PAPEETE, le 5 février 2016 - Dans le quartier de Paofai se trouve le seul espace de travail partagé de Polynésie. Une dizaine de petites entreprises, artistes et travailleurs indépendants y louent un bureau, pour avoir un pied à terre en ville mais surtout pour être entouré d'autres professionnels. Au programme : échange de conseils et de contacts, et lutte contre l'isolement que l'on ressent quand on travaille de chez soi…
Au dernier étage de l'immeuble Faugerat, aussi appelé Grand hôtel en référence à l'établissement hôtelier qui y était installé dans les années 1950, se trouve l'association Fakatere. Créée par et pour des artistes et des travailleurs indépendants, elle loue des bureaux et un studio d'enregistrement à des très petites entreprises. On y trouve des graphistes, des développeurs web, un photographe, une petite marque de vêtement locale, un luthier, le groupe Pepena… Et même une consultante en business ou un syndicat enseignant qui se sont installés dans ces 120 m².
À 25 000 Fcfp de loyer par mois, tout compris, c'est largement abordable pour tous les budgets. Il faudra juste accepter de partager une pièce avec un autre locataire, mais c'est finalement tout l'intérêt. Car si les salariés se plaignent de l'open space – le bruit, les conversations téléphoniques, les allées et venues –, les indépendants sont souvent confrontés au problème inverse : quand on travaille de chez soi, on peut vite s'ennuyer, ou être attiré par Facebook et Youtube, toujours à portée de clic mais qui font vite défiler les heures…
Lancé en janvier 2015, Fakatere va fêter ses un an, et n'a désormais plus de bureau de libre. C'est le seul espace de coworking de Polynésie encore en vie (car il ne demande aucune aide publique), mais ceux qui sont intéressés par le concept peuvent toujours contacter l'association. Au bout de six candidats en liste d'attente, la structure pourra s'agrandir et louer un bureau voisin. Ce sera l'occasion d'ajouter une "chill room" conviviale pour les locataires et de passer l'abonnement internet à la fibre optique.
Au dernier étage de l'immeuble Faugerat, aussi appelé Grand hôtel en référence à l'établissement hôtelier qui y était installé dans les années 1950, se trouve l'association Fakatere. Créée par et pour des artistes et des travailleurs indépendants, elle loue des bureaux et un studio d'enregistrement à des très petites entreprises. On y trouve des graphistes, des développeurs web, un photographe, une petite marque de vêtement locale, un luthier, le groupe Pepena… Et même une consultante en business ou un syndicat enseignant qui se sont installés dans ces 120 m².
À 25 000 Fcfp de loyer par mois, tout compris, c'est largement abordable pour tous les budgets. Il faudra juste accepter de partager une pièce avec un autre locataire, mais c'est finalement tout l'intérêt. Car si les salariés se plaignent de l'open space – le bruit, les conversations téléphoniques, les allées et venues –, les indépendants sont souvent confrontés au problème inverse : quand on travaille de chez soi, on peut vite s'ennuyer, ou être attiré par Facebook et Youtube, toujours à portée de clic mais qui font vite défiler les heures…
Lancé en janvier 2015, Fakatere va fêter ses un an, et n'a désormais plus de bureau de libre. C'est le seul espace de coworking de Polynésie encore en vie (car il ne demande aucune aide publique), mais ceux qui sont intéressés par le concept peuvent toujours contacter l'association. Au bout de six candidats en liste d'attente, la structure pourra s'agrandir et louer un bureau voisin. Ce sera l'occasion d'ajouter une "chill room" conviviale pour les locataires et de passer l'abonnement internet à la fibre optique.
Contact
L'espace de co-working se situe à Paofai en face de Vaiami au 3ème étage de l’ancien Grand hôtel, entre la rue du Commandant Destremau et le Boulevard Pomare.
[email protected]
Fakatere.com
L'espace de co-working se situe à Paofai en face de Vaiami au 3ème étage de l’ancien Grand hôtel, entre la rue du Commandant Destremau et le Boulevard Pomare.
[email protected]
Fakatere.com
Que signifie Fakatere ?
Ce mot pa'umotu signifie "diriger, avancer, aller de l'avant", il se traduit en fa'atere en tahitien.
Ce mot pa'umotu signifie "diriger, avancer, aller de l'avant", il se traduit en fa'atere en tahitien.
Yannick Peyronnet, initiateur du projet
"Je suis le manager de Pepena, le président de l'association Spread Polynesian Culture qui gère Fakatere, mais aussi graphiste et webmaster. Un peu de tout, mais toujours indépendant. En fait l'idée de départ, c'est que ça fait cinq ans que j'ai un petit bureau en ville, où je sous-louais d'une certaine manière des espaces à des amis, mais ça commençait à devenir vraiment trop petit, à trois dans 15 m², et j'avais plusieurs amis autour de moi qui cherchaient aussi un bureau, donc on a décidé de se monter en coworking. On s'est renseigné sur comment on faisait : en fait le lieu est le plus important.
On a visité beaucoup d'endroits, des bureaux à côté de la cathédrale, l'immeuble Le Bihan… Des bureaux neufs en général, mais finalement notre dévolu s'est porté sur le Grand hôtel. Troisième étage, superbe vue sur Moorea et la rade de Papeete, un endroit charmant et bourré d'histoire… Bon, sauf l'escalier. On a tous aimé ce bâtiment pour l'histoire qu'il pouvait raconter. Et il était déjà découpé en bureau, on pouvait facilement mettre un studio d'enregistrement et de répétition. Et avec ces murs énormes, à l'ancienne, le bruit ne dérange personne !
Après, en pratique, on a utilisé une association que nous avions déjà montée, pour organiser des concerts, que nous allons peut-être renommer Fakatere. Pour convaincre le propriétaire… C'était l'oncle du bassiste de Pepena, donc il a bien voulu nous aider, à Tahiti il y a toujours un peu de réseau… Et enfin, le plus important c'est de trouver des gens qui vont payer pour les bureaux.
J'entends parler de personnes qui tentent aussi de monter des espaces de coworking, et c'est tout à leur honneur. Je les encourage à en créer aussi dans les communes, Punaauia ou Mahina : on n'a pas tous envie de travailler à Papeete. Le plus simple, pour leur donner un conseil, c'est de se monter en association et de ne pas partir dans l'optique de faire de l'argent. C'est vraiment quelque chose de solidaire, adapté aux nouvelles façons de travailler. Être indépendant c'est vraiment différent. Aujourd'hui j'aurais du mal à me refaire avoir par le salariat, je veux la liberté !"
"Je suis le manager de Pepena, le président de l'association Spread Polynesian Culture qui gère Fakatere, mais aussi graphiste et webmaster. Un peu de tout, mais toujours indépendant. En fait l'idée de départ, c'est que ça fait cinq ans que j'ai un petit bureau en ville, où je sous-louais d'une certaine manière des espaces à des amis, mais ça commençait à devenir vraiment trop petit, à trois dans 15 m², et j'avais plusieurs amis autour de moi qui cherchaient aussi un bureau, donc on a décidé de se monter en coworking. On s'est renseigné sur comment on faisait : en fait le lieu est le plus important.
On a visité beaucoup d'endroits, des bureaux à côté de la cathédrale, l'immeuble Le Bihan… Des bureaux neufs en général, mais finalement notre dévolu s'est porté sur le Grand hôtel. Troisième étage, superbe vue sur Moorea et la rade de Papeete, un endroit charmant et bourré d'histoire… Bon, sauf l'escalier. On a tous aimé ce bâtiment pour l'histoire qu'il pouvait raconter. Et il était déjà découpé en bureau, on pouvait facilement mettre un studio d'enregistrement et de répétition. Et avec ces murs énormes, à l'ancienne, le bruit ne dérange personne !
Après, en pratique, on a utilisé une association que nous avions déjà montée, pour organiser des concerts, que nous allons peut-être renommer Fakatere. Pour convaincre le propriétaire… C'était l'oncle du bassiste de Pepena, donc il a bien voulu nous aider, à Tahiti il y a toujours un peu de réseau… Et enfin, le plus important c'est de trouver des gens qui vont payer pour les bureaux.
J'entends parler de personnes qui tentent aussi de monter des espaces de coworking, et c'est tout à leur honneur. Je les encourage à en créer aussi dans les communes, Punaauia ou Mahina : on n'a pas tous envie de travailler à Papeete. Le plus simple, pour leur donner un conseil, c'est de se monter en association et de ne pas partir dans l'optique de faire de l'argent. C'est vraiment quelque chose de solidaire, adapté aux nouvelles façons de travailler. Être indépendant c'est vraiment différent. Aujourd'hui j'aurais du mal à me refaire avoir par le salariat, je veux la liberté !"
Jennifer Tchakouté, dernière arrivée
"Je suis arrivée en Polynésie en septembre dernier, ça ne fait pas très longtemps mais j'avais envie de lancer ma société de conseil en orientation et stratégie financière. En gros je conseille et accompagne les créateurs d'entreprise et les entreprises existantes. Mon entreprise s'appelle JT Consulting Solutions.
Je suis entrée dans cet espace de travail collaboratif parce que déjà c'est un bon moyen de partager un endroit, avec des synergies avec les autres locataires, et pour ne pas être seule. Finalement quand on est patenté on est souvent tout seul. Mais les autres nous apportent beaucoup. Par exemple là je suis en train de faire des flyers, et Julien m'aide à les faire. Avec Tahiti Zoom, il a fait mes photos pour mon site internet. C'est un exemple parmi tant d'autres. J'arrive dans le pays, je ne connais pas tous les acteurs, il y a cet échange qui est possible."
"Je suis arrivée en Polynésie en septembre dernier, ça ne fait pas très longtemps mais j'avais envie de lancer ma société de conseil en orientation et stratégie financière. En gros je conseille et accompagne les créateurs d'entreprise et les entreprises existantes. Mon entreprise s'appelle JT Consulting Solutions.
Je suis entrée dans cet espace de travail collaboratif parce que déjà c'est un bon moyen de partager un endroit, avec des synergies avec les autres locataires, et pour ne pas être seule. Finalement quand on est patenté on est souvent tout seul. Mais les autres nous apportent beaucoup. Par exemple là je suis en train de faire des flyers, et Julien m'aide à les faire. Avec Tahiti Zoom, il a fait mes photos pour mon site internet. C'est un exemple parmi tant d'autres. J'arrive dans le pays, je ne connais pas tous les acteurs, il y a cet échange qui est possible."