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Festival Ono'u : les artistes au travail dans la rue


PAPEETE, le 8 avril 2014. Depuis lundi, cinq artistes graffeurs locaux sélectionnés pour le festival international du graffiti Ono’u s’activent sur des postes électriques de Papeete pour les mettre en couleurs. Le public sera invité à la fin du mois d'avril et en collaboration avec Polynésie 1re à choisir son artiste coup de cœur. Il s'agit d'un préambule au festival et au concours international d’art graffiti des 10 et 11 mai prochains sur la place To’ata. Les cinq artistes locaux sélectionnés pour représenter la Polynésie française lors des battles de graff face aux artistes venus du monde entier, travaillent sur des postes électriques en centre ville, grâce à un partenariat avec EDT.

Sur ces espaces limités de mobilier urbain, les organisateurs du festival Ono’u ont proposé aux cinq artistes de laisser libre cours à leur imagination colorée. «Il s’agit d’une action locale inédite de promotion de l’art contemporain urbain en ville. L’objectif est de démontrer que le graffiti peut contribuer à l’embellissement de la ville» soulignent des représentants de Tahiti Nouvelle génération, organisateurs du festival Ono’u. Jusqu’à vendredi prochain, c’est aussi l’occasion de découvrir les artistes locaux : Abuz, Cronos, HTJ, Jops et Tahe en pleine séance de travail et de discuter directement avec eux pendant leur performance. L’art est sur le trottoir, il faut en profiter.

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HTJ travaille devant le Mac Do de Papeete.
HTJ travaille devant le Mac Do de Papeete.
HTJ : le street art plutôt que le graff

A 30 ans, HTJ pour Hell Ton Jonh a déjà passé la moitié de sa vie à pratiquer le graffiti. Graphiste patenté aujourd’hui, il reconnaît néanmoins que sa pratique graphique a évolué naturellement vers la peinture, avec une spécialité avérée et délibérément choisie pour le street art. Il a d’ailleurs délaissé les bombes de couleurs pour les pinceaux. «J’ai des commandes pour ça et j’expose une fois par an à la galerie Winkler pour faire connaître mon travail». Pour ce travail en pleine rue, devant le restaurant Mac Do de Papeete, HTJ est parti au feeling à partir de l’élément central de son œuvre en gestation, à partir d’un tiki à œil de cyclope. Beaucoup de couleurs vives dans ce travail. HTJ assure que sa performance en live va durer au moins jusqu’à ce soir, alors si vous voulez le voir à l’œuvre avec ses pinceaux, c’est le moment.

Le travail de Cronos derrière le CESC.
Le travail de Cronos derrière le CESC.
CRONOS : artiste en dilettante

C’est au lycée que Cronos démarre le graffiti et qu’il s’y découvre un certain talent. Depuis ce temps-là, il pratique régulièrement mais plus comme un passe-temps que comme une profession. Néanmoins à 29 ans, cette passion pour le graffiti ne l’a pas abandonné, bien au contraire. «J’ai fait des graffitis sur la Route des plaines, dans les skate-parks et dans des endroits cachés» admet-il également. Pour cette performance dans le cadre du festival, Cronos s’est vu attribuer le poste électrique situé à l’arrière du CESC. Depuis lundi, sa performance graphique, en cours d’élaboration, visible de la rue lui attire pas mal d’interruption. «Ce sera fini mercredi soir au plus tard. Je n’ai pas donné de nom à cette composition qui est partie complètement au feeling. J’avais juste choisi les couleurs comme fil conducteur principal».

Jops travaille près de l'impremerie officielle rue des Poilus tahitiens.
Jops travaille près de l'impremerie officielle rue des Poilus tahitiens.
JOPS : Une fenêtre sur le monde

Artiste graffeur et peintre d’intérieur depuis 8 ans, Jops est un professionnel qui a fait de sa passion un métier. A 32 ans, Jops pratique les bombes depuis longtemps. «J’ai commencé à tâtonner à l’âge de 18 ans, maintenant c’est mon gagne-pain. Je ne vis que de ça». En dépit de réalisations fines au pinceau pour des peintures murales intérieures représentant des ambiances zen selon les exigences des clients, Jops a gardé un pied engagé dans le graff. C’est à lui que l’on doit le graffiti représentant la charrette des politiques polynésiens sur la RDP, créé il y a trois ans. «Ce festival c’est l’occasion inespérée de mesurer mon travail avec ce qui se fait ailleurs, à l’international» dit Jops qui a l’intention d’aller tâter le terrain aux Etats-Unis. «Ce sera une nouvelle connexion vers d’autres projets».

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 8 Avril 2014 à 16:03 | Lu 1346 fois