Paris, France | AFP | jeudi 06/07/2023 - L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n'a pas identifié de niveau de risque lié au glyphosate qui justifierait selon elle de l'interdire dans l'Union européenne au-delà de sa période actuelle d'autorisation, dans une étude très attendue et remise jeudi à la Commission européenne.
L'EFSA "n'a pas identifié de domaine de préoccupation critique" du glyphosate chez les humains, les animaux et l'environnement, explique-t-elle dans un communiqué. Dans la méthodologie scientifique de l'agence, une préoccupation est définie comme "critique" lorsqu'elle affecte tous les usages proposés de la substance active évaluée, empêchant donc son autorisation.
Elle a néanmoins relevé "un risque élevé à long terme chez les mammifères" pour la moitié des usages proposés du glyphosate, et reconnu que le manque de données empêchait toute analyse définitive.
Cette étude, remise jeudi aux instances européennes, servira de base à l'Union européenne pour décider du renouvellement ou non de l'autorisation de l'herbicide pour cinq ans. L'autorisation actuelle court jusqu'au 15 décembre.
Au total, le rapport, qui sera rendu public courant juillet, repose sur 2.400 études, 180.000 pages, et a fait appel à 90 experts des Etats membres, fait valoir l'Autorité.
L'EFSA précise cependant ne pas avoir pu finaliser certains aspects de son évaluation, concernant notamment les risques pour les plantes aquatiques, "faute de données sur leur exposition au glyphosate".
De même, aucun avis finalisé n'est livré sur les risques liés à la consommation alimentaire, "en raison de données incomplètes sur la quantité de résidus de glyphosate dans les cultures en rotation telles que les carottes, la laitue et le blé".
"Cependant, cela ne devrait pas conduire à un dépassement des niveaux de sécurité toxicologique" pour les humains, "et, par conséquent, aucune préoccupation critique n'a été identifiée", insiste l'agence.
Données manquantes
L'EFSA pointe aussi l'insuffisance de données sur la toxicité d'un des composants présents dans la formule d'un pesticide à base de glyphosate soumis à l'évaluation, tout en soulignant qu'il n'existe "aucune indication de toxicité aïgue".
Enfin, plusieurs questions sont laissées en suspens, en particulier l’impact général sur la biodiversité: si les experts reconnaissent que les risques "sont complexes et dépendent de multiples facteurs", l'EFSA estime que "dans l'ensemble, les informations disponibles ne permettent pas de tirer des conclusions définitives", tout en notant "un manque de méthodologies harmonisées".
Le glyphosate, la substance active du célèbre Roundup de Monsanto - racheté par l'allemand Bayer en 2018 -, très largement utilisé dans le monde, avait été classé en 2015 comme "un "cancérogène probable" pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé.
De son côté, un groupe d'experts de l'Institut national de santé et de la recherche médicale (Inserm) en France a conclu en 2021 à "l'existence d'un risque accru de lymphomes non hodgkiniens avec une présomption moyenne de lien" avec le glyphosate.
A l'inverse, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a jugé en juin l'an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène.
En réaction, une trentaine d’ONG environnementales – dont Agir pour l’environnement ou Réseau Action Climat – ont interpellé le gouvernement français jeudi.
"Les organisations exigent aujourd'hui que la France défende l'interdiction du glyphosate en Europe en 2023", écrivent-elles dans un communiqué commun.
"Compte tenu des risques largement documentés pour l'environnement et la santé humaine, il est plus qu'urgent d'appliquer le principe de précaution inscrit dans les textes européens et la Constitution française pour en finir avec le glyphosate et amorcer enfin une vraie transition agricole et alimentaire", poursuivent-elles.
L'Europe est loin d'être la seule région du monde où l'usage du glyphosate fait débat. Aux Etats-Unis, Bayer a déboursé des milliards de dollars pour résoudre des litiges.
L'EFSA "n'a pas identifié de domaine de préoccupation critique" du glyphosate chez les humains, les animaux et l'environnement, explique-t-elle dans un communiqué. Dans la méthodologie scientifique de l'agence, une préoccupation est définie comme "critique" lorsqu'elle affecte tous les usages proposés de la substance active évaluée, empêchant donc son autorisation.
Elle a néanmoins relevé "un risque élevé à long terme chez les mammifères" pour la moitié des usages proposés du glyphosate, et reconnu que le manque de données empêchait toute analyse définitive.
Cette étude, remise jeudi aux instances européennes, servira de base à l'Union européenne pour décider du renouvellement ou non de l'autorisation de l'herbicide pour cinq ans. L'autorisation actuelle court jusqu'au 15 décembre.
Au total, le rapport, qui sera rendu public courant juillet, repose sur 2.400 études, 180.000 pages, et a fait appel à 90 experts des Etats membres, fait valoir l'Autorité.
L'EFSA précise cependant ne pas avoir pu finaliser certains aspects de son évaluation, concernant notamment les risques pour les plantes aquatiques, "faute de données sur leur exposition au glyphosate".
De même, aucun avis finalisé n'est livré sur les risques liés à la consommation alimentaire, "en raison de données incomplètes sur la quantité de résidus de glyphosate dans les cultures en rotation telles que les carottes, la laitue et le blé".
"Cependant, cela ne devrait pas conduire à un dépassement des niveaux de sécurité toxicologique" pour les humains, "et, par conséquent, aucune préoccupation critique n'a été identifiée", insiste l'agence.
Données manquantes
L'EFSA pointe aussi l'insuffisance de données sur la toxicité d'un des composants présents dans la formule d'un pesticide à base de glyphosate soumis à l'évaluation, tout en soulignant qu'il n'existe "aucune indication de toxicité aïgue".
Enfin, plusieurs questions sont laissées en suspens, en particulier l’impact général sur la biodiversité: si les experts reconnaissent que les risques "sont complexes et dépendent de multiples facteurs", l'EFSA estime que "dans l'ensemble, les informations disponibles ne permettent pas de tirer des conclusions définitives", tout en notant "un manque de méthodologies harmonisées".
Le glyphosate, la substance active du célèbre Roundup de Monsanto - racheté par l'allemand Bayer en 2018 -, très largement utilisé dans le monde, avait été classé en 2015 comme "un "cancérogène probable" pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé.
De son côté, un groupe d'experts de l'Institut national de santé et de la recherche médicale (Inserm) en France a conclu en 2021 à "l'existence d'un risque accru de lymphomes non hodgkiniens avec une présomption moyenne de lien" avec le glyphosate.
A l'inverse, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a jugé en juin l'an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène.
En réaction, une trentaine d’ONG environnementales – dont Agir pour l’environnement ou Réseau Action Climat – ont interpellé le gouvernement français jeudi.
"Les organisations exigent aujourd'hui que la France défende l'interdiction du glyphosate en Europe en 2023", écrivent-elles dans un communiqué commun.
"Compte tenu des risques largement documentés pour l'environnement et la santé humaine, il est plus qu'urgent d'appliquer le principe de précaution inscrit dans les textes européens et la Constitution française pour en finir avec le glyphosate et amorcer enfin une vraie transition agricole et alimentaire", poursuivent-elles.
L'Europe est loin d'être la seule région du monde où l'usage du glyphosate fait débat. Aux Etats-Unis, Bayer a déboursé des milliards de dollars pour résoudre des litiges.