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François Hollande s'est entretenu avec la famille de Pouvana'a a Oopa


PAPEETE, le 22 février 2016. Le président de la République a déposé une gerbe sur la tombe de Pouvana'a a Oopa au cimetière de l'Uranie ce lundi matin. Il s'est ensuite entretenu en tête avec les descendants de l'ancien homme politique.

Le président de la République a commencé sa journée marathon ce matin en se rendant au cimetière de l'Uranie sur la tombe de Pouvana'a a Oopa. Il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de l'ancien sénateur. Puis, il s'est entretenu en tête en tête avec les descendants de Pouvana'a a Oopa.

Sandro Stephenson, petit-fils de Pouvana'a a Oopa, n'a pas souhaité commenter la teneur de leur entrevue préférant laisser au chef de l'Etat la primeur pour faire une annonce lors de son discours en fin de matinée à la présidence. Mais il a confié que c'était "beaucoup d'émotion". "C'est un geste fort de la part du représentant de l'Etat. Je pense que c'est François Hollande qui a compris le combat de mon grand-père."
La famille rappelle que "Mon grand-père a déjà pardonné". En novembre 1968, il avait dit : « Je n’ai ni haine, ni rancune envers la France, car c’est une grande nation. Et je sais qu’un jour, elle me rendra justice. »

La famille a remis à François Hollande un courrier de remerciement ainsi que le DVD du film documentaire réalisé par Marie-Hélène Villierme « L’élu du peuple, Pouvanaa Te Metua ».



Pour rappel, en juin 2014, le ministère de la Justice a annoncé le lancement du processus de révision du procès de Pouvana'a a Oopa.

L’homme politique polynésien avait été condamné à 8 ans de prison et 15 ans d’exil, accusé d’avoir voulu provoqué l’incendie de Papeete qui ravagea la capitale polynésienne dans la nuit du 10 au 11 octobre 1958, sur fond de révolte et de volonté d’aller vers une indépendance du territoire.

Il a été déchu de son mandat de député en mai 1960. Il est rentré à Tahiti en novembre 1968, après avoir bénéficié de mesures de grâce, avant d'être amnistié un an plus tard et d'être élu sénateur en 1971. Il est décédé en 1977.


La commission de révision des condamnations pénales est composée de magistrats de la Cour de cassation et décide de l'éventuelle saisine de la Cour de révision.

Le processus de révision a pu être enclenché grâce à de nouveaux éléments issus notamment des recherches menées, en 2012, par l’historien Jean-Marc Régnault dans les archives du fonds Foccart. Ils viennent étayer la thèse d’un complot fomenté pour faire tomber le premier député polynésien car, en 1958, Pouvana'a a Oopa s’opposait à ce que les essais nucléaires militaires français aient lieu en Polynésie et avait milité pour le vote du «non» au référendum de Gaulle du 28 septembre 1958.



Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 22 Février 2016 à 11:11 | Lu 2641 fois