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Gaston Tong Sang : "Cela fait un an et demi que j'attends cette motion"


Gaston Tong Sang : "Cela fait un an et demi que j'attends cette motion"
Le président Gaston Tong Sang a participé vendredi 25 mars rue Oudinot à Paris à la réunion du comité du Fonds du Pacifique. Puis il a déjeuné avec Marie-Luce Penchard au ministère de l’Outre-mer avant de s’entretenir en privé avec la ministre de l’Outre-mer. La délégation polynésienne à Paris l'a interrogé au terme de cette rencontre.

Question : Que ressort-il de la réunion du Fonds du Pacifique et de vos entretiens avec Marie-Luce Penchard ?


Gaston Tong Sang : En ce qui concerne le Fond du Pacifique les dossiers avancent bien. J’ai pu défendre les dossiers polynésiens notamment sur le prochain FIFO qui intéresse tout le monde. Nous sommes assurés du soutien du Fonds du Pacifique. Autre dossier très important : le marae de Taputapuatea qui doit être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Et puis il ya ces dossiers calédoniens dans le cadre de la coopération interrégionale du Pacifique. C’est une enveloppe qui n’est pas négligeable de 250 millions Fcfp pour 2011. La présidence du comité sera assurée par la Polynésie française en 2012 et 2013. La prochaine réunion aura lieu à Papeete.

Question : Une motion de défiance vous attend pour votre retour…

Gaston Tong Sang : (amusé) Cela fait un an et demi que j’attends cette motion de défiance… Enfin, ils arrivent à constituer une vraie majorité. J’espère. Et j’espère qu’elle tiendra aussi. En tout cas, je en suis pas accroché à mon fauteuil de président. Je suis à Paris pour porter les dossiers de la Polynésie française. Je ne le regrette pas d’ailleurs. J’en ai fait avancer un certain nombre qui sont nécessaires pour l’exécution du budget 2010 et 201&. Quoi qu’il en soit, je travaillerai pour le pays jusqu’à la dernière minute.

Question : Vous avez écrit à l’agence de notation pour que l’on redresse votre note. N’était-ce pas un peu naïf ?

Gaston Tong Sang : Non, j’ai simplement contesté la notation. On note le Pays uniquement au vu de sa situation politique et pas au vu des résultats financiers auxquels j’ai amené la Polynésie, avec un redressement très net de la situation financière fin 2010. Il est dommage que ce résultat passe inaperçu dans les analyses de l’agence de notation. J’ai accepté la notation 2010 avec une perspective négative. Je trouve que j’ai bien redressé la situation fin 2010. Ils auraient dû uniquement rectifier la perspective et considérer comme bonne et stable, avec un budget 2011 qui est en exécution malgré ses difficultés d’adoption, et totalement conforme aux préconisations du rapport Bolliet. Or que faire de plus ? Je me pose la question, tout en sachant qu’en tant que collectivité d’Etat de la République, jamais la Polynésie ne sera abandonnée par l’Etat au niveau des finances. Nous ne serons donc pas en banqueroute. Nous ne serons jamais en faillite. L’Etat sera toujours présent. Donc je ne vois pas pourquoi on nous classe dans les catégories des pays spéculatifs.

Question : Il y a l’inscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser…

Gaston Tong Sang : Je ne sais pas si cela va redresser la note de la Polynésie pour autant. En tout cas, ce n’est pas le souci des Polynésiens. Un sondage a été fait en Polynésie française. Cette inscription ne redressera pas les finances publiques, ne donnera pas de travail aux chômeurs. Je trouve même qu’Oscar Temaru est très en recul par rapport à sa politique d’indépendance. Pour moi, cette inscription est révolue. Il faut maintenant poser très clairement la question aux Polynésiens : voulez-vous l’indépendance ou pas ? Rester Français ou pas ? Une fois cette question posée on pourra construire une Polynésie beaucoup plus solide.

Question : Mais qui doit poser cette question ?

Gaston Tong Sang : Et pourquoi pas un referendum. Encore faut-il qu’Oscar explique très clairement aux Polynésiens son projet d’indépendance. Est-ce un SMIG à 20 000 ou 15 000 Fcfp ? Il n’y aura plus de protection sociale généralisée, plus de retraite garantie, plus de soins garantis au niveau des hôpitaux. Il suffit d’observer autour de nous les pays du pacifique indépendant.

Question : Vous comptez démissionner avant d’être renversé ?

Gaston Tong Sang : Ah non ! Pas question. Je me battrai jusqu’au bout.

Question : Vous repartez quand?

Gaston Tong Sang : Dimanche.

Rédigé par Communiqué de la délégation Polynésienne à Paris le Vendredi 25 Mars 2011 à 06:48 | Lu 933 fois