Tahiti Infos

Grève : les enseignants partagés sur mouvement de mardi


PAPEETE, 22 janvier 2016 - L’appel à la grève du personnel enseignant, mardi, en solidarité avec le mouvement national ne devrait provoquer qu’une mobilisation restreinte. La représentation locale de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa-Education) appelle à ne pas participer.

"Il faudra voir ce que ça donne", nous indiquait vendredi un responsable de l’Unsa-éducation, à propos de l’incidence en Polynésie française du mouvement de grève organisé au plan national par plusieurs syndicats représentatifs dans la fonction publique. "Honnêtement, d’après les bruits de couloir, je vois mal plus de 15 à 20 % de mobilisation. Vous savez, une fois ici, les fonctionnaires tiennent à leur indexation : un jour de grève ça pèse…".

Les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires lancent un appel national à la grève mardi prochain, 26 janvier, pour demander une significative augmentation de la valeur du point d’indice de la fonction publique d’Etat, gelé depuis 2010. Au plan local le SNUipp-FSU et les organisations CGT Educaction, SNUDI-FO et Sud Education appellent à une mobilisation solidaire.

Si ce mouvement de revendication touche potentiellement tous les corps de métier de la fonction publique de l’Etat, en Polynésie française il ne devrait guère être suivi que par les personnels enseignants. Et, compte tenu de ceux affiliés aux centrales grévistes, ce mouvement devrait être plutôt localisé dans l’enseignement secondaire et plus particulièrement dans les lycées professionnels et concerner des enseignants expatriés.

Dans le cadre de la revalorisation du revenu des fonctionnaires d’Etat, les syndicats contestataires demandent notamment à la ministre de l’Education nationale d’accélérer le rapprochement des niveaux de rémunération entre les enseignants du premier et du second degré, dans le cadre des discussions programmées prochainement à Paris au sujet des parcours professionnel, des carrières et rémunérations (PPCR).

Dans un courrier adressé le 18 janvier, la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem assure aux syndicats enseignants "que la revalorisation des carrières des professeurs des écoles, et notamment l’évolution de leur régime indemnitaire, sera conduite en lien avec la mise en œuvre du projet d’accord sur les PPCR", durant le premier semestre 2016.

Par ailleurs, pour compenser le gel du point d’indice, une modification progressive jusqu’en 2022 du mode de calcul de l’indemnité de retraite est déjà acquise par les fonctionnaires d’Etat.

Dans ce contexte de négociations avec le ministère de tutelle, le monde enseignant est partagé. L’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa-Education), très représenté en Polynésie française, appelle-t-il les enseignants à ne pas faire grève, mardi. Et concrètement, les perturbations ne devraient être que très localisées.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 22 Janvier 2016 à 10:50 | Lu 1155 fois