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Gouvernance à l'assemblée : l’opposition restera en observation


Session plénière ce lundi à l'assemblée de Polynésie.
Session plénière ce lundi à l'assemblée de Polynésie.
PAPETE, lundi 27 mai 2013. Pas de présidence de commissions pour les groupes d’opposition, les amendements de l’opposition rejetés systématiquement, A Ti’a Porinetia et UPLD ont fait le dur apprentissage de leur position de «minorités» au sein de l’assemblée. Les modifications du règlement intérieur de l’assemblée de Polynésie française proposées et adoptées ce lundi par la majorité des représentants (38 voix pour et 19 abstentions) ne sont que «le retour à la situation précédente» indiquait hier Teura Iriti, la présidente du groupe Tahoeraa en préambule de son discours.

En effet, si des modifications avaient été adoptées en février dernier par la précédente majorité UPLD, attribuant ainsi la présidence d’une des neuf commissions législatives à l’opposition, cette délibération n’a jamais été appliquée. «Les modifications étaient d’autant moins opportunes que, pour la plupart, elles ne rentraient en vigueur qu’avec l’installation de notre nouvelle assemblée élue» rappelait Teura Iriti. Pour autant, le groupe A Ti’a Porinetia juge ce retour en arrière comme l’expression d’une majorité qui veut gouverner sans partage «La minorité dans son ensemble, dans sa diversité, dans ses différences idéologiques représente quand même 55% des voix qui se sont exprimées il y a moins d’un mois dans les urnes. Nous ne contestons pas la prime majoritaire, mais nous serons attentif au respect de la minorité, de la démocratie, de l’accès à l’information auprès des services administratifs» détaillait Armelle Merceron.

Pour Jacqui Drollet représentant UPLD et président de l’assemblée jusqu’au 16 mai dernier, ce retour dans un fauteuil d’opposant est brutal. «C’est le jeu de la démocratie certes, mais il faut voir qu’avec 45% des voix, la majorité dispose de 66% des sièges. Nous sommes minoritaires en voix mais j’aurai apprécié que les amendements proposés soient discutés sur le fond».

Tous les amendements proposés par les groupes d’opposition ont été rapidement évacués et le nouveau règlement intérieur de l’assemblée de Polynésie française voulu par le Tahoeraa Huiraatira a été adopté avec les seules voix de la majorité. L’un des articles de la délibération adoptée indique que l’assemblée peut valablement délibérer sur un vœu. Une forme de texte qui vient donc s’ajouter aux Lois du Pays, délibérations, résolutions ou avis qui composaient jusque-là les possibilités législatives de l’assemblée de Polynésie. Le but de ce texte est la possibilité offerte aux représentants de pouvoir «réagir directement et en séance sur des faits d’actualité afin de saisir les autorités locales, nationales ou internationales concernées dans un délai très bref» précisait Jean-Christophe Bouissou, rapporteur du texte, et surtout sans passer par le cheminement habituel de la Commission des lois. Un mode de gouvernance qui a fait immédiatement réagir l’UPLD dans une tribune politique très acerbe où il est question de «la dictature pressée d’un président en sursis (…) . L’UPLD reste et restera une force d’opposition, même si les bruits de bottes et la marche au pas cadencé semblent aujourd’hui de mise».

Lire l'intervention de Teura Iriti


Les nouveaux entrants dans l'hémicycle

Conséquence de la nomination de certains représentants élus le 5 mai dernier à des fonctions ministérielles au cours des derniers jours, de nouveaux représentants du Tahoeraa ont fait leur rentrée politique ce lundi dans l’hémicycle territorial. C’est le cas de Jacquie Graffe, Juliette Nuupure, Puta’i Taae, Maina Sage et Noela Greig.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 27 Mai 2013 à 15:36 | Lu 1980 fois