New York, Etats-Unis | AFP | lundi 26/02/2018 - Après d'infructueuses négociations de reprise, la Weinstein Company, le studio fondé par Harvey Weinstein et son frère Robert, a annoncé qu'elle allait se déclarer en faillite, criblée de dettes et attaquée en justice pour avoir couvert les abus sexuels du producteur déchu.
"Tout en reconnaissant que cette solution est extrêmement dommageable pour nos employés, nos créanciers et toutes les victimes éventuelles, le conseil d'administration n'a pas d'autre choix que d'adopter la seule option viable pour maximiser la valeur restante de la compagnie: un processus de mise en faillite ordonné", a écrit le conseil d'administration dans une lettre à Maria Contreras-Sweet et Ron Burkle, avec lesquels ils négociaient la reprise du studio depuis plusieurs semaines.
Dans cette lettre citée par plusieurs médias américains, le studio TWC accuse notamment Mme Contreras-Sweet, ex-responsable des PME pour l'administration Obama, et le milliardaire Ron Burkle de ne pas avoir apporté "les fonds provisoires nécessaires" à la rémunération des employés.
Il les accuse aussi de ne pas avoir, dans leur dernière proposition, répondu de façon satisfaisante aux conditions posées par le procureur de l'Etat de New York.
Ce dernier avait bloqué la vente il y a deux semaines, dénonçant un projet de reprise qui prévoyait alors de placer à la tête de la nouvelle société des dirigeants ayant couvert le comportement de prédateur sexuel de Harvey Weinstein, à commencer par David Glasser, directeur des opérations du studio.
Le procureur avait aussi assigné le studio en justice pour ne avoir protégé ses employés des agissements d'Harvey Weinstein, lui reprochant de n'avoir jamais mené d'enquête malgré "le dépôt de dizaines de plaintes formelles et beaucoup d'autres informelles".
Selon le procureur, TWC s'était organisée pour faciliter les abus de son co-fondateur: des employées de la société avaient notamment pour tâche d'accompagner Harvey Weinstein à des événements et de faciliter ses "conquêtes", d'autres étaient "responsables de nettoyer son bureau après ses contacts sexuels".
Après cette intervention du procureur, M. Glasser a été renvoyé. Mais cette mesure n'a visiblement pas suffi pour mettre d'accord les deux partenaires.
Ni Mme Contreras-Sweet ni M. Burkle, qui semblaient représenter le dernier espoir de reprise du studio dans son intégralité, n'ont lundi matin commenté ces informations.
Sauf nouveau rebondissement, ce devrait donc être la fin pour la Weinstein Company, dans la tourmente depuis la publication des premières accusations contre Harvey Weinstein le 5 octobre.
Fondé en 2005 après que les frères Weinstein eurent revendu leur studio Miramax à Disney, le studio, qui a produit notamment "Le discours d'un Roi", "The Artist" ou "Django Unchained", avait pris rapidement ses distances avec le producteur: le 8 octobre, le producteur était écarté du conseil d'administration.
Mais très vite, les accusations se sont multipliées. Plus d'une centaine de femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Gwyneth Paltrow ou Salma Hayek, ont à ce jour accusé Harvey Weinstein de les avoir sexuellement harcelées, agressées ou violées.
Plusieurs d'entre elles ont porté plainte en justice, attaquant tant le producteur que la TWC. Deux plaintes ont été déposées en nom collectif, qui pourraient se traduire par des millions de dollars à payer en dommages et intérêts.
La TWC est aussi attaquée par certains de ses employés, comme la secrétaire personnelle de Weinstein qui affirme avoir été forcée à faciliter ses abus, ou par des sociétés engagées dans des projets de films annulés suite au scandale.
L'offre de Contreras-Sweet et Burkle, d'un montant global de 500 millions de dollars, devait ainsi inclure plusieurs millions de dollars pour les victimes ainsi que 225 millions de dollars rien qu'en reprise de dettes.
Si la faillite se confirme, elle devrait avoir pour effet d'"arrêter les plaintes," soulignait lundi le magazine Forbes.
Les plaignants, qui ont souvent attaqué simultanément la société et Harvey Weinstein personnellement, n'auraient plus qu'à qu'espérer que le producteur devenu paria puisse les dédommager sur sa fortune personnelle, puisqu'il reste solvable pour l'instant.
Face au torrent d'accusations, qui ont donné naissance au puissant mouvement anti-harcèlement #MeToo, les avocats d'Harvey Weinstein, 65 ans et père de cinq enfants, ont toujours démenti qu'il ait eu des rapports sexuels non consentis.
Le producteur déchu, invisible depuis le début du scandale, serait actuellement en traitement contre les addictions sexuelles dans un centre spécialisé de l'Arizona.
Bien que les polices de Los Angeles, New York et Londres eurent ouvert des enquêtes sur certains cas de viols ou d'agressions, il n'a pas été inculpé pour l'instant.
"Tout en reconnaissant que cette solution est extrêmement dommageable pour nos employés, nos créanciers et toutes les victimes éventuelles, le conseil d'administration n'a pas d'autre choix que d'adopter la seule option viable pour maximiser la valeur restante de la compagnie: un processus de mise en faillite ordonné", a écrit le conseil d'administration dans une lettre à Maria Contreras-Sweet et Ron Burkle, avec lesquels ils négociaient la reprise du studio depuis plusieurs semaines.
Dans cette lettre citée par plusieurs médias américains, le studio TWC accuse notamment Mme Contreras-Sweet, ex-responsable des PME pour l'administration Obama, et le milliardaire Ron Burkle de ne pas avoir apporté "les fonds provisoires nécessaires" à la rémunération des employés.
Il les accuse aussi de ne pas avoir, dans leur dernière proposition, répondu de façon satisfaisante aux conditions posées par le procureur de l'Etat de New York.
Ce dernier avait bloqué la vente il y a deux semaines, dénonçant un projet de reprise qui prévoyait alors de placer à la tête de la nouvelle société des dirigeants ayant couvert le comportement de prédateur sexuel de Harvey Weinstein, à commencer par David Glasser, directeur des opérations du studio.
Le procureur avait aussi assigné le studio en justice pour ne avoir protégé ses employés des agissements d'Harvey Weinstein, lui reprochant de n'avoir jamais mené d'enquête malgré "le dépôt de dizaines de plaintes formelles et beaucoup d'autres informelles".
Selon le procureur, TWC s'était organisée pour faciliter les abus de son co-fondateur: des employées de la société avaient notamment pour tâche d'accompagner Harvey Weinstein à des événements et de faciliter ses "conquêtes", d'autres étaient "responsables de nettoyer son bureau après ses contacts sexuels".
Après cette intervention du procureur, M. Glasser a été renvoyé. Mais cette mesure n'a visiblement pas suffi pour mettre d'accord les deux partenaires.
Ni Mme Contreras-Sweet ni M. Burkle, qui semblaient représenter le dernier espoir de reprise du studio dans son intégralité, n'ont lundi matin commenté ces informations.
- Clap de fin -
Sauf nouveau rebondissement, ce devrait donc être la fin pour la Weinstein Company, dans la tourmente depuis la publication des premières accusations contre Harvey Weinstein le 5 octobre.
Fondé en 2005 après que les frères Weinstein eurent revendu leur studio Miramax à Disney, le studio, qui a produit notamment "Le discours d'un Roi", "The Artist" ou "Django Unchained", avait pris rapidement ses distances avec le producteur: le 8 octobre, le producteur était écarté du conseil d'administration.
Mais très vite, les accusations se sont multipliées. Plus d'une centaine de femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Gwyneth Paltrow ou Salma Hayek, ont à ce jour accusé Harvey Weinstein de les avoir sexuellement harcelées, agressées ou violées.
Plusieurs d'entre elles ont porté plainte en justice, attaquant tant le producteur que la TWC. Deux plaintes ont été déposées en nom collectif, qui pourraient se traduire par des millions de dollars à payer en dommages et intérêts.
La TWC est aussi attaquée par certains de ses employés, comme la secrétaire personnelle de Weinstein qui affirme avoir été forcée à faciliter ses abus, ou par des sociétés engagées dans des projets de films annulés suite au scandale.
L'offre de Contreras-Sweet et Burkle, d'un montant global de 500 millions de dollars, devait ainsi inclure plusieurs millions de dollars pour les victimes ainsi que 225 millions de dollars rien qu'en reprise de dettes.
Si la faillite se confirme, elle devrait avoir pour effet d'"arrêter les plaintes," soulignait lundi le magazine Forbes.
Les plaignants, qui ont souvent attaqué simultanément la société et Harvey Weinstein personnellement, n'auraient plus qu'à qu'espérer que le producteur devenu paria puisse les dédommager sur sa fortune personnelle, puisqu'il reste solvable pour l'instant.
Face au torrent d'accusations, qui ont donné naissance au puissant mouvement anti-harcèlement #MeToo, les avocats d'Harvey Weinstein, 65 ans et père de cinq enfants, ont toujours démenti qu'il ait eu des rapports sexuels non consentis.
Le producteur déchu, invisible depuis le début du scandale, serait actuellement en traitement contre les addictions sexuelles dans un centre spécialisé de l'Arizona.
Bien que les polices de Los Angeles, New York et Londres eurent ouvert des enquêtes sur certains cas de viols ou d'agressions, il n'a pas été inculpé pour l'instant.