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Fare Matavai : 65 millions pour l'insonorisation de la salle


la salle Matavai a été construite il y a une trentaine d'années. Elle servait notamment aux activités de jeunesse.
la salle Matavai a été construite il y a une trentaine d'années. Elle servait notamment aux activités de jeunesse.
MAHINA, le 03/08/2015 - Construit il y a un peu plus de 30 ans pour accueillir les activités de jeunesse de la paroisse protestante de Mahina, le fare Matavai n'est plus utilisé à cause d'une pétition du voisinage pour les nuisances sonores qu'il subit. Le projet de l'église protestante est donc d'insonoriser la salle afin de lui redonner vie.

La salle Matavai sera entièrement rénovée. Les travaux devraient démarrer d'ici quelques mois. Il faudra cependant débourser 65 millions de francs Pacifiques pour son insonorisation. Le Pays, au travers du ministère de la jeunesse et des sports, et la commune pourraient apporter leurs pierres à l'édifice.

Mais l’église devra également trouver des fonds pour financer les travaux. C'est la raison pour laquelle deux groupes de chants ont participé au Heiva i Tahiti 2015, "nous avons présenté deux groupes de chants : Tamarii Mahina, en catégorie Tarava Raromatai, et Tamarii Tuhaa Pae no Mahina. Nous avons obtenu le deuxième prix dans les deux catégories, ce qui représente un total de 1,7 millions Fcfp", précise Yves Arapari, diacre retraité.

Pour leur préparation à ce grand concours, la commune a également apporté son soutien à ces deux groupes, en leur octroyant une subvention de 300 000 Fcfp pour le financement de leurs tenues. D'autres levées de fonds devraient être organisées par l’église. "À l'époque, nous y organisions des veillées pour les jeunes, des activités sportives et des répétitions de chants et de danses. Depuis que la pétition a été signée, tout cela est terminé", raconte Yves.

Aujourd'hui, la commune de Mahina n'a plus de maire, mais Damas Teuira s'il est élu, ne lâchera pas l'affaire : "Mon père était un diacre de cette paroisse. Il m'avait demandé, à l'époque, de faire mon possible pour que les projets de l'église avancent. Et je compte bien réaliser son rêve." Damas Teuira espère que les travaux démarreront avant la fin de l'année.


DE NOUVELLES TECHNOLOGIES SERONT UTILISEES

Les façades seront entièrement refaites avec l'aide notamment de nouveaux produits technologiques.
Les façades seront entièrement refaites avec l'aide notamment de nouveaux produits technologiques.
Si la note est salée, c'est notamment dû aux plusieurs matériaux modernes qui seront utilisés : "La fibre de carbone, la mousse polyuréthanne, des structures alvéolaires, des étuis acoustiques pointus pour des questions d'absorption. On souhaite éviter la propagation du bruit. Ce sont des matériaux modernes qui, aujourd'hui, font partie des plus grands plans d'architectures dans toutes les villes où on a beaucoup plus de nuisances sonores qu'ici", détaille Luc Bassez, chargé d'étude du projet.

Depuis six mois, le bureau chargé de l'étude du dossier a déjà une petite idée sur l'architecture de la future salle : "À partir de la structure existante, on va tenter de limiter l'impact extérieur. On va avoir, sur la partie la plus urbanisée, un mur qui va être construit et qui va permettre de fortement limiter le nombre de décibels qui seront audibles sur une longue distance. Par contre, tout le reste de l'insonorisation va se faire grâce aux matériaux de l'intérieur de la salle, tout en continuant d'apporter une ventilation et une luminosité naturelle".

Concernant les normes de sécurité, le cabinet d'étude assure qu'il y aura "une remise à niveau à faire".

Depuis la pétition qui a poussé la paroisse à fermer le fare Matavai il y a plus d'un an, les jeunes de l'église n'occupent plus les lieux. Plusieurs solutions ont été tentées entre le voisinage et la paroisse pour permettre aux jeunes de pouvoir utiliser leur salle, en vain.

"Avant, on utilisait la salle tous les deuxièmes week-end du mois pour nos veillées, c'était bien. Après, on nous a dit qu'il fallait que l'on organise nos veillées dans l'après-midi. Et là, il y avait de moins en moins de jeunes, car beaucoup travaillent le samedi matin et n'ont pas le temps de venir", témoigne un jeune. "Maintenant, on ne peut plus utiliser notre salle, c'est vraiment dommage. Surtout qu'elle a été construite pour nous."


le Lundi 3 Août 2015 à 11:52 | Lu 1666 fois