient démarrer samedi, et dans le courrier, on nous a parlé de la modification du calendrier, à cause du procès. Mais je n’y prête pas attention. La Polynésie a besoin d’investisseurs. Ce genre de problème, ce n’est pas bon. Je pense que si on a un souci, il faut s’asseoir autour d’une table et en discuter. J’espère que les futurs investisseurs qui souhaiteraient venir en Polynésie ne voient pas cela d’un mauvais œil.
Le gouvernement a toujours voulu voir ce projet se concrétiser. Le président est venu à la rencontre de notre population. Il a même demandé à l’investisseur que ce projet se déroule en toute transparence.
Nous avons toutes les autorisations, il ne reste plus qu’à faire avancer ce projet. »
La parole aux habitants de l’atoll
Moana
« Economiquement parlant, c’est positif pour nous, mais par rapport à l’environnement, j’ai un petit doute. On sait que les Chinois sont les plus grands pollueurs au monde, en plus, ils mangent tout. Donc, ça craint avec notre faune. Je pense que le poisson chez nous n’est pas empoisonné. Mais, ce qui nous pose problème, ce sont les différents cancers. On ne sait pas si ce sont les poissons qui en sont à l’origine ou si c’est génétique. »
Vaihau
« C’est intéressant pour les gens sur le plan économique, et pour le développement aussi de l’atoll. Mais par rapport à la faune et la flore, je ne suis pas trop sûre avec tout ce qui se dit. Bon, les études d’impact qui ont été faites, nous disent qu’il ne devrait pas y avoir de problème, normalement. Mais, logiquement, s’il y a plus de poissons, il y aura forcément plus de déchets. Donc, je ne crois pas trop en ces études d’impact sur l’environnement. J’attends de voir, mais ça fait peur quand même.
Beaucoup disent que notre lagon est empoisonné. Mais, partout aux Tuamotu, il y a des races de poissons à ne pas manger, à cause des essais nucléaires. Ce ne sont pas tous les poissons qui sont concernés par les maladies. Après, les gens se sont adaptés aux différentes pêches. Donc, ils savent ce qu’il ne faut pas manger. »
Papi Léon
« C’est un bon projet pour que notre population puisse avoir du travail. Maintenant, nous espérons que ça se fasse réellement. Notre lagon n’est pas empoisonné, il a été nettoyé. Nous mangeons tous les jours du poisson malgré ce qui se dit sur notre lagon. »
« Economiquement parlant, c’est positif pour nous, mais par rapport à l’environnement, j’ai un petit doute. On sait que les Chinois sont les plus grands pollueurs au monde, en plus, ils mangent tout. Donc, ça craint avec notre faune. Je pense que le poisson chez nous n’est pas empoisonné. Mais, ce qui nous pose problème, ce sont les différents cancers. On ne sait pas si ce sont les poissons qui en sont à l’origine ou si c’est génétique. »
Vaihau
« C’est intéressant pour les gens sur le plan économique, et pour le développement aussi de l’atoll. Mais par rapport à la faune et la flore, je ne suis pas trop sûre avec tout ce qui se dit. Bon, les études d’impact qui ont été faites, nous disent qu’il ne devrait pas y avoir de problème, normalement. Mais, logiquement, s’il y a plus de poissons, il y aura forcément plus de déchets. Donc, je ne crois pas trop en ces études d’impact sur l’environnement. J’attends de voir, mais ça fait peur quand même.
Beaucoup disent que notre lagon est empoisonné. Mais, partout aux Tuamotu, il y a des races de poissons à ne pas manger, à cause des essais nucléaires. Ce ne sont pas tous les poissons qui sont concernés par les maladies. Après, les gens se sont adaptés aux différentes pêches. Donc, ils savent ce qu’il ne faut pas manger. »
Papi Léon
« C’est un bon projet pour que notre population puisse avoir du travail. Maintenant, nous espérons que ça se fasse réellement. Notre lagon n’est pas empoisonné, il a été nettoyé. Nous mangeons tous les jours du poisson malgré ce qui se dit sur notre lagon. »