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Filière apicole : l’audit des experts propose de créer un conservatoire des abeilles polynésiennes


Filière apicole : l’audit des experts propose de créer un conservatoire des abeilles polynésiennes
PAPEETE, jeudi 28 février 2013. En fin d’année 2012, le Pays avait lancé une mission d’audit de la filière apicole polynésienne. Le rapport des deux experts Gilles Fert et Antonio Pajuelo, fondé sur une visite de terrain sur l’ensemble des archipels, a été remis récemment au ministère de l’agriculture et a été validé par le conseil des ministres du mercredi 27 février. L’une des idées les plus originales de ce rapport est la suggestion de la création d’un conservatoire d’abeilles de races différentes. En effet l’un des axes du rapport est de proposer de «recenser et constituer une carte des îles n’ayant pas d’abeilles tout en ayant des ressources mellifères. L’objectif serait de faire des conservatoires d’abeilles de races différentes, à partir de la génétique rencontrée sur les différentes îles polynésiennes». Car l’idée force de ce rapport en vue d’augmenter la qualité et la quantité de la production de miel, pour ouvrir notamment une nouvelle piste d’exportation au secteur productif agricole, est avant tout la protection sanitaire de la filière apicole polynésienne.

Pour assurer la protection sanitaire, outre la création d’un conservatoire des abeilles, les principales propositions du rapport sont de : mettre en place une réglementation interdisant l’introduction de matériel génétique en Polynésie française et entre les îles à l’exception des exploitations qui seraient contrôlées indemnes de toutes maladies par le service du développement rural ; développer l’élevage des reines pour satisfaire le marché local, afin d’éviter les importations ; sensibiliser les apiculteurs aux alternatives à la cire gaufrée. En effet, le risque sanitaire est important par l’introduction de cire gaufrée (pesticide ,varooa) ; former et informer au risques d’introduction de maladies : une campagne d’information auprès de la douane, dans les ports, aéroports, par des panneaux explicatifs semble indispensable (L’affichage sur l’interdiction d’introduction d’abeilles ou de miel, et les risques de pénalité). Parmi les autres préoccupations sur l’aspect sanitaire de la filière apicole, le rapport propose d’anticiper l’arrivée de varroa. Cet acarien qui n’est pas encore présent en Polynésie entraîne des pertes importantes des abeilles (au moins 50% dans les premières années). Il est ainsi proposé de mettre en place un laboratoire de pathologie et nutrition apicole, pouvant faire des diagnostics rapides.

Sur l’amélioration de la qualité et de la quantité des productions apicoles le rapport préconise de former les apiculteurs
sur les sous produits de l’apiculture tels que les cosmétiques ; d’utiliser le bois local pour la construction des ruches ; d’améliorer les échanges avec les pays voisins afin de mettre en place une collaboration technique ; de proposer des formations adaptées au besoin. Et enfin de créer un poste de technicien en apiculture qui pourrait se charger de la formation et de la mise en place du programme de lutte contre la «loque américaine » qui touche actuellement l’île de Tubuai. Du point de vue de la commercialisation, un meilleur étiquetage est proposé car la grande majorité des miels commercialisés localement ne répond pas à la norme européenne en la matière. Enfin l’idée de mettre en place des labels de qualité des miels locaux permettrait de protéger l’origine du Miel polynésien.

Le rapport complet et ses nombreuses annexes sont consultables sur le site internet du ministère de l’agriculture : www.mae.gov.pf


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 28 Février 2013 à 09:09 | Lu 1351 fois