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"Front populaire": les négociations semblent en passe d'aboutir


Crédit François LO PRESTI / AFP
Crédit François LO PRESTI / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 13/06/2024 - Après une matinée de tensions, les négociations entre les différentes formations de gauche pour arriver à une union en vue des élections législatives anticipées du 30 juin semblaient progresser jeudi, laissant entrevoir un dénouement rapide, après quatre jours d'intenses tractations.

"On va atterrir, il y a une vraie avancée", expliquait en début d'après-midi un négociateur socialiste à l'AFP.

"Tout avance bien", commentait pour sa part de manière laconique le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard. 

Un peu plus tôt, Jean-Luc Mélenchon, qui ne participe pas aux discussions, avait salué sur X le "bon travail" des équipes de négociation. 

"Tout se met en place", a salué la figure de proue de la gauche radicale, qui n'a pas exclu mercredi soir de briguer le poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche.

Dans la matinée, la tonalité était pourtant bien différente, les négociations semblant alors achopper sur la répartition des circonscriptions et certains points du programme.

"Il y avait une crainte pour que nous n'y parvenions pas", a reconnu Fabien Roussel au journal de 13h00 de TF1, depuis le siège des Écologistes où il était réuni avec ses homologues.

Mais "à l'heure où je vous parle, je suis beaucoup plus optimiste, et nous devrions normalement pouvoir tenir l'engagement que nous avons pris ici en début de semaine", de constituer une nouvelle alliance de gauche pour lutter contre l'extrême droite lors des législatives des 30 juin et 7 juillet, a ajouté le patron des communistes

- LFI accusé de gourmandise -

En milieu de journée, un responsable socialiste racontait que la réunion sur le programme était "suspendue" tant que la discussion sur la répartition des circonscriptions "n'est pas débloquée".

Les deux négociations se tiennent séparément mais les avancées de l'une ont des conséquences sur l'autre, obligeant les différents acteurs des débats à un délicat jeu d'équilibriste.

LFI veut "garder toutes les circonscriptions gagnables", soupirait la source socialiste.

"Les débats sont un peu tendus, il faut choisir les meilleurs d'entre nous pour aller gagner face aux candidats RN", a appuyé Fabien Roussel devant la presse.

Une source écologiste insistait pour sa part sur la nécessité d'un "rééquilibrage sur les circonscriptions potentiellement gagnantes".

Écologistes, socialistes, Insoumis et communistes sont tombés d'accord dans la semaine sur le nombre de circonscriptions allouées à chaque parti dans le cadre des candidatures uniques: 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les Ecologistes et 50 pour le PCF.

- "Chaque problème en son temps" -

"C'est pas du tout la même négociation que la Nupes, on part dans l'esprit de gagner, on veut mettre les bons candidats au bon endroit, pas comme la dernière fois", souligne un proche des négociations.

Sur la question du programme, "chacun y a mis du sien pour avoir le programme le plus clair (...) y compris sur la qualification des crimes qui ont été commis le 7 octobre (en Israël), y compris pour exiger la libération des otages", a indiqué Fabien Roussel.

Après le 7 octobre, les alliés de La France insoumise au sein de l'ex-alliance Nupes ont reproché à la formation de gauche radicale de ne pas qualifier le Hamas de mouvement "terroriste". 

"Et de la même manière, concernant l'antisémitisme, il est important que nos concitoyens trouvent dans notre engagement les réponses à leurs inquiétudes. Et je vous rassure, ils les trouveront, ces réponses, parce que nous avons réussi à l'écrire et à être très clairs sur ces sujets", a promis le patron des communistes.

Restera ensuite une question à trancher: qui incarnera cette alliance en passe de prendre vie.

Et sur cet aspect plane l'ombre imposante, sans être étouffante, de Jean-Luc Mélenchon.

Après s'être déclaré "capable" de devenir le nouveau locataire de Matignon, il a rappelé au reste de la gauche qu'il n'était pas en dehors du jeu.

Tout en précisant qu'il souhaitait un profil fédérateur, ce qui n'est pas le point fort de Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure a dit "ne pas disqualifier" le triple candidat à la présidentielle pour le poste de Premier ministre.

Toute la gauche pourrait-elle se rallier derrière lui en cas de victoire? "Chaque problème en son temps", évacue un élu communiste.

le Jeudi 13 Juin 2024 à 07:32 | Lu 490 fois