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Fermeture du CAPES de Reo Ma'ohi: la Polynésie réagit...mais un peu tard


Fermeture du CAPES de Reo Ma'ohi: la Polynésie réagit...mais un peu tard
La Polynésie peut-elle toujours empêcher la fermeture du CAPES de langue tahitienne en 2012? On l'ignore. Pouvait-elle le faire en s'y prenant plus tôt ? Probablement, à en croire les documents dévoilés ce matin par le ministère de l'Education. On y découvre que contrairement à ce qu'affirmait hier le sénateur Richard Tuheiava, les autres CAPES de langues régionales, c'est-à-dire l'occitan-langue d'oc, le basque, le breton, le catalan ou le corse, seront bien ouverts en 2012. Mais parce que leurs présidents de jurys respectifs se sont battus bec et ongles pour les sauver.

"Nous, présidents et vice-présidents des jurys des CAPES de basque, de breton, de catalan, de corse et d'occitant-langue d'oc apprenons avec consternation la suspension du recrutement aux CAPES de ces langues au titre de l'année 2012", écrivent-ils au ministre de l'Education Luc Chatel début mai. "Les recrutements qui sont ainsi annulés sont essentiels au simple maintien des enseignements de ces langues et de ces cultures" affirment-ils ensuite, ajoutant que "les filières universitaires qui assurent à un haut niveau l'étude, la formation et la recherche dans ces domaines linguistiques et culturels seront gravement affectés dans leur stabilité par cette décision". Les présidents des jurys de CAPES de langues régionales dénoncent donc "un consternant renoncement", compte-tenu de l'inscription en 2008 des langues régionales au patrimoine national dans la Constitution française.

Des arguments qui ont fait mouche, puisque le ministère fait finalement machine arrière, comme le rapporte cet article du Télégramme. Les CAPES de basque, de breton, de catalan, de corse et d'occitan-langue d'oc (10 places en tout) seront donc ouverts en 2012. Quant au CAPES de Tahitien, il a purement et simplement été rayé de la liste (voir le document). Une disparition qui se fait dans l'indifférence, jusqu'au fameux courrier adressé lundi par Richard Tuheiava au ministre de l'Education nationale et aux médias polynésiens lundi.

"On va faire le nécessaire pour garder ce concours" a assuré mercredi matin à Papeete le ministre de l'Education, Tauhiti Nena, qui se dit "sûr que le gouvernement fera le nécessaire pour sauver le CAPES de Reo Ma'ohi". Ce qui semble possible, puisque les postes offerts doivent encore être officialisés par un arrêté pris au Journal Officiel de la République française.

Le CAPES de Reo Tahiti, ouvert en 1997, a permis à une cinquantaine de professeurs d'obtenir leur titularisation dans l'Education nationale. Cette année, deux candidats ont obtenu leur CAPES de Reo.



Rédigé par F K le Mercredi 1 Juin 2011 à 11:46 | Lu 1294 fois