PARIS (France), 14 août 2012 (AFP) - Nos ancêtres Homo sapiens et l'énigmatique homme de Néandertal ne se sont peut-être pas croisés, physiquement et génétiquement, autant qu'ont pu le laisser penser les gènes communs aux deux espèces récemment mis en évidence, estiment des chercheurs britanniques.
Ces deux dernières années, plusieurs études avaient en effet suggéré que l'Homo sapiens avait dû se reproduire occasionnellement et se métisser avec Néandertal, un cousin du genre Homo apparu voici plus de 350.000 ans et ayant vécu en Europe, en Asie centrale et au Proche-Orient avant de s'éteindre il y a quelque 30.000 ans.
Selon ces études, fondées sur l'analyse d'ADN fossile, les populations modernes d'origine européenne et asiatique partagent en moyenne 1% à 4% de leur génome avec celui des Néandertaliens, mais pas celles d'origine africaine.
Une découverte datant de 2010 avait laissé pensé que ce transfert génétique s'était probablement produit à la faveur de croisements entre les deux espèces, lorsque les premiers Homo sapiens avaient quitté l'Afrique et rencontré les hommes de Néandertal au Proche-Orient avant de coloniser l'Eurasie.
Dans une nouvelle étude publiée par la revue de l'Académie des sciences américaine PNAS, deux scientifiques de l'Université britannique de Cambridge estiment que ces fragments d'ADN en commun ne prouvent rien.
Selon eux, cet ADN partagé serait plutôt l'héritage génétique laissé aux deux espèces par leur ancêtre commun et non pas le fruit d'accouplements ou d'un processus d'hybridation entre néandertaliens et sapiens.
Pour le démontrer, Andrea Manica et Anders Eriksson ont conçu un modèle informatique capable de simuler l'odyssée génétique des deux groupes d'hominidés.
Cela commence avec les ancêtres communs aux deux espèces qui vivaient voici quelque 500.000 ans dans certaines régions d'Afrique et d'Europe. Puis, il y a environ 300.000 à 350.000 ans, les populations européennes et africaines de cet ancêtre commun se séparent.
Isolée génétiquement, la branche européenne aurait graduellement évolué pour aboutir aux Néandertaliens, tandis que de son côté la branche africaine finissait par devenir Homo sapiens, l'homme anatomiquement moderne aussi connu en Europe sous le nom de "Cro-Magnon", qui a quitté l'Afrique par vagues successives entre 60.000 et 70.000 ans avant le temps présent.
D'après cette théorie, les communautés de sapiens géographiquement proches de l'Europe, en Afrique du Nord par exemple, auraient conservé une part plus importante du génome de leur ancêtre que ceux vivant plus au sud du continent.
Ces populations d'Afrique septentrionale auraient aussi été les premières à coloniser l'Eurasie, ce qui expliquerait pourquoi les Européens et Asiatiques modernes présentent cette similarité génétique avec les Néandertaliens, mais pas les Africains.
"Nos travaux montrent clairement que les structures découvertes dans le génome de Néandertal ne sont pas exceptionnelles, et qu'elles correspondent à ce qu'on s'attend à trouver sans hybridation", assure Andrea Manica dans un communiqué.
"Donc, si hybridation il y a eu -- il est difficile de prouver que cela n'est jamais arrivé --, le phénomène a été minime et bien moindre que ce qu'on affirme actuellement", ajoute le chercheur.
ban/fa/ai
Ces deux dernières années, plusieurs études avaient en effet suggéré que l'Homo sapiens avait dû se reproduire occasionnellement et se métisser avec Néandertal, un cousin du genre Homo apparu voici plus de 350.000 ans et ayant vécu en Europe, en Asie centrale et au Proche-Orient avant de s'éteindre il y a quelque 30.000 ans.
Selon ces études, fondées sur l'analyse d'ADN fossile, les populations modernes d'origine européenne et asiatique partagent en moyenne 1% à 4% de leur génome avec celui des Néandertaliens, mais pas celles d'origine africaine.
Une découverte datant de 2010 avait laissé pensé que ce transfert génétique s'était probablement produit à la faveur de croisements entre les deux espèces, lorsque les premiers Homo sapiens avaient quitté l'Afrique et rencontré les hommes de Néandertal au Proche-Orient avant de coloniser l'Eurasie.
Dans une nouvelle étude publiée par la revue de l'Académie des sciences américaine PNAS, deux scientifiques de l'Université britannique de Cambridge estiment que ces fragments d'ADN en commun ne prouvent rien.
Selon eux, cet ADN partagé serait plutôt l'héritage génétique laissé aux deux espèces par leur ancêtre commun et non pas le fruit d'accouplements ou d'un processus d'hybridation entre néandertaliens et sapiens.
Pour le démontrer, Andrea Manica et Anders Eriksson ont conçu un modèle informatique capable de simuler l'odyssée génétique des deux groupes d'hominidés.
Cela commence avec les ancêtres communs aux deux espèces qui vivaient voici quelque 500.000 ans dans certaines régions d'Afrique et d'Europe. Puis, il y a environ 300.000 à 350.000 ans, les populations européennes et africaines de cet ancêtre commun se séparent.
Isolée génétiquement, la branche européenne aurait graduellement évolué pour aboutir aux Néandertaliens, tandis que de son côté la branche africaine finissait par devenir Homo sapiens, l'homme anatomiquement moderne aussi connu en Europe sous le nom de "Cro-Magnon", qui a quitté l'Afrique par vagues successives entre 60.000 et 70.000 ans avant le temps présent.
D'après cette théorie, les communautés de sapiens géographiquement proches de l'Europe, en Afrique du Nord par exemple, auraient conservé une part plus importante du génome de leur ancêtre que ceux vivant plus au sud du continent.
Ces populations d'Afrique septentrionale auraient aussi été les premières à coloniser l'Eurasie, ce qui expliquerait pourquoi les Européens et Asiatiques modernes présentent cette similarité génétique avec les Néandertaliens, mais pas les Africains.
"Nos travaux montrent clairement que les structures découvertes dans le génome de Néandertal ne sont pas exceptionnelles, et qu'elles correspondent à ce qu'on s'attend à trouver sans hybridation", assure Andrea Manica dans un communiqué.
"Donc, si hybridation il y a eu -- il est difficile de prouver que cela n'est jamais arrivé --, le phénomène a été minime et bien moindre que ce qu'on affirme actuellement", ajoute le chercheur.
ban/fa/ai