PAPEETE, le 29 août 2018 - Il est haut-fonctionnaire (actuellement vice-président du tribunal administratif de Grenoble) et auteur. François garde a écrit notamment Ce qu'il advint du sauvage blanc, La Baleine dans tous ses états ou l'Effroi. Il vient de terminer Petit éloge de l'outre-mer aux éditions Gallimard (Folio) qui sortira le 20 septembre.
"Descendre de l'avion tout fripé d'un long voyage. Admirer les palmiers bercés par la nuit tropicale. Ôter son pull. Régler sa montre sur un nouveau fuseau horaire. Se laisser cueillir par un mélange de senteurs iodées et sucrées. Entendre des rires, des appels, des pleurs, des embrassades. Errer dans une aérogare moderne, climatisée, étonnamment banale. Bienvenue en outre-mer."
Ainsi commence le petit éloge de l'outre-mer de François garde qui va paraître aux éditions Gallimard le 20 septembre. Suivent une bonne centaine de pages découpées en seize chapitres : Partir, marcher, Discourir, Prier, Servir, Choisir, Écouter…
François Garde, haut-fonctionnaire a consacré sa carrière aux outremers qu'il a arpentés pendant de très nombreuses années. Il les raconte désormais avec "subjectivité et humour", précise son éditeur. Il parle de la "richesse et la diversité" de ces territoires dites "composantes méconnues de la France" par l'auteur lui-même.
Il a été sous-préfet du marin en Martinique (1987-1989), secrétaire général adjoint de la Nouvelle-Calédonie (1991-1993), conseiller technique au cabinet de Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'État aux Dom-Tom (1998-1999), administrateur supérieur des TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises (2000-2004), secrétaire général du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (2009-2010).
Il a également été chargé d'une mission institutionnelle de la Guadeloupe par la présidente du conseil régional (2013-2014) et, à la demande du premier ministre, membre de la mission d'écoute et de conseil sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie (2015-2016).
"Descendre de l'avion tout fripé d'un long voyage. Admirer les palmiers bercés par la nuit tropicale. Ôter son pull. Régler sa montre sur un nouveau fuseau horaire. Se laisser cueillir par un mélange de senteurs iodées et sucrées. Entendre des rires, des appels, des pleurs, des embrassades. Errer dans une aérogare moderne, climatisée, étonnamment banale. Bienvenue en outre-mer."
Ainsi commence le petit éloge de l'outre-mer de François garde qui va paraître aux éditions Gallimard le 20 septembre. Suivent une bonne centaine de pages découpées en seize chapitres : Partir, marcher, Discourir, Prier, Servir, Choisir, Écouter…
François Garde, haut-fonctionnaire a consacré sa carrière aux outremers qu'il a arpentés pendant de très nombreuses années. Il les raconte désormais avec "subjectivité et humour", précise son éditeur. Il parle de la "richesse et la diversité" de ces territoires dites "composantes méconnues de la France" par l'auteur lui-même.
Il a été sous-préfet du marin en Martinique (1987-1989), secrétaire général adjoint de la Nouvelle-Calédonie (1991-1993), conseiller technique au cabinet de Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'État aux Dom-Tom (1998-1999), administrateur supérieur des TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises (2000-2004), secrétaire général du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (2009-2010).
Il a également été chargé d'une mission institutionnelle de la Guadeloupe par la présidente du conseil régional (2013-2014) et, à la demande du premier ministre, membre de la mission d'écoute et de conseil sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie (2015-2016).
"J'ai souhaité d'abord exprimer mon amour pour ces îles"
Tahiti infos : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
François Garde : "Je suis un romancier, et par ailleurs un haut-fonctionnaire qui a dédié une partie de sa carrière à l'outremer : Martinique, cabinet du ministre, Nouvelle-Calédonie, Réunion,..."
Tahiti infos : Vous avez également travaillé en Polynésie, combien de temps y êtes-vous resté? Qu'en avez-vous gardé? Qu'est-ce que ce territoire a de différent par rapport aux autres?
François Garde : "J'y suis allé à maintes reprises depuis 1992 et dans plusieurs archipels mais je ne suis toujours pas allé aux Tuamotu ni aux Marquises. Le parrain de ma fille cadette est de Papara. J'ai été immédiatement fasciné par le lien si particulier des Polynésiens avec la mer, des compétitions de va'a à la cuisine, par la beauté des paysages. Je rêve d'apprendre le tahitien, j'ai une méthode dont je n'ai jamais dépassé la leçon 3… Ce qui rend le fenua singulier et inoubliable ? La variété de ses archipels, sa culture, sa langue, son état d'esprit, entre joie de vivre et fiu ...."
Tahiti infos : Vous venez de signer, à qui s'adresse ce livre?
François Garde : "Aux métros, bien sûr ! Les habitants de chacune des composantes de l'outremer n'ont pas besoin qu'on leur présente leur île... Ils montrent rarement un réel intérêt pour les autres îles, et c'est bien normal. J'essaie de proposer quelques clefs de compréhension pour mieux saisir ce qui se joue dans ces composantes méconnues de la France."
Tahiti infos : Pourquoi avoir rédigé cet ouvrage? Il me semble que chaque territoire mériterait à lui seul un livre? Pourquoi donc énumérer et lister les différences de chacun de ces territoires?
François Garde : "On pourrait écrire un éloge de chacun des territoires, voire de chacune des îles de chacun des territoires ! Et pour cela le meilleur regard serait évidemment un regard de l'intérieur. L'outremer n'existe pas, vu d'outremer. C'est ce paradoxe qu'il m'a paru intéressant de creuser. De quoi parle-t-on quand on parle de l'outremer? Et comment en parler ? Et à qui? Si l'on réfléchit un peu, on constate aussitôt la méconnaissance de ces territoires par la métropole, l'abondance de lieux communs et d'erreurs. Alors oui, l'outremer n'existe pas et ça méritait bien un petit livre."
Tahiti infos : Par ailleurs les drames et douleurs de chacun de ces territoires (du passé et du présent) ne sont pas abordés. C'est un éloge en effet, mais cela ne participe-t-il pas, une nouvelle fois, à véhiculer et entretenir cette image paradisiaque diffusée depuis Bougainville ?
François Garde : "Je ne prétends pas à l'exhaustivité et n'ai pas rédigé un rapport administratif ! J'évoque à plusieurs reprises les ombres du passé, car on ne peut rien comprendre dans l'amnésie. J'ai souhaité d'abord exprimer mon amour pour ces îles. Elles ne sont pas paradisiaques, mais j'ai bien le droit de les aimer, tant de gens les ignorent ou les caricaturent."
Tahiti infos : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
François Garde : "Je suis un romancier, et par ailleurs un haut-fonctionnaire qui a dédié une partie de sa carrière à l'outremer : Martinique, cabinet du ministre, Nouvelle-Calédonie, Réunion,..."
Tahiti infos : Vous avez également travaillé en Polynésie, combien de temps y êtes-vous resté? Qu'en avez-vous gardé? Qu'est-ce que ce territoire a de différent par rapport aux autres?
François Garde : "J'y suis allé à maintes reprises depuis 1992 et dans plusieurs archipels mais je ne suis toujours pas allé aux Tuamotu ni aux Marquises. Le parrain de ma fille cadette est de Papara. J'ai été immédiatement fasciné par le lien si particulier des Polynésiens avec la mer, des compétitions de va'a à la cuisine, par la beauté des paysages. Je rêve d'apprendre le tahitien, j'ai une méthode dont je n'ai jamais dépassé la leçon 3… Ce qui rend le fenua singulier et inoubliable ? La variété de ses archipels, sa culture, sa langue, son état d'esprit, entre joie de vivre et fiu ...."
Tahiti infos : Vous venez de signer, à qui s'adresse ce livre?
François Garde : "Aux métros, bien sûr ! Les habitants de chacune des composantes de l'outremer n'ont pas besoin qu'on leur présente leur île... Ils montrent rarement un réel intérêt pour les autres îles, et c'est bien normal. J'essaie de proposer quelques clefs de compréhension pour mieux saisir ce qui se joue dans ces composantes méconnues de la France."
Tahiti infos : Pourquoi avoir rédigé cet ouvrage? Il me semble que chaque territoire mériterait à lui seul un livre? Pourquoi donc énumérer et lister les différences de chacun de ces territoires?
François Garde : "On pourrait écrire un éloge de chacun des territoires, voire de chacune des îles de chacun des territoires ! Et pour cela le meilleur regard serait évidemment un regard de l'intérieur. L'outremer n'existe pas, vu d'outremer. C'est ce paradoxe qu'il m'a paru intéressant de creuser. De quoi parle-t-on quand on parle de l'outremer? Et comment en parler ? Et à qui? Si l'on réfléchit un peu, on constate aussitôt la méconnaissance de ces territoires par la métropole, l'abondance de lieux communs et d'erreurs. Alors oui, l'outremer n'existe pas et ça méritait bien un petit livre."
Tahiti infos : Par ailleurs les drames et douleurs de chacun de ces territoires (du passé et du présent) ne sont pas abordés. C'est un éloge en effet, mais cela ne participe-t-il pas, une nouvelle fois, à véhiculer et entretenir cette image paradisiaque diffusée depuis Bougainville ?
François Garde : "Je ne prétends pas à l'exhaustivité et n'ai pas rédigé un rapport administratif ! J'évoque à plusieurs reprises les ombres du passé, car on ne peut rien comprendre dans l'amnésie. J'ai souhaité d'abord exprimer mon amour pour ces îles. Elles ne sont pas paradisiaques, mais j'ai bien le droit de les aimer, tant de gens les ignorent ou les caricaturent."