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Guadeloupe: le Conseil départemental occupé par les militants contre l'obligation vaccinale


Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 10/03/2022 - Le "collectif des organisations en lutte contre l'obligation vaccinale" a occupé jeudi le Palais du Département de la Guadeloupe, à Basse-Terre, en pleine réunion de travail avec le préfet, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Il y avait une réunion de travail sur l'eau entre le préfet, les présidents des conseils départemental et régional, mais aujourd'hui, nous avons décidé de venir ici car depuis quelques temps, nous avons un silence total de la part des élus et de la classe politique", a expliqué à l'AFP Maïté Hubert M'Toumo, secrétaire générale du syndicat UGTG, présente sur les lieux, avec une grosse cinquantaine d'autres militants parmi lesquelles des leaders syndicaux, notamment Elie Domota.

Les personnes mobilisées, reçues en petite délégation par les présidents des collectivités majeures, ont indiqué n'avoir pas obtenu satisfaction et se sont donc installées un peu partout: sur les marches, les murets, dans les patios et les couloirs du Palais, pour toute la journée.

La Guadeloupe a été secouée pendant des semaines par des violences sur fond de contestation de l'obligation vaccinale.

"Nous demandons la réintégration de tous les personnels suspendus et la suppression de l'obligation vaccinale", a répété Gaby Clavier, délégué syndical de la branche santé de l'UGTG, rappelant que la population en Guadeloupe a massivement refusé la vaccination contre le Covid-19.

Selon l'ARS Guadeloupe, 22% de personnes ont reçu trois doses de vaccin. "Dans quelques semaines, les soignants qui ont eu un sursis avec une contamination au Covid-19, mais qui n'ont reçu qu'une dose de vaccin, seront suspendus", s'inquiète le syndicaliste.

"On nous dit que ceux qui refusent encore l'obligation vaccinale font un acte politique", a fustigé Maïté Hubert M'Toumo. "Nous rappelons que ça fait plus de 6 mois que des travailleurs sont suspendus sans salaire, se nourrissant grâce à la solidarité des Guadeloupéens", a-t-elle ajouté.

En fin de journée, les forces de l'ordre ont délogé les manifestants hors de l'enceinte du Conseil départemental. "Il s'agit encore une fois du plus grand mépris", a contesté le collectif dans un communiqué, appelant au rassemblement pour un meeting, dans la soirée.

Denis Deloumeaux, agent administratif du CHU suspendu depuis octobre et en grève de la faim depuis le 12 février, a par ailleurs indiqué à l'AFP avoir décidé "d'arrêter sa grève de la faim ce jour", en raison de son "état de santé mais aussi de l'inquiétude de (ses) proches", après 27 jours sans alimentation.

le Vendredi 11 Mars 2022 à 05:15 | Lu 239 fois