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Fleurs Australes


Fleurs Australes
PAPEETE, le 24 octobre 2019 - Le grand hall de l’Assemblée de la Polynésie française accueille actuellement -et jusqu’au 3 novembre- le dix-huitième Salon des Australes, un cru 2019 que nous avons jugé exceptionnel à plus d’un titre : les éternels objets en pandanus ou en fibres de coco sont certes bien présents, mais l’originalité est réellement de mise aujourd’hui avec une richesse de matériaux tout à fait exceptionnelle et une variété remarquable de préparations et d’assemblages de ces matières premières naturelles ; une exposition à ne pas manquer.
 
L’artisanat des Australes est décidément en pleine mutation. Et si les choses aujourd’hui évoluent, c’est indubitablement dans le bon sens. 

Il y a quelques années encore, on comptait les artisans de certaines îles des Tuha’a Pae sur les doigts d’une seule main. De même, il était pratiquement impossible de dénicher des sculptures en bois avec les motifs traditionnels des Australes (demi-lunes, cercles, étoiles, petites incisions triangulaires), alors qu’aujourd’hui, des pièces magnifiques en bois sont offertes à la vente sur plusieurs stands au Salon qui se tient en ce moment à l’Assemblée. 

Quant aux mamas, elles font véritablement assaut de créativité car elles panachent de plus en plus de matériaux naturels. 

En observant avec soin les pièces en exposition, on découvre ainsi de l’éponge végétale (« atiuaea »,  Luffa cylindrica), la dentelle extraordinairement fine des feuilles des fruits de la passion (Passiflora edulis), du roseau, du bambou, des plumes... Sans omettre les « kere » des cocotiers, des graines à foison comme les larmes de Job bleutées (« poepoe », Coix lacrima-jobi), les graines rouges de la cardinale (« pitipiti’o popa’a », Adenanthera pavonina), les brunes de l’œil de bœuf (« tatae pua’a », Mucuna sloanei var. sloanei), les rouges et noires  des pois rouges (« pitipiti’o », Abrus precatorius)., voire les grises de l’œil de chat (« keoho », Caesalpinia bonduc)... Entre autres petites merveilles, car notre liste n’est pas exhaustive. 

Ajoutez à cela pléthore de coquillages, une marée de petits « pupu », et vous aurez une idée de la richesse de cet artisanat. Indubitablement, la nouvelle génération des Tuha’a Pae entend bien ne pas s’en laisser compter et si le nombre des artisans n’égale pas encore celui de leurs confrères marquisiens, indubitablement le souffle d’un réel renouveau est très vif aux Australes.

Pour illustrer notre propos et vous faire partager notre enthousiasme, nous vous proposons une petite sélection de photos portant sur le motif majeur des artisanes de Rimatara, Raivavae, Rurutu et Rimatara, à savoir les fleurs, rendues immortelles par le savoir-faire de ces mains habiles...


18e Salon des Australes

Fleurs Australes
Halle de l’Assemblée de la Polynésie française
Jusqu’au 3 novembre

Rédigé par Daniel Pardon le Jeudi 24 Octobre 2019 à 15:31 | Lu 1224 fois