Grèce | AFP | mercredi 09/09/2020 - Des milliers de migrants sur l'île grecque de Lesbos se sont retrouvés mercredi sans abri après un énorme incendie qui a ravagé au petit matin Moria, le plus grand et sordide camp de réfugiés de Grèce, où ils s'entassaient.
Principale entrée des migrants en Grèce en face de la Turquie voisine, l'île de Lesbos en mer Egée, forte d'environ 85.000 habitants, a été plongée dans une crise sans précédent et la Protection civile grecque a déclaré l'île "en état d'urgence".
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis "a exprimé sa tristesse pour les incidents à Moria". Il a laissé entendre que l'origine du désastre pourrait être attribué à "des réactions violentes contre les contrôles sanitaires" effectués depuis la semaine dernière après la détection de 35 cas de Covid-19 dans le camp.
"Je reconnais les conditions difficiles (à Moria) mais rien ne peut servir d'alibi pour des réactions violentes contre les contrôles sanitaires", et "surtout pour des troubles de cette envergure", a-t-il déclaré.
D'après l'agence grecque ANA, qui cite des sources anonymes, de multiples incendies auraient été déclenchés par des migrants qui se sont rebellés contre des mesures d'isolation destinées à empêcher la propagation du coronavirus.
Le premier cas de coronavirus avait été détecté à Moria la semaine dernière et le camp a été immédiatement placé à l'isolement pour quinze jours.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait part de sa "profonde tristesse", soulignant que l'UE se tenait "prête à aider".
Des milliers d'hommes, femmes et enfants sont sortis paniqués dans la nuit de mardi à mercredi des tentes et des conteneurs, certains se réfugiant dans les champs d'oliviers environnants.
"La partie principale du centre d'enregistrement d'identification a été complètement détruite et de nombreuses personnes sont sans abri", a indiqué le ministre adjoint des Migrations Georges Koumoutsakos lors d'une conférence de presse.
Outre cette partie principale du camp abritant près de 4.000 personnes ainsi que les locaux administratifs et d'asile, le camp de Moria s'étend dans les oliveraies avoisinantes, où habitaient près de 8.000 personnes dans des tentes qui ont subi également de nombreux dégâts.
"Où on peut aller?"
La majorité des réfugiés et migrants étaient assis mercredi après-midi au bord de la route reliant le camp au port de Mytilène, formant de longues files d'attente de trois kilomètres, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"Qu'est-ce qu'on va faire maintenant? Où on peut aller?" se lamentait Mahmout, originaire d'Afghanistan.
A côté de lui, sa compatriote Aisha cherchait ses enfants. "Deux de mes enfants sont là, mais je ne sais pas où sont les autres", déplorait-elle.
Mardi soir, "vers 23H00 (20H00 GMT), de multiples feux se sont déclarés dans le camp et les flammes nous ont entouré très vite, c'était une opération très difficile", a indiqué Konstantinos Théofilopoulos, commandant des pompiers.
"C'était prémédité. Les tentes étaient vides", a déclaré Michalis Fratzeskos, maire adjoint pour la protection civile, à la chaîne publique ERT.
L'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a demandé aux pays de l'UE d'accueillir des migrants du camp. La Commission européenne a annoncé qu'elle prenait en charge le transfert immédiat vers la Grèce continentale de 400 enfants et adolescents.
La Norvège a indiqué qu'elle allait accueillir 50 occupants du camp, prioritairement "des familles originaires de Syrie".
"Il n'y a plus de Moria"
Selon les pompiers, le sinistre n'a pas fait de victimes, "mais quelques blessés légers avec des problèmes respiratoires dus à la fumée".
Plusieurs heures après l'incendie, une fumée noire continuait à s'élever du camp, qui hébergeait quelque 12.700 demandeurs d'asile, quatre fois sa capacité d'accueil.
Des dizaines de personnes erraient parmi les conteneurs calcinés, certaines retirant des affaires, d'autres prenant des photos à l'aide de leurs téléphones portables.
"Il n'y a plus de Moria, il a été détruit", a déclaré le vice-gouverneur régional Aris Hatzikomninos à ERT, ajoutant que des renforts de la force anti-émeutes ont été dépêchés sur place.
De strictes mesures ont été imposées dans les camps de migrants depuis la mi-mars, malgré les critiques des ONG défendant les droits humains qui jugent ces mesures "discriminatoires" alors que la décision a été prise de déconfiner le pays début mai.
Le camp de Moria a été ces dernières années à maintes reprises décrié pour son manque d'hygiène et son surpeuplement par les ONG, qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d'asile les plus vulnérables vers le continent.
Principale entrée des migrants en Grèce en face de la Turquie voisine, l'île de Lesbos en mer Egée, forte d'environ 85.000 habitants, a été plongée dans une crise sans précédent et la Protection civile grecque a déclaré l'île "en état d'urgence".
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis "a exprimé sa tristesse pour les incidents à Moria". Il a laissé entendre que l'origine du désastre pourrait être attribué à "des réactions violentes contre les contrôles sanitaires" effectués depuis la semaine dernière après la détection de 35 cas de Covid-19 dans le camp.
"Je reconnais les conditions difficiles (à Moria) mais rien ne peut servir d'alibi pour des réactions violentes contre les contrôles sanitaires", et "surtout pour des troubles de cette envergure", a-t-il déclaré.
D'après l'agence grecque ANA, qui cite des sources anonymes, de multiples incendies auraient été déclenchés par des migrants qui se sont rebellés contre des mesures d'isolation destinées à empêcher la propagation du coronavirus.
Le premier cas de coronavirus avait été détecté à Moria la semaine dernière et le camp a été immédiatement placé à l'isolement pour quinze jours.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait part de sa "profonde tristesse", soulignant que l'UE se tenait "prête à aider".
Des milliers d'hommes, femmes et enfants sont sortis paniqués dans la nuit de mardi à mercredi des tentes et des conteneurs, certains se réfugiant dans les champs d'oliviers environnants.
"La partie principale du centre d'enregistrement d'identification a été complètement détruite et de nombreuses personnes sont sans abri", a indiqué le ministre adjoint des Migrations Georges Koumoutsakos lors d'une conférence de presse.
Outre cette partie principale du camp abritant près de 4.000 personnes ainsi que les locaux administratifs et d'asile, le camp de Moria s'étend dans les oliveraies avoisinantes, où habitaient près de 8.000 personnes dans des tentes qui ont subi également de nombreux dégâts.
"Où on peut aller?"
La majorité des réfugiés et migrants étaient assis mercredi après-midi au bord de la route reliant le camp au port de Mytilène, formant de longues files d'attente de trois kilomètres, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"Qu'est-ce qu'on va faire maintenant? Où on peut aller?" se lamentait Mahmout, originaire d'Afghanistan.
A côté de lui, sa compatriote Aisha cherchait ses enfants. "Deux de mes enfants sont là, mais je ne sais pas où sont les autres", déplorait-elle.
Mardi soir, "vers 23H00 (20H00 GMT), de multiples feux se sont déclarés dans le camp et les flammes nous ont entouré très vite, c'était une opération très difficile", a indiqué Konstantinos Théofilopoulos, commandant des pompiers.
"C'était prémédité. Les tentes étaient vides", a déclaré Michalis Fratzeskos, maire adjoint pour la protection civile, à la chaîne publique ERT.
L'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a demandé aux pays de l'UE d'accueillir des migrants du camp. La Commission européenne a annoncé qu'elle prenait en charge le transfert immédiat vers la Grèce continentale de 400 enfants et adolescents.
La Norvège a indiqué qu'elle allait accueillir 50 occupants du camp, prioritairement "des familles originaires de Syrie".
"Il n'y a plus de Moria"
Selon les pompiers, le sinistre n'a pas fait de victimes, "mais quelques blessés légers avec des problèmes respiratoires dus à la fumée".
Plusieurs heures après l'incendie, une fumée noire continuait à s'élever du camp, qui hébergeait quelque 12.700 demandeurs d'asile, quatre fois sa capacité d'accueil.
Des dizaines de personnes erraient parmi les conteneurs calcinés, certaines retirant des affaires, d'autres prenant des photos à l'aide de leurs téléphones portables.
"Il n'y a plus de Moria, il a été détruit", a déclaré le vice-gouverneur régional Aris Hatzikomninos à ERT, ajoutant que des renforts de la force anti-émeutes ont été dépêchés sur place.
De strictes mesures ont été imposées dans les camps de migrants depuis la mi-mars, malgré les critiques des ONG défendant les droits humains qui jugent ces mesures "discriminatoires" alors que la décision a été prise de déconfiner le pays début mai.
Le camp de Moria a été ces dernières années à maintes reprises décrié pour son manque d'hygiène et son surpeuplement par les ONG, qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d'asile les plus vulnérables vers le continent.