Londres, Royaume-Uni | AFP | mardi 06/08/2024 - En pleines violences d'extrême-droite au Royaume-Uni, Elon Musk multiplie les interventions sur sa plateforme X pour afficher sa sympathie face aux slogans anti-immigration des émeutiers et attaquer frontalement le gouvernement, remonté contre le rôle des réseaux sociaux dans cette crise.
Le ton monte depuis que le multimilliardaire américain a répondu pendant le week-end à un message mettant les violences actuelles sur le compte de "l'immigration de masse" en écrivant: "Une guerre civile est inévitable".
Après Downing Street qui avait dénoncé lundi des propos "injustifiables", la secrétaire d'Etat chargée à la Justice Heidi Alexander les a qualifiés mardi de "profondément regrettables".
"On voit des policiers être sérieusement blessés, des bâtiments incendiés, je pense vraiment que tous ceux qui ont une plateforme devraient exercer leur pouvoir de manière responsable", a-t-elle insisté sur Times Radio.
C'est loin d'être la seule intervention d'Elon Musk sur X (ex-Twitter) sur ces émeutes, qui ont démarré sur fond de rumeurs non étayées et en partie démenties sur l'origine et la religion du suspect de l'attaque au couteau qui a tué trois fillettes la semaine dernière en Angleterre.
Le jeune homme de 17 ans est né à Cardiff, au Pays de Galles et, selon les médias britanniques, sa famille est d'origine rwandaise.
Mardi encore, l'homme d'affaires - soutien du républicain Donald Trump - a interpellé le Premier ministre britannique Keir Starmer sur sa promesse de protéger les attaques contre les mosquées et la communauté musulmane.
"Pourquoi toutes les communautés ne sont-elles pas protégées au Royaume-Uni? @KeirStarmer", a-t-il posté, partageant une vidéo d'un rassemblement à Birmingham (centre) où selon des médias, des hommes de confession musulmane se disaient prêts à défendre la rue face à l'extrême droite.
Elon Musk a également écrit ou reposté une série de messages faisant référence à des crimes attribués à des migrants, dénonçant une supposée police à deux vitesses qui serait laxiste envers les minorités ou encore critiquant l'inculpation d'un homme de 28 ans pour incitation à la haine pour des publications sur Facebook sur les émeutes.
"On parle du Royaume-Uni ou de l'Union soviétique?" a-t-il demandé au sujet de ce dernier cas.
- "Influence énorme" -
Pour Julia Ebner, chercheuse à l'Institute for Strategic Dialogue, ces interventions "ne sont pas surprenantes de la part d'Elon Musk, qui alimente les théories du complot et certaines rhétoriques haineuses".
Or, "les commentaires en ligne peuvent avoir une influence énorme sur le comportement hors ligne", explique-t-elle à l'AFP, soulignant le besoin de mesures pour "réprimer les discours haineux en ligne ou la mise en valeur de la désinformation et des discours haineux".
Depuis le début des émeutes, le gouvernement britannique a plusieurs fois mis en garde les réseaux sociaux et leurs dirigeants, Keir Starmer rappelant encore lundi que "la loi s'applique aussi bien en ligne qu'hors ligne".
Lundi, le secrétaire d'Etat aux Technologies Peter Kyle a rencontré des représentants de X, mais aussi de Meta (Facebook, Instagram), Google et TikTok. Il leur a demandé de faire en sorte que les utilisateurs propageant des contenus haineux n'aient "nulle part où se cacher".
Après avoir racheté Twitter en 2022, Elon Musk a procédé à une vague massive de licenciements qui a décimé les équipes de modération. Il défend une vision radicale de la liberté d'expression.
Les spéculations sur l'attaque au couteau de Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, ont été abondamment relayées sur la plateforme par des influenceurs proches des mouvances d'extrême droite, comme le masculiniste Andrew Tate qui avait qualifié le suspect de "migrant illégal".
Parmi ses interventions, Elon Musk a répondu par des points d'exclamation à un message de l'agitateur antimusulman Tommy Robinson critiquant Keir Starmer, qui a qualifié les casseurs de "voyous".
Autrefois supprimé par ce qui était alors Twitter, le compte X de Tommy Robinson, Stephen Yaxley-Lennon de son vrai nom, a été rétabli par son nouveau propriétaire l'année dernière.
Depuis, l'audience de ses messages, postés en nombre ces derniers jours depuis ses vacances à Chypre, a bondi, une visibilité encore amplifiée par la réponse d'Elon Musk, qui a 193 millions d'abonnés.
Le ton monte depuis que le multimilliardaire américain a répondu pendant le week-end à un message mettant les violences actuelles sur le compte de "l'immigration de masse" en écrivant: "Une guerre civile est inévitable".
Après Downing Street qui avait dénoncé lundi des propos "injustifiables", la secrétaire d'Etat chargée à la Justice Heidi Alexander les a qualifiés mardi de "profondément regrettables".
"On voit des policiers être sérieusement blessés, des bâtiments incendiés, je pense vraiment que tous ceux qui ont une plateforme devraient exercer leur pouvoir de manière responsable", a-t-elle insisté sur Times Radio.
C'est loin d'être la seule intervention d'Elon Musk sur X (ex-Twitter) sur ces émeutes, qui ont démarré sur fond de rumeurs non étayées et en partie démenties sur l'origine et la religion du suspect de l'attaque au couteau qui a tué trois fillettes la semaine dernière en Angleterre.
Le jeune homme de 17 ans est né à Cardiff, au Pays de Galles et, selon les médias britanniques, sa famille est d'origine rwandaise.
Mardi encore, l'homme d'affaires - soutien du républicain Donald Trump - a interpellé le Premier ministre britannique Keir Starmer sur sa promesse de protéger les attaques contre les mosquées et la communauté musulmane.
"Pourquoi toutes les communautés ne sont-elles pas protégées au Royaume-Uni? @KeirStarmer", a-t-il posté, partageant une vidéo d'un rassemblement à Birmingham (centre) où selon des médias, des hommes de confession musulmane se disaient prêts à défendre la rue face à l'extrême droite.
Elon Musk a également écrit ou reposté une série de messages faisant référence à des crimes attribués à des migrants, dénonçant une supposée police à deux vitesses qui serait laxiste envers les minorités ou encore critiquant l'inculpation d'un homme de 28 ans pour incitation à la haine pour des publications sur Facebook sur les émeutes.
"On parle du Royaume-Uni ou de l'Union soviétique?" a-t-il demandé au sujet de ce dernier cas.
- "Influence énorme" -
Pour Julia Ebner, chercheuse à l'Institute for Strategic Dialogue, ces interventions "ne sont pas surprenantes de la part d'Elon Musk, qui alimente les théories du complot et certaines rhétoriques haineuses".
Or, "les commentaires en ligne peuvent avoir une influence énorme sur le comportement hors ligne", explique-t-elle à l'AFP, soulignant le besoin de mesures pour "réprimer les discours haineux en ligne ou la mise en valeur de la désinformation et des discours haineux".
Depuis le début des émeutes, le gouvernement britannique a plusieurs fois mis en garde les réseaux sociaux et leurs dirigeants, Keir Starmer rappelant encore lundi que "la loi s'applique aussi bien en ligne qu'hors ligne".
Lundi, le secrétaire d'Etat aux Technologies Peter Kyle a rencontré des représentants de X, mais aussi de Meta (Facebook, Instagram), Google et TikTok. Il leur a demandé de faire en sorte que les utilisateurs propageant des contenus haineux n'aient "nulle part où se cacher".
Après avoir racheté Twitter en 2022, Elon Musk a procédé à une vague massive de licenciements qui a décimé les équipes de modération. Il défend une vision radicale de la liberté d'expression.
Les spéculations sur l'attaque au couteau de Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, ont été abondamment relayées sur la plateforme par des influenceurs proches des mouvances d'extrême droite, comme le masculiniste Andrew Tate qui avait qualifié le suspect de "migrant illégal".
Parmi ses interventions, Elon Musk a répondu par des points d'exclamation à un message de l'agitateur antimusulman Tommy Robinson critiquant Keir Starmer, qui a qualifié les casseurs de "voyous".
Autrefois supprimé par ce qui était alors Twitter, le compte X de Tommy Robinson, Stephen Yaxley-Lennon de son vrai nom, a été rétabli par son nouveau propriétaire l'année dernière.
Depuis, l'audience de ses messages, postés en nombre ces derniers jours depuis ses vacances à Chypre, a bondi, une visibilité encore amplifiée par la réponse d'Elon Musk, qui a 193 millions d'abonnés.