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Fonction publique communale : la Cosac prépare le terrain


Fonction publique communale : la Cosac prépare le terrain
Dans le cadre de la perspective voulue prochaine de la modification du statut des agents communaux par l’instauration du statut unique de la fonction publique communale la Confédération syndicale des agents communaux de Polynésie (COSAC), a organisé une manifestation, mercredi 18 avril à 15 h 30 place Tarahoi, à Papeete. Une centaine d'employés de mairie y ont participé.
La Cosac, constituée en décembre dernier pour faire valoir le droit des employés des municipalités dans le cadre de l'élaboration de la fonction publique communale a fait circulé une "pétitions contre l'intégration forcée dans la fonction publique communale", dans les 48 communes polynésiennes . Cette lettre dénonce la méthode mise en oeuvre pour opérer cette transition ; la nature inconstitutionnelle, injuste et coûteuse des changements statutaires qu'elle propose sur le fond ; et demande rapidement l'organisation d'élections syndicales communales destinées à représenter les agents dans le cadre de cette réforme et notamment au Conseil supérieur de la fonction publique communale. La Cosac affirme avoir recueilli un millier de signataires, soit près de 20% de l'effectif des agents communaux de Polynésie. Dans les mairies de Polynésie, les premières élections syndicales depuis 2006 auront lieu en septembre prochain. Gageons que la Cosac y cherchera à faire valoir sa représentativité et dans ce cadre, la campagne est lancée.

L’occasion donc pour cette organisation syndicale de dénoncer les conditions de l’élaboration de ce nouveau statut : « Pourquoi ce statut se prépare-t-il sans nous, qui sommes les premiers concernés ? », questionne Isidore Tainanuarii, président de la Cosac. « Nous ne sommes pas opposés à la Fonction publique communale – pour une partie des agents communaux, notamment dans les îles, ce sera une avancée - ; mais cette intégration porte préjudice à de nombreux agents. (…) »
Mardi 17 avril, l’intersyndicale à l’origine du préavis de grève générale dans les communes de Polynésie française a été reçue mardi 17 avril à la résidence du haut commissariat. En 10 points de revendication, le document dénonçait le contexte dans lequel est envisagée la transition statutaire des personnels municipaux vers le statut unique de la Fonction publique communale.
Cette action a notamment permis le report de trois mois, de la date d’instauration du statut unique au 1er août 2012. Un document de conclusions entérinant le contenu des discussions de la veille, entre le Haut Commissaire et l'intersyndicale, était signé mercredi 18 à midi, au haussariat.
Jeudi 19 avril, la Cosac sera reçue à son tour au haut commissariat à 15 heures.

Fonction publique communale : la Cosac prépare le terrain
INTERVIEW : Vetea Heller, 1er vice-président de la Cosac, agent communal à Faa’a

Tahiti infos : Comment vous situez-vous vis-à-vis de l’intersyndicale auteur du préavis de grève, vendredi dernier ?

Vetea Heller : Nous nous sommes déjà rencontré, notamment avec Patrick Galenon, lors d’une réunion à Faa’a. Nous soutenons le mouvement. On mène le même combat ; nos angles d’attaque sont simplement différents. La Cosac est à l’origine de ce mouvement. Nous avons distribué une pétition dans les communes. Nous effectuons régulièrement des visites sur le terrain à la rencontre des agents communaux, pour les sensibiliser sur les irrégularités du texte que l’on tente de mettre en place. (…) Il faut décaler cette mise en œuvre de la fonction publique communale de manière à mieux revoir les textes. L’action syndicale telle qu’elle se déroulait auparavant était différente : il y avait des textes, le code du travail, la CC ANFA. Il fallait détecter les textes qui pouvaient être mis en application et demander de les faire appliquer. Aujourd’hui nous sommes dans l’élaboration de la fonction publique communale. On vient nous dire que c’est un chantier terminé : c’est totalement faux ; on est toujours en train d’y travailler. La chose simple que nous demandons, c’est de participer, en tant que premiers concernés, les agents communaux demandent à intégrer les groupes de travail et que la représentativité au niveau du Conseil supérieur de la fonction publique soit traduit par une élection. L'ordonnance de 2005 indique que sa représentativité doit être communale ; sa représentativité est aujourd'hui territoriale.

Tahiti Infos : Vous n’avez pas été invité à la rencontre au haut commissariat (mardi 17 avril, ndlr). Comment percevez-vous cela ?

Vetea Heller : C’est une très bonne chose que l’intersyndicale rencontre le haussaire. Mais je veux juste rappeler qu’il n’existe plus de représentativité pour aucune centrale syndicale aujourd’hui, depuis 2006. Il n’y a plus eu d’élection de délégués syndicaux dans les communes depuis lors. En terme nous avons autant de légitimité pour représenter les agents dans les communes. Nous sommes aujourd’hui dans ce que l’on peut voir comme un vide juridique, lié à la transition du statut actuel des agents vers le statut de la fonction publique communale. Depuis 2006, il n’y a plus de délégué dans les communes, plus d’avancement, les CAP ne se réunissent plus. Toutes ces choses là, personnes n’en parle ; nous souhaitons en parler parce que nous sommes les premiers concernés : nous sommes tous des agents communaux, concernés par ces bouleversements.

Tahiti Infos : On a du mal à saisir votre représentativité dans les communes. Comment l’estimez-vous ?

Vetea Heller : Nous avons fait circuler une pétition qui regroupe aujourd’hui un millier de signatures, sur les 4.800 agents de Polynésie. Pratiquement tous les délégués de Papeete ont adhéré à la Cosac, les délégués de Faa’a également. Nous avons des représentants dans toutes les communes de Tahiti.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 18 Avril 2012 à 14:11 | Lu 1179 fois