Sydney, Australie | AFP | jeudi 15/10/2015 - Canberra a bravé les craintes des défenseurs de l'Environnement en relançant jeudi un projet minier critiqué pour son impact sur la Grande barrière de corail et qui avait été bloqué en août par la justice.
Le ministre australien de l'Environnement, Greg Hunt, a accordé un nouveau feu vert au projet Carmichael du groupe indien Adani, assurant dans un communiqué qu'il était subordonné à "36 des conditions les plus strictes de l'histoire australienne".
Mais il s'est d'emblée attiré les foudres d'associations de défense de l'environnement, qui jugent ce gigantesque projet houiller d'une valeur de 16,5 milliards de dollars australiens (10,45 milliards d'euros) néfaste pour le plus grand récif corallien au monde.
Son impact sur le climat en général est également montré du doigt, vu les piètres performances du charbon en matière de gaz à effet de serre.
Le projet, auquel l'Australie avait donné un premier feu vert en juillet 2014, prévoit l'exploitation d'une mine de charbon dans l'Etat du Queensland, qui deviendrait l'une des plus vastes au monde.
Il prévoit aussi la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première. Adani doit également procéder à l'extension d'un port de charbon à Abbot Point, à proximité de la Grande barrière de corail, afin de l'exporter.
- Protéger le diamant à bavette -
Début août, la Cour fédérale australienne avait porté un coup d'arrêt au projet en invalidant l'autorisation du ministère, au motif qu'elle négligeait la protection de deux espèces vulnérables de reptiles -l'Egernia rugosa, qui ressemble à un lézard, et le serpent Denisonia maculata.
"Les conditions très précises vont permettre de protéger les espèces menacées et auront des répercussions positives à long terme sur l'environnement au travers d'un ensemble de compensations", indique Greg Hunt dans son communiqué.
"Je devrai vérifier le respect de ces conditions avant le début de l'activité minière."
Selon le système de compensations, le groupe indien doit s'engager à protéger ailleurs des habitats que son projet minier menace. Adani doit par exemple protéger 31.000 hectares d'habitat pour le diamant à bavette -une espèce de passereau dont le secteur du projet minier est un des derniers refuges.
Adani devra en outre allouer un million de dollars australiens sur dix ans à des programmes de recherches sur des espèces menacées du Bassin de Galilée, où se situe le projet.
Malgré cela, le groupe Mackay Conservation, à l'origine du recours en justice, a estimé que ce nouveau feu vert mettait en péril "des espèces en danger, des nappes phréatiques précieuses, le climat mondial et l'argent des contribuables".
"Le ministre Hunt a de nouveau trahi la population australienne en ne tenant pas compte de nouvelles preuves de l'impact dévastateur de ce qui sera la plus grande mine de charbon d'Australie", a déclaré Ellen Roberts, une de ses responsables.
- L'action Adani s'envole -
Greenpeace a quant à lui qualifié le projet de "catastrophe complète pour le climat et la Grande barrière de corail".
L'impact sur ces récifs classés au Patrimoine mondial de l'Unesco est notamment lié à l'intensification du trafic maritime vers Abbot Point.
"La mission du gouvernement fédéral et du ministre de l'Environnement devrait être de protéger les récifs et le climat, pas de donner aux entreprises minières le droit de les détruire", a estimé dans un communiqué Shani Tager, un dirigeant de Greenpeace.
A la Bourse de Bombay, l'action d'Adani a accueilli l'annonce du gouvernement australien par un bond de 10% en séance.
"L'annonce, aujourd'hui, du feu vert fédéral final accordé par le ministre Hunt à la mine Carmichael et à la voie ferrée du Bassin de Galilée montre que les préoccupations (en matière de protection des espèces) ont été prises en compte au travers de conditions drastiques", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le groupe affirme que son projet créera 10.000 emplois et générera des milliards de dollars australiens de recettes pour l'Etat australien. Mais ses détracteurs affirment que sa viabilité est désormais plombée par la chute des cours du charbon.
De nombreuses banques se sont ces derniers mois retirées du projet Carmichael -dont les françaises Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole- en raison de son empreinte écologique.
Le ministre australien de l'Environnement, Greg Hunt, a accordé un nouveau feu vert au projet Carmichael du groupe indien Adani, assurant dans un communiqué qu'il était subordonné à "36 des conditions les plus strictes de l'histoire australienne".
Mais il s'est d'emblée attiré les foudres d'associations de défense de l'environnement, qui jugent ce gigantesque projet houiller d'une valeur de 16,5 milliards de dollars australiens (10,45 milliards d'euros) néfaste pour le plus grand récif corallien au monde.
Son impact sur le climat en général est également montré du doigt, vu les piètres performances du charbon en matière de gaz à effet de serre.
Le projet, auquel l'Australie avait donné un premier feu vert en juillet 2014, prévoit l'exploitation d'une mine de charbon dans l'Etat du Queensland, qui deviendrait l'une des plus vastes au monde.
Il prévoit aussi la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première. Adani doit également procéder à l'extension d'un port de charbon à Abbot Point, à proximité de la Grande barrière de corail, afin de l'exporter.
- Protéger le diamant à bavette -
Début août, la Cour fédérale australienne avait porté un coup d'arrêt au projet en invalidant l'autorisation du ministère, au motif qu'elle négligeait la protection de deux espèces vulnérables de reptiles -l'Egernia rugosa, qui ressemble à un lézard, et le serpent Denisonia maculata.
"Les conditions très précises vont permettre de protéger les espèces menacées et auront des répercussions positives à long terme sur l'environnement au travers d'un ensemble de compensations", indique Greg Hunt dans son communiqué.
"Je devrai vérifier le respect de ces conditions avant le début de l'activité minière."
Selon le système de compensations, le groupe indien doit s'engager à protéger ailleurs des habitats que son projet minier menace. Adani doit par exemple protéger 31.000 hectares d'habitat pour le diamant à bavette -une espèce de passereau dont le secteur du projet minier est un des derniers refuges.
Adani devra en outre allouer un million de dollars australiens sur dix ans à des programmes de recherches sur des espèces menacées du Bassin de Galilée, où se situe le projet.
Malgré cela, le groupe Mackay Conservation, à l'origine du recours en justice, a estimé que ce nouveau feu vert mettait en péril "des espèces en danger, des nappes phréatiques précieuses, le climat mondial et l'argent des contribuables".
"Le ministre Hunt a de nouveau trahi la population australienne en ne tenant pas compte de nouvelles preuves de l'impact dévastateur de ce qui sera la plus grande mine de charbon d'Australie", a déclaré Ellen Roberts, une de ses responsables.
- L'action Adani s'envole -
Greenpeace a quant à lui qualifié le projet de "catastrophe complète pour le climat et la Grande barrière de corail".
L'impact sur ces récifs classés au Patrimoine mondial de l'Unesco est notamment lié à l'intensification du trafic maritime vers Abbot Point.
"La mission du gouvernement fédéral et du ministre de l'Environnement devrait être de protéger les récifs et le climat, pas de donner aux entreprises minières le droit de les détruire", a estimé dans un communiqué Shani Tager, un dirigeant de Greenpeace.
A la Bourse de Bombay, l'action d'Adani a accueilli l'annonce du gouvernement australien par un bond de 10% en séance.
"L'annonce, aujourd'hui, du feu vert fédéral final accordé par le ministre Hunt à la mine Carmichael et à la voie ferrée du Bassin de Galilée montre que les préoccupations (en matière de protection des espèces) ont été prises en compte au travers de conditions drastiques", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le groupe affirme que son projet créera 10.000 emplois et générera des milliards de dollars australiens de recettes pour l'Etat australien. Mais ses détracteurs affirment que sa viabilité est désormais plombée par la chute des cours du charbon.
De nombreuses banques se sont ces derniers mois retirées du projet Carmichael -dont les françaises Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole- en raison de son empreinte écologique.