Paris, France | AFP | mercredi 27/11/2024 - Marine Le Pen sera fixée le 31 mars sur son sort, et celui d'une éventuelle inéligibilité, son avocat implorant le tribunal correctionnel de Paris de lui épargner "l'élimination politique" mercredi, au dernier jour du procès des assistants parlementaires RN.
"Ces deux mois d'intimité judiciaire, comme a dit l'avocat de la défense, s'achève aujourd'hui. Beaucoup de choses ont été dites. Le tribunal va désormais mettre l'affaire en délibéré et rendra son jugement le 31 mars à 10H00", a annoncé la présidente Bénédicte de Perthuis.
Marine Le Pen n'a pas souhaité dire de "derniers mots" à la barre du tribunal. Mais à la presse, en sortant de la salle d'audience, elle a lancé: "Rendez-vous dans quatre mois". "Le délai donné par le tribunal avant son délibéré est assez révélateur des sujets de droit très nombreux que le tribunal aura à trancher", et "démontre que cette affaire est beaucoup moins simple que certains ont voulu penser. J'ai toujours l'espoir que nous serons entendus", a ajouté la cheffe de file du Rassemblement national.
La salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris était pleine mercredi pour entendre la plaidoirie de son avocat, Me Rodolphe Bosselut. Au premier rang des prévenus, la triple candidate à la présidentielle est assise, visage tendu, entre le numéro 2 du RN Louis Aliot et l'ex-trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.
Avant de "plaider la relaxe", a déclaré Me Bosselut au début de trois heures de plaidoirie qu'il avait annoncé "longue et ennuyeuse", il s'est attaqué à ce qui, au-delà d'une éventuelle condamnation, est l'enjeu principal pour sa cliente: l'inéligibilité avec exécution provisoire, qui s'appliquerait immédiatement - qu'a requise le parquet, avec une peine de cinq ans de prison dont deux ferme aménageables et de 300.000 euros d'amende.
- "Irrémédiable" -
Cette demande d'inéligibilité immédiate avait rendu soudainement bien réelle la possibilité que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027, et pris tout le monde de court, provoquant des critiques dans son camp politique et au-delà.
"Ces réquisitions sont une arme de destruction massive du jeu démocratique", a tonné Me Bosselut. "Ca ne concerne pas que Marine Le Pen, ça concerne a minima 13 millions d'électeurs voire l'ensemble du corps électoral, voire la sincérité du scrutin, ce n'est pas rien", a-t-il martelé.
Au delà de "l'émotion citoyenne", il faut une "émotion juridique". Dans ce dossier, "l'exécution provisoire aurait des conséquences juridiques disproportionnées", a-t-il dit. "Irrémédiables, définitives".
Cette "sévérité" du parquet est "non justifiée, gratuite", une "demande d'élimination politique". Elle "jette un doute sur les intentions mêmes de l'institution judiciaire", a accusé Me Bosselut.
Au lendemain des réquisitions dont elle avait dénoncé la "violence" et "l'outrance", Marine Le Pen avait résumé: "C'est ma mort politique qu'on réclame".
Le parquet l'avait justifiée par le risque de "réitération" de détournements de fonds publics, qui s'étaient "répétés" pendant 12 ans (entre 2004 et 2016) et ne s'étaient "interrompus" qu'à cause du signalement du Parlement européen, qui a estimé son préjudice financier à 4,5 millions d'euros.
Quant aux prévenus ayant nié en bloc l'existence d'un "système" mis en place pour payer des assistants parlementaires "fictifs" avec l'argent européen, ils n'ont fait preuve pendant l'audience d'aucune "remise en question", avait accusé le parquet. "Nous ne sommes pas ici dans une enceinte politique, mais judiciaire, et le droit, la loi s'applique à tous".
- "Innocents" -
Me Rodolphe Bosselut avait commencé sa plaidoirie en parlant de sa cliente. Une bonne partie des 24 autres prévenus ont fait le déplacement et se sont assis derrière la cheffe de file de l'extrême droite.
"Elle est venue quasiment tous les jours avec l'envie de s'expliquer, de vous convaincre de sa totale bonne foi". Pas "naïve" sur ce qu'elle risquait, mais avec la "force" de "celles et ceux qui se savent innocents", a plaidé son avocat.
"Elle a répondu avec sérieux, sincérité à toutes les questions, n'en a éludé aucune, elle est restée plusieurs heures à la barre... On peut lui reprocher beaucoup de choses mais pas d'avoir méprisé le tribunal ou l'institution judiciaire comme l'a dit l'accusation", a-t-il soutenu. "Y a t-il une quelconque arrogance à se défendre ?"
Dans ce dossier rempli de "passion", de "pression" et d'"enjeux" - "Dieu sait qu'il y en a" - Me Bosselut demande au tribunal de "revenir au droit". "Au delà des biais, des idées préconçues", a-t-il dit.
"Ce dont je voudrais convaincre le tribunal, c'est que la pratique parlementaire au Parlement européen de 2004 à 2016 reprochée à ma cliente et aux autres prévenus était non seulement banale, anodine, car partagée par tous les partis européens, mais exempte de toute intention frauduleuse car considérée comme admise".
"Ces deux mois d'intimité judiciaire, comme a dit l'avocat de la défense, s'achève aujourd'hui. Beaucoup de choses ont été dites. Le tribunal va désormais mettre l'affaire en délibéré et rendra son jugement le 31 mars à 10H00", a annoncé la présidente Bénédicte de Perthuis.
Marine Le Pen n'a pas souhaité dire de "derniers mots" à la barre du tribunal. Mais à la presse, en sortant de la salle d'audience, elle a lancé: "Rendez-vous dans quatre mois". "Le délai donné par le tribunal avant son délibéré est assez révélateur des sujets de droit très nombreux que le tribunal aura à trancher", et "démontre que cette affaire est beaucoup moins simple que certains ont voulu penser. J'ai toujours l'espoir que nous serons entendus", a ajouté la cheffe de file du Rassemblement national.
La salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris était pleine mercredi pour entendre la plaidoirie de son avocat, Me Rodolphe Bosselut. Au premier rang des prévenus, la triple candidate à la présidentielle est assise, visage tendu, entre le numéro 2 du RN Louis Aliot et l'ex-trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.
Avant de "plaider la relaxe", a déclaré Me Bosselut au début de trois heures de plaidoirie qu'il avait annoncé "longue et ennuyeuse", il s'est attaqué à ce qui, au-delà d'une éventuelle condamnation, est l'enjeu principal pour sa cliente: l'inéligibilité avec exécution provisoire, qui s'appliquerait immédiatement - qu'a requise le parquet, avec une peine de cinq ans de prison dont deux ferme aménageables et de 300.000 euros d'amende.
- "Irrémédiable" -
Cette demande d'inéligibilité immédiate avait rendu soudainement bien réelle la possibilité que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027, et pris tout le monde de court, provoquant des critiques dans son camp politique et au-delà.
"Ces réquisitions sont une arme de destruction massive du jeu démocratique", a tonné Me Bosselut. "Ca ne concerne pas que Marine Le Pen, ça concerne a minima 13 millions d'électeurs voire l'ensemble du corps électoral, voire la sincérité du scrutin, ce n'est pas rien", a-t-il martelé.
Au delà de "l'émotion citoyenne", il faut une "émotion juridique". Dans ce dossier, "l'exécution provisoire aurait des conséquences juridiques disproportionnées", a-t-il dit. "Irrémédiables, définitives".
Cette "sévérité" du parquet est "non justifiée, gratuite", une "demande d'élimination politique". Elle "jette un doute sur les intentions mêmes de l'institution judiciaire", a accusé Me Bosselut.
Au lendemain des réquisitions dont elle avait dénoncé la "violence" et "l'outrance", Marine Le Pen avait résumé: "C'est ma mort politique qu'on réclame".
Le parquet l'avait justifiée par le risque de "réitération" de détournements de fonds publics, qui s'étaient "répétés" pendant 12 ans (entre 2004 et 2016) et ne s'étaient "interrompus" qu'à cause du signalement du Parlement européen, qui a estimé son préjudice financier à 4,5 millions d'euros.
Quant aux prévenus ayant nié en bloc l'existence d'un "système" mis en place pour payer des assistants parlementaires "fictifs" avec l'argent européen, ils n'ont fait preuve pendant l'audience d'aucune "remise en question", avait accusé le parquet. "Nous ne sommes pas ici dans une enceinte politique, mais judiciaire, et le droit, la loi s'applique à tous".
- "Innocents" -
Me Rodolphe Bosselut avait commencé sa plaidoirie en parlant de sa cliente. Une bonne partie des 24 autres prévenus ont fait le déplacement et se sont assis derrière la cheffe de file de l'extrême droite.
"Elle est venue quasiment tous les jours avec l'envie de s'expliquer, de vous convaincre de sa totale bonne foi". Pas "naïve" sur ce qu'elle risquait, mais avec la "force" de "celles et ceux qui se savent innocents", a plaidé son avocat.
"Elle a répondu avec sérieux, sincérité à toutes les questions, n'en a éludé aucune, elle est restée plusieurs heures à la barre... On peut lui reprocher beaucoup de choses mais pas d'avoir méprisé le tribunal ou l'institution judiciaire comme l'a dit l'accusation", a-t-il soutenu. "Y a t-il une quelconque arrogance à se défendre ?"
Dans ce dossier rempli de "passion", de "pression" et d'"enjeux" - "Dieu sait qu'il y en a" - Me Bosselut demande au tribunal de "revenir au droit". "Au delà des biais, des idées préconçues", a-t-il dit.
"Ce dont je voudrais convaincre le tribunal, c'est que la pratique parlementaire au Parlement européen de 2004 à 2016 reprochée à ma cliente et aux autres prévenus était non seulement banale, anodine, car partagée par tous les partis européens, mais exempte de toute intention frauduleuse car considérée comme admise".