Athènes, Grèce | AFP | mardi 18/01/2022 - Alekos Fassianos, présenté comme le Matisse grec, pour ses oeuvres qui "respirent la Grèce", s'est envolé comme les oiseaux emblématiques qui ornent nombre de ses tableaux.
Décédé dimanche à 86 ans et inhumé mardi à Athènes, le peintre-sculpteur a partagé sa vie entre la Grèce et la France où il avait cotoyé écrivains et peintres à l'instar de Louis Aragon, qui commenta ses oeuvres, ou de Matisse et Picasso qu'il admirait.
"Paris a joué un rôle non pas parce que j'y ai connu des gens incroyables mais parce que j'ai vu la Grèce avec un oeil libre", confiait-il en 2021 dans une interview au journal grec Protothema.
"Ainsi je n'avais pas juste l'impression d'être un helléniste mais aussi de comprendre l'âme grecque", observait-il.
Alekos Fassianos étudia le violon mais aussi la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts d'Athènes de 1956 à 1960 avec le peintre Yannis Moralis.
Souvent comparé à Matisse ou à Picasso pour ses oeuvres colorées entre réalisme et abstraction, Fassianos se défendait pourtant d'avoir été inspiré par un artiste plutôt qu'un autre et préférait se revendiquer de "77" influenceurs, a déclaré à l'AFP sa femme Mariza Fassianou.
Refusant toutes les contraintes, Fassianos traçait, sans ombre ni perspective, ses personnages puisés dans la mythologie et le folklore grecs, l'art byzantin ou naïf.
"Fassianos habite un pays mythique qui se situe mal sur la carte mais est voué à la clarté éblouissante du soleil, aux parfums des fleurs, au bruissement du vent tourbillonant autour des oiseaux dont le plumage est couleur d'arc-en-ciel", écrivait le critique d'art et écrivain Pierre Cabanne.
En 1960, il s'envola pour Paris où il suivit des cours de lithographie à l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
La même année, il réalisa sa première exposition à Athènes, et très vite ses oeuvres font le tour du monde, de Paris à Munich, de Tokyo à Sao Paulo.
Elles peuvent être vues notamment au musée d'art moderne de Paris, à la fondation Maeght ou à la Galerie nationale d'Athènes.
Donner un sens aux couleurs
"J'aime les volumes rouges et bleus mais pas l'abstraction. Les couleurs devraient toujours avoir un sens", disait-il en 1964.
Artiste aux multiples talents, Fassianos réalisa des fresques dans le métro athénien, des décors de théâtre, des illustrations de livres, des sculptures, des céramiques, jusqu'aux mosaïques et aux tringles à rideaux qui ornent son domicile de Papagou, un quartier tranquille de la banlieue d'Athènes.
Véritable "musée où l'on vit", selon sa fille Viktoria Fassianou, sa maison regorge des objets qu'il a créés comme ses oiseaux emblématiques en bronze ou des vitraux ornés d'un soleil en fer forgé.
Il réalisait lui-même ses cravates et avait fabriqué la robe et la couronne de sa femme, pour ses noces sur l'île cycladique de Kea, où il aimait se ressourcer.
"Pour ceux qui l’ont connu et aimé, il restera l’ami chaleureux, lumineux qui aimait nous inviter à déguster des oursins sur une plage sauvage", a écrit à l'AFP le cinéaste franco-grec Costa Gavras.
Il a salué la mémoire du "grand peintre, peintre exemplaire et peintre philosophe" dont il aimait l'humour "caustique contre la bêtise et la vulgarité".
Fils de compositeur et petit-fils de pope orthodoxe, ce père de deux enfants avait reçu de nombreuses distinctions, notamment celle de membre honorifique de l'académie des Beaux-Arts de Russie.
La France, sa seconde patrie, lui a remis en 2020 la distinction d'Officier de la légion d'honneur et de Commandeur de l'ordre des Arts et Lettres.
Mais "toute l'oeuvre de Fassianos, les couleurs qui remplissent ses toiles, les formes multidimensionnelles qui dominent ses peintures, respirent la Grèce", a expliqué la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a rendu hommage au peintre et au poète qui "nous laisse un précieux héritage".
Un musée à son nom ouvrira à l'automne à Athènes.
Décédé dimanche à 86 ans et inhumé mardi à Athènes, le peintre-sculpteur a partagé sa vie entre la Grèce et la France où il avait cotoyé écrivains et peintres à l'instar de Louis Aragon, qui commenta ses oeuvres, ou de Matisse et Picasso qu'il admirait.
"Paris a joué un rôle non pas parce que j'y ai connu des gens incroyables mais parce que j'ai vu la Grèce avec un oeil libre", confiait-il en 2021 dans une interview au journal grec Protothema.
"Ainsi je n'avais pas juste l'impression d'être un helléniste mais aussi de comprendre l'âme grecque", observait-il.
Alekos Fassianos étudia le violon mais aussi la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts d'Athènes de 1956 à 1960 avec le peintre Yannis Moralis.
Souvent comparé à Matisse ou à Picasso pour ses oeuvres colorées entre réalisme et abstraction, Fassianos se défendait pourtant d'avoir été inspiré par un artiste plutôt qu'un autre et préférait se revendiquer de "77" influenceurs, a déclaré à l'AFP sa femme Mariza Fassianou.
Refusant toutes les contraintes, Fassianos traçait, sans ombre ni perspective, ses personnages puisés dans la mythologie et le folklore grecs, l'art byzantin ou naïf.
"Fassianos habite un pays mythique qui se situe mal sur la carte mais est voué à la clarté éblouissante du soleil, aux parfums des fleurs, au bruissement du vent tourbillonant autour des oiseaux dont le plumage est couleur d'arc-en-ciel", écrivait le critique d'art et écrivain Pierre Cabanne.
En 1960, il s'envola pour Paris où il suivit des cours de lithographie à l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
La même année, il réalisa sa première exposition à Athènes, et très vite ses oeuvres font le tour du monde, de Paris à Munich, de Tokyo à Sao Paulo.
Elles peuvent être vues notamment au musée d'art moderne de Paris, à la fondation Maeght ou à la Galerie nationale d'Athènes.
Donner un sens aux couleurs
"J'aime les volumes rouges et bleus mais pas l'abstraction. Les couleurs devraient toujours avoir un sens", disait-il en 1964.
Artiste aux multiples talents, Fassianos réalisa des fresques dans le métro athénien, des décors de théâtre, des illustrations de livres, des sculptures, des céramiques, jusqu'aux mosaïques et aux tringles à rideaux qui ornent son domicile de Papagou, un quartier tranquille de la banlieue d'Athènes.
Véritable "musée où l'on vit", selon sa fille Viktoria Fassianou, sa maison regorge des objets qu'il a créés comme ses oiseaux emblématiques en bronze ou des vitraux ornés d'un soleil en fer forgé.
Il réalisait lui-même ses cravates et avait fabriqué la robe et la couronne de sa femme, pour ses noces sur l'île cycladique de Kea, où il aimait se ressourcer.
"Pour ceux qui l’ont connu et aimé, il restera l’ami chaleureux, lumineux qui aimait nous inviter à déguster des oursins sur une plage sauvage", a écrit à l'AFP le cinéaste franco-grec Costa Gavras.
Il a salué la mémoire du "grand peintre, peintre exemplaire et peintre philosophe" dont il aimait l'humour "caustique contre la bêtise et la vulgarité".
Fils de compositeur et petit-fils de pope orthodoxe, ce père de deux enfants avait reçu de nombreuses distinctions, notamment celle de membre honorifique de l'académie des Beaux-Arts de Russie.
La France, sa seconde patrie, lui a remis en 2020 la distinction d'Officier de la légion d'honneur et de Commandeur de l'ordre des Arts et Lettres.
Mais "toute l'oeuvre de Fassianos, les couleurs qui remplissent ses toiles, les formes multidimensionnelles qui dominent ses peintures, respirent la Grèce", a expliqué la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a rendu hommage au peintre et au poète qui "nous laisse un précieux héritage".
Un musée à son nom ouvrira à l'automne à Athènes.