Dans une lettre adressée le 17 juin à Oscar Temaru (disponible en pièce jointe), et dont il a révélé la teneur aujourd’hui, Gaston Tong Sang demande au président de la Polynésie française la tenue d’élections anticipées à l’assemblée de Polynésie, sans attendre l’échéance de 2013, afin d’éviter que le pays « continue à perdre son temps ».
Tong Sang pousse donc Temaru à « ne pas attendre l’effritement complet de sa majorité et d’engager les démarches pour une dissolution anticipée de l’assemblée ». Une lettre restée sans réponse.
Pourtant, ce lundi, Gaston Tong Sang a réitéré cette idée devant la presse : pour lui, cette option pourtant rejetée par l’UMP lors de l’examen du projet de loi au Sénat, est le seul moyen d’éviter l’enfoncement définitif de la Polynésie dans la crise.
Mais de nombreuses questions restent en suspens pour O Porinetia To Tatou Ai’a, en cas d’élections anticipées : notamment les soutiens politiques dont peut se prévaloir l’ancien président Gaston Tong Sang, lâché par presque tous ses alliés depuis 2008.
Interview.
Pourquoi cette lettre ?
Cette lettre, que j’ai envoyée à Oscar Temaru, c’est pour le mettre face à ses responsabilités. Il se rend compte aujourd’hui qu’il n’a plus les moyens de conduire les réformes qu’il doit faire parce qu’il n’a pas la majorité requise ! Or cette nouvelle loi électorale qui va être votée demain à l’assemblée nationale lui donne les moyens de remporter haut la main ces élections, et d’avoir une vraie majorité. Alors pourquoi dit-il non aux élections anticipées ?
Et vous, avec votre groupe, vous en seriez où ?
On se battra parce que les élections ne sont pas faites par une loi mais par les électeurs ! Oui, il faut éviter de commettre les erreurs du passé, et il faut aller aux urnes avec un groupe plus homogène, plus uni. Quant on est le chef d’un parti politique, on doit avoir confiance en ses forces, et croire qu’on peut remporter des élections.
Mais c'est le gouvernement central qu’il faut convaincre, et c’est loin d’être le cas, le Sénat a même refusé un amendement proposant des élections anticipées ...
Ah mais c’est qu’on ne veut pas frustrer Oscar Temaru. C’est un choix. Moi aussi je peux dire : laissons le pays s’enfoncer ; je peux rester sur la touche et laisser Oscar arriver à une situation dommageable politiquement. Mais moi, je mets l’intérêt de mon pays en avant, et son intérêt c’est d’avoir une majorité stable et unie politiquement. On ne peut pas sortir le pays d’une crise avec une majorité qui se fait et se défait tous les dix-huit mois.
Vous demandez des élections anticipées, mais l’UMP, votre allié, les a rejetées au Sénat. Où en sont vos relations avec la majorité présidentielle ?
Je peux être en désaccord avec l’UMP si c’est pour le bien du pays. Pour l’instant Oscar n’a pas la majorité requise pour mener à bien des réformes.
Vous n’avez pas l’impression de prêcher un peu dans le désert avec cette demande ?
Ah non pas du tout. Je ne dis pas que l’assemblée va être dissoute, et de toute façon je m’adapterai. Je rappelle que la position la plus confortable pour moi, c’est l’attentisme, mais j’ai peur que la rue gronde. Et si la rue se lève et casse tout, c’est dans l’intérêt de qui ?
Si des élections étaient organisées 2 ou 3 mois après la promulgation de loi électorale en juillet, avec qui iriez-vous ? Avec Gaston Flosse, qui formule la même demande ?
Ce n’est pas moi qui suis d’accord avec Gaston Flosse, c’est lui qui est d’accord avec moi. Parce que c’est moi qui ai demandé la dissolution de l’assemblée en premier, en 2010, lorsque Flosse m’a faussé compagnie. Et pourquoi toujours parler de cette plateforme autonomiste...elle a fait ses preuves. Peut-on revenir devant les électeurs en leur disant : c’est bon, ça y est, on s’est embrassé sur la bouche...On ne serait pas crédibles.
Vous aurez pourtant besoin de conclure des alliances. Celles de 2008 étaient plutôt sulfureuses, et vous ont affaibli. Avec qui iriez-vous ?
Le choix des partenaires sera un choix capital mais ce ne sera plus comme en 2007 où on avait ramassé tout ce qui traîne au bord de la route. On me l’a reproché à l’époque. Et aujourd’hui c’est vrai, j’ai peut-être eu tort, mais je ne regrette pas ce que j’ai fait.
Alors vous irez seul ?
On verra bien mais il faut une ligne plus pure qu’avant.
Et vous allier avec les îliens, c’est encore possible ?
Il y a des bons îliens mais il faut faire les bons choix.
Qui sont ces « bons îliens »?
Vous le verrez au bon moment.
Tong Sang pousse donc Temaru à « ne pas attendre l’effritement complet de sa majorité et d’engager les démarches pour une dissolution anticipée de l’assemblée ». Une lettre restée sans réponse.
Pourtant, ce lundi, Gaston Tong Sang a réitéré cette idée devant la presse : pour lui, cette option pourtant rejetée par l’UMP lors de l’examen du projet de loi au Sénat, est le seul moyen d’éviter l’enfoncement définitif de la Polynésie dans la crise.
Mais de nombreuses questions restent en suspens pour O Porinetia To Tatou Ai’a, en cas d’élections anticipées : notamment les soutiens politiques dont peut se prévaloir l’ancien président Gaston Tong Sang, lâché par presque tous ses alliés depuis 2008.
Interview.
Pourquoi cette lettre ?
Cette lettre, que j’ai envoyée à Oscar Temaru, c’est pour le mettre face à ses responsabilités. Il se rend compte aujourd’hui qu’il n’a plus les moyens de conduire les réformes qu’il doit faire parce qu’il n’a pas la majorité requise ! Or cette nouvelle loi électorale qui va être votée demain à l’assemblée nationale lui donne les moyens de remporter haut la main ces élections, et d’avoir une vraie majorité. Alors pourquoi dit-il non aux élections anticipées ?
Et vous, avec votre groupe, vous en seriez où ?
On se battra parce que les élections ne sont pas faites par une loi mais par les électeurs ! Oui, il faut éviter de commettre les erreurs du passé, et il faut aller aux urnes avec un groupe plus homogène, plus uni. Quant on est le chef d’un parti politique, on doit avoir confiance en ses forces, et croire qu’on peut remporter des élections.
Mais c'est le gouvernement central qu’il faut convaincre, et c’est loin d’être le cas, le Sénat a même refusé un amendement proposant des élections anticipées ...
Ah mais c’est qu’on ne veut pas frustrer Oscar Temaru. C’est un choix. Moi aussi je peux dire : laissons le pays s’enfoncer ; je peux rester sur la touche et laisser Oscar arriver à une situation dommageable politiquement. Mais moi, je mets l’intérêt de mon pays en avant, et son intérêt c’est d’avoir une majorité stable et unie politiquement. On ne peut pas sortir le pays d’une crise avec une majorité qui se fait et se défait tous les dix-huit mois.
Vous demandez des élections anticipées, mais l’UMP, votre allié, les a rejetées au Sénat. Où en sont vos relations avec la majorité présidentielle ?
Je peux être en désaccord avec l’UMP si c’est pour le bien du pays. Pour l’instant Oscar n’a pas la majorité requise pour mener à bien des réformes.
Vous n’avez pas l’impression de prêcher un peu dans le désert avec cette demande ?
Ah non pas du tout. Je ne dis pas que l’assemblée va être dissoute, et de toute façon je m’adapterai. Je rappelle que la position la plus confortable pour moi, c’est l’attentisme, mais j’ai peur que la rue gronde. Et si la rue se lève et casse tout, c’est dans l’intérêt de qui ?
Si des élections étaient organisées 2 ou 3 mois après la promulgation de loi électorale en juillet, avec qui iriez-vous ? Avec Gaston Flosse, qui formule la même demande ?
Ce n’est pas moi qui suis d’accord avec Gaston Flosse, c’est lui qui est d’accord avec moi. Parce que c’est moi qui ai demandé la dissolution de l’assemblée en premier, en 2010, lorsque Flosse m’a faussé compagnie. Et pourquoi toujours parler de cette plateforme autonomiste...elle a fait ses preuves. Peut-on revenir devant les électeurs en leur disant : c’est bon, ça y est, on s’est embrassé sur la bouche...On ne serait pas crédibles.
Vous aurez pourtant besoin de conclure des alliances. Celles de 2008 étaient plutôt sulfureuses, et vous ont affaibli. Avec qui iriez-vous ?
Le choix des partenaires sera un choix capital mais ce ne sera plus comme en 2007 où on avait ramassé tout ce qui traîne au bord de la route. On me l’a reproché à l’époque. Et aujourd’hui c’est vrai, j’ai peut-être eu tort, mais je ne regrette pas ce que j’ai fait.
Alors vous irez seul ?
On verra bien mais il faut une ligne plus pure qu’avant.
Et vous allier avec les îliens, c’est encore possible ?
Il y a des bons îliens mais il faut faire les bons choix.
Qui sont ces « bons îliens »?
Vous le verrez au bon moment.
