Pingtan, Chine | AFP | jeudi 03/08/2022 - L'armée chinoise a démarré jeudi les plus importantes manoeuvres militaires de son histoire autour de Taïwan, une réponse musclée à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi sur l'île.
Si son déplacement sur ce territoire revendiqué par la Chine a duré moins de 24 heures, Mme Pelosi, la plus haute responsable américaine élue à se rendre à Taipei en 25 ans, a déclenché la fureur de Pékin.
Elle a martelé que les Etats-Unis n'abandonneraient pas l'île, dirigée par un régime démocratique et qui vit sous la menace constante d'une invasion par l'armée chinoise.
Peu après midi (04H00 GMT), les manoeuvres militaires ont débuté dans six zones encerclant Taïwan, au niveau de routes commerciales très fréquentées et parfois à seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises.
"Les exercices commencent" et se poursuivront jusqu'à dimanche midi, a indiqué la télévision publique chinoise CCTV dans un message sur les réseaux sociaux.
"Pendant cette période, navires et aéronefs ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés".
A Pingtan, une île chinoise située près des manoeuvres en cours, des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs projectiles non identifiés tirés à environ 13H13 (05H13 GMT) s'envoler dans le ciel vers la mer, suivis de panaches de fumée blanche.
Des touristes qui se trouvaient en bord de mer, sur cette île touristique, ont assisté aux tirs.
Peu auparavant, des hélicoptères militaires avaient survolé le ciel en direction du détroit de Taïwan.
L'armée taïwanaise a pour sa part indiqué "se préparer à la guerre sans chercher la guerre".
Selon le journal chinois Global Times, qui cite des analystes militaires, les exercices sont d'une ampleur "sans précédent" car des missiles vont survoler Taïwan pour la première fois, avec "des tirs d'artillerie à munitions réelles et de longue portée".
"Blocus" de l'île
"Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l'armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l'armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d'en assumer toutes les conséquences", a indiqué à l'AFP une source militaire anonyme au sein de l'armée chinoise.
Les autorités de l'île ont dénoncé "un acte irrationnel visant à défier l'ordre international".
"Certaines des zones des manoeuvres de la Chine empiètent sur (...) les eaux territoriales de Taïwan", a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
Le ministère a indiqué que l'armée taïwanaise avait tiré une fusée éclairante dans la nuit de mercredi à jeudi pour éloigner un drone qui survolait l'île de Kinmen, située à seulement une dizaine de kilomètres de la ville chinoise de Xiamen.
Pour Pékin, ces exercices - ainsi que d'autres, plus limités, démarrés ces derniers jours - sont "une mesure nécessaire et légitime" après la visite de Mme Pelosi.
"Ce sont les Etats-Unis qui sont les provocateurs, et la Chine qui est la victime. La Chine est en situation de légitime défense", a assuré à la presse Hua Chunying, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les exercices visent à simuler un "blocus" de l'île et incluent "l'assaut de cibles en mer, la frappe de cibles au sol et le contrôle de l'espace aérien", selon l'agence officielle Chine Nouvelle.
Si l'hypothèse d'une invasion de Taïwan, peuplée de 23 millions d'habitants, reste peu probable, elle s'est amplifiée depuis l'élection en 2016 de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen.
Issue d'un parti indépendantiste, Mme Tsai refuse, contrairement au gouvernement précédent, de reconnaître que l'île et le continent font partie "d'une même Chine".
"Nette escalade"
Les visites de responsables et parlementaires étrangers se sont également multipliées ces dernières années, provoquant l'ire de Pékin.
En réponse, la Chine du président Xi Jinping, qui se veut intraitable sur les questions de souveraineté, cherche à isoler diplomatiquement Taïwan et exerce une pression militaire croissante sur l'île.
Résultat: le détroit de Taïwan devient le théâtre de dangereuses tensions entre les Etats-Unis, les autorités taïwanaises et le pouvoir chinois, contraint de projeter une image d'intransigeance à l'approche du congrès du Parti communiste chinois (PCC).
Organisé à l'automne, ce congrès verra sauf cataclysme Xi Jinping réélu à la tête de l'organisation pour un troisième mandat.
La Chine n'a toutefois aucune envie que la situation actuelle dégénère, déclarent des experts à l'AFP.
"Une guerre accidentelle" provoquée par un incident "est la dernière chose que souhaite Xi Jinping" avant le congrès du PCC, estime Titus Chen, professeur de sciences politiques à l'université nationale Sun Yat-Sen à Taïwan.
Amanda Hsiao, analyste Chine au cabinet de réflexion International Crisis Group, note toutefois que ces exercices "représentent une nette escalade par rapport à la norme des activités militaires chinoises autour de Taïwan et à la dernière crise du détroit de Taïwan en 1995-1996".
Et "en agissant ainsi, Pékin indique qu'il rejette toute souveraineté" des autorités taïwanaises sur l'île, souligne-t-elle.
Si son déplacement sur ce territoire revendiqué par la Chine a duré moins de 24 heures, Mme Pelosi, la plus haute responsable américaine élue à se rendre à Taipei en 25 ans, a déclenché la fureur de Pékin.
Elle a martelé que les Etats-Unis n'abandonneraient pas l'île, dirigée par un régime démocratique et qui vit sous la menace constante d'une invasion par l'armée chinoise.
Peu après midi (04H00 GMT), les manoeuvres militaires ont débuté dans six zones encerclant Taïwan, au niveau de routes commerciales très fréquentées et parfois à seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises.
"Les exercices commencent" et se poursuivront jusqu'à dimanche midi, a indiqué la télévision publique chinoise CCTV dans un message sur les réseaux sociaux.
"Pendant cette période, navires et aéronefs ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés".
A Pingtan, une île chinoise située près des manoeuvres en cours, des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs projectiles non identifiés tirés à environ 13H13 (05H13 GMT) s'envoler dans le ciel vers la mer, suivis de panaches de fumée blanche.
Des touristes qui se trouvaient en bord de mer, sur cette île touristique, ont assisté aux tirs.
Peu auparavant, des hélicoptères militaires avaient survolé le ciel en direction du détroit de Taïwan.
L'armée taïwanaise a pour sa part indiqué "se préparer à la guerre sans chercher la guerre".
Selon le journal chinois Global Times, qui cite des analystes militaires, les exercices sont d'une ampleur "sans précédent" car des missiles vont survoler Taïwan pour la première fois, avec "des tirs d'artillerie à munitions réelles et de longue portée".
"Blocus" de l'île
"Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l'armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l'armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d'en assumer toutes les conséquences", a indiqué à l'AFP une source militaire anonyme au sein de l'armée chinoise.
Les autorités de l'île ont dénoncé "un acte irrationnel visant à défier l'ordre international".
"Certaines des zones des manoeuvres de la Chine empiètent sur (...) les eaux territoriales de Taïwan", a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
Le ministère a indiqué que l'armée taïwanaise avait tiré une fusée éclairante dans la nuit de mercredi à jeudi pour éloigner un drone qui survolait l'île de Kinmen, située à seulement une dizaine de kilomètres de la ville chinoise de Xiamen.
Pour Pékin, ces exercices - ainsi que d'autres, plus limités, démarrés ces derniers jours - sont "une mesure nécessaire et légitime" après la visite de Mme Pelosi.
"Ce sont les Etats-Unis qui sont les provocateurs, et la Chine qui est la victime. La Chine est en situation de légitime défense", a assuré à la presse Hua Chunying, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les exercices visent à simuler un "blocus" de l'île et incluent "l'assaut de cibles en mer, la frappe de cibles au sol et le contrôle de l'espace aérien", selon l'agence officielle Chine Nouvelle.
Si l'hypothèse d'une invasion de Taïwan, peuplée de 23 millions d'habitants, reste peu probable, elle s'est amplifiée depuis l'élection en 2016 de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen.
Issue d'un parti indépendantiste, Mme Tsai refuse, contrairement au gouvernement précédent, de reconnaître que l'île et le continent font partie "d'une même Chine".
"Nette escalade"
Les visites de responsables et parlementaires étrangers se sont également multipliées ces dernières années, provoquant l'ire de Pékin.
En réponse, la Chine du président Xi Jinping, qui se veut intraitable sur les questions de souveraineté, cherche à isoler diplomatiquement Taïwan et exerce une pression militaire croissante sur l'île.
Résultat: le détroit de Taïwan devient le théâtre de dangereuses tensions entre les Etats-Unis, les autorités taïwanaises et le pouvoir chinois, contraint de projeter une image d'intransigeance à l'approche du congrès du Parti communiste chinois (PCC).
Organisé à l'automne, ce congrès verra sauf cataclysme Xi Jinping réélu à la tête de l'organisation pour un troisième mandat.
La Chine n'a toutefois aucune envie que la situation actuelle dégénère, déclarent des experts à l'AFP.
"Une guerre accidentelle" provoquée par un incident "est la dernière chose que souhaite Xi Jinping" avant le congrès du PCC, estime Titus Chen, professeur de sciences politiques à l'université nationale Sun Yat-Sen à Taïwan.
Amanda Hsiao, analyste Chine au cabinet de réflexion International Crisis Group, note toutefois que ces exercices "représentent une nette escalade par rapport à la norme des activités militaires chinoises autour de Taïwan et à la dernière crise du détroit de Taïwan en 1995-1996".
Et "en agissant ainsi, Pékin indique qu'il rejette toute souveraineté" des autorités taïwanaises sur l'île, souligne-t-elle.