Tahiti le 21 juin 2023. L'Assemblée nationale a cassé, la nuit dernière, les dispositions de gratuité de retrait d'argent liquide dans les distributeurs d’opérateurs autres que ceux auxquels on est affilié. Une disposition que les banques locales n'appliquaient de toute façon pas.
La nuit dernière, l'Assemblée nationale a donné un avis favorable à un projet de loi ratifiant les ordonnances du code monétaire et financier portant diverses dispositions relatives à l'outre-mer. Un projet au nom barbare, et un texte très technique sur lequel l'assemblée de la Polynésie française avait déjà rendu un avis défavorable en février 2022.
Et pour cause. Depuis la première réforme du code monétaire et financier en 2021, l'État avait oublié dans un article d'inclure la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie dans la mise à mort de la gratuité des retraits aux distributeurs d'opérateurs qui ne sont pas les nôtres. Un vote pour mettre un terme à une gratuité… qui n'a jamais été opérée de toute façon par les banques locales.
La nuit dernière, l'Assemblée nationale a donné un avis favorable à un projet de loi ratifiant les ordonnances du code monétaire et financier portant diverses dispositions relatives à l'outre-mer. Un projet au nom barbare, et un texte très technique sur lequel l'assemblée de la Polynésie française avait déjà rendu un avis défavorable en février 2022.
Et pour cause. Depuis la première réforme du code monétaire et financier en 2021, l'État avait oublié dans un article d'inclure la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie dans la mise à mort de la gratuité des retraits aux distributeurs d'opérateurs qui ne sont pas les nôtres. Un vote pour mettre un terme à une gratuité… qui n'a jamais été opérée de toute façon par les banques locales.
Première prise de parole de la nouvelle députée
Cette séance a été l'occasion pour la remplaçante de Moetai Brotherson, Mereana Reid Arbelot, de faire son entrée dans l'hémicycle pour une première prise de parole. “Vous rétablissez une soi-disant erreur matérielle”, a-t-elle expliqué la voix un peu chancelante. “Le gouvernement rate ici une occasion de soutenir le pouvoir d'achat des ménages de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. La gratuité aurait dû être maintenue pour ces territoires. Cet article démontre la méconnaissance de la réalité du terrain par le gouvernement central.”
La nouvelle députée a rappelé les spécificités du territoire polynésien, en vain. “Sur les 76 îles habitées de Polynésie, seulement une douzaine propose un distributeur. Cela impose une augmentation du coût de la vie, mais aussi le choix forcé d'un établissement bancaire. Donc, soit le consommateur accepte de payer ces frais pour conserver son établissement bancaire, soit il change d'établissement pour ne plus avoir à supporter ces frais.”
La nouvelle députée a rappelé les spécificités du territoire polynésien, en vain. “Sur les 76 îles habitées de Polynésie, seulement une douzaine propose un distributeur. Cela impose une augmentation du coût de la vie, mais aussi le choix forcé d'un établissement bancaire. Donc, soit le consommateur accepte de payer ces frais pour conserver son établissement bancaire, soit il change d'établissement pour ne plus avoir à supporter ces frais.”
Une gratuité ? Quelle gratuité ?
Malgré l'avis défavorable de l'assemblée de la Polynésie française, le texte a été voté par les parlementaires de l'Hexagone, mais quelques députés ont accompagné la représentante du fenua dans sa défense du vote contre. “Vous revenez sur la gratuité de tous les frais bancaires aux distributeurs de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie. C'est une erreur”, a expliqué pour sa part Christian Baptiste, député de Guadeloupe. “Les tarifs bancaires ont augmenté, ils sont de +10% par rapport à la France. Quelles sont les explications à de tels écarts ?”, a-t-il demandé, dans le vide.
Pour le député parisien Julien Bayou, cette mesure, c'est “détricoter du pouvoir d'achat” dans le Pacifique. Des propos repris par Jocelyn Dessigny, député de l’Aisne, et Nicolas Metzdorf, de Nouvelle-Calédonie.
La gratuité du retrait dans un distributeur qui n'est pas celui de la banque dans laquelle on est affilié, c'est donc terminé. Mais comme les banques polynésiennes aiment bien faire les choses en avance, cette gratuité n'a même jamais été appliquée. En effet, dans la liste des conditions appliquées aux opérations bancaires du fenua, on trouve que le retrait d’espèces par carte en francs Pacifique à un distributeur automatique d’un autre établissement en Polynésie française, par opération dès le premier retrait, tout DAB confondu, coûtait déjà 120 Fcfp à la Socredo, 121 Fcfp à la Banque de Tahiti et 122 Fcfp à la Banque de Polynésie. Les banques locales n'auront pas légalement à demander aux Polynésiens ce qu'elles leur faisaient déjà payer illégalement.
Pour le député parisien Julien Bayou, cette mesure, c'est “détricoter du pouvoir d'achat” dans le Pacifique. Des propos repris par Jocelyn Dessigny, député de l’Aisne, et Nicolas Metzdorf, de Nouvelle-Calédonie.
La gratuité du retrait dans un distributeur qui n'est pas celui de la banque dans laquelle on est affilié, c'est donc terminé. Mais comme les banques polynésiennes aiment bien faire les choses en avance, cette gratuité n'a même jamais été appliquée. En effet, dans la liste des conditions appliquées aux opérations bancaires du fenua, on trouve que le retrait d’espèces par carte en francs Pacifique à un distributeur automatique d’un autre établissement en Polynésie française, par opération dès le premier retrait, tout DAB confondu, coûtait déjà 120 Fcfp à la Socredo, 121 Fcfp à la Banque de Tahiti et 122 Fcfp à la Banque de Polynésie. Les banques locales n'auront pas légalement à demander aux Polynésiens ce qu'elles leur faisaient déjà payer illégalement.