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“Faire fonctionner les choses dans un esprit collectif”


Tahiti, le 17 août 2024 – Le nouveau procureur général près la cour d’appel de Papeete, Frédéric Benet-Chambellan, a rencontré la presse lors d’un entretien qui s’est déroulé vendredi. À cette occasion, celui qui n’est autre que l’arrière-petit-fils du commandant Destremau a fait part de sa volonté de travailler en “équipe” en rappelant que la justice était régie par “un statut, des textes, une déontologie et une obligation vis-à-vis du territoire et de la population” auxquels chacun de ses membres doit se tenir.
 
L’ancien procureur général près la cour d’appel de Rennes, qui a également exercé durant douze ans dans la préfectorale, Frédéric Benet-Chambellan, sera officiellement installé en qualité de procureur général près la cour d’appel de Papeete lors d’une audience solennelle de présentation qui aura lieu le 2 septembre prochain. Alors qu’il vient à peine d’arriver sur le territoire, celui qui succède à Thomas Pison a tenu à rencontrer la presse lors d’un échange qui s’est déroulé vendredi.
 
À cette occasion, Frédéric Benet Chambellan a rappelé qu’il avait déjà été procureur général à deux reprises et qu’il connaissait donc déjà ce poste qui nécessite un “équilibre très subtil entre le procureur général et le procureur de la République”. “Après douze ans de préfectorale, j’ai aussi cette expérience de l’interministériel que les magistrats n’ont pas en général. J’arrive donc un peu lesté de ce bagage-là en me disant que l’objectif principal, ici comme ailleurs, est que la justice soit au service du territoire et de la population. Or, ici, si l’on additionne le besoin de protection d’une grande partie de la population, au civil comme au pénal, cela fait déjà une bonne feuille de route.”
 
Cinq grandes priorités
 
Cette feuille de route, le nouveau procureur général compte l’aborder avec son “tempérament habituel”, c’est-à-dire avec “prudence, modestie et humilité”. S’il ne “compte pas spécialement” se “mettre en avant”, Frédéric Benet-Chambellan explique qu’il croit beaucoup au “travail en équipe” qu’il a pratiqué “toute sa vie” car “ce n’est pas la peine d’être au parquet pour travailler dans son coin”. Il entend donc “faire fonctionner les choses au mieux dans un esprit collectif” avec de la “transparence” et de la “loyauté”. En matière de politique pénale, le magistrat s’inscrit dans la continuité et compte agir pour lutter contre la délinquance routière, le trafic de stupéfiants, les atteintes à l’environnement et à la probité ainsi que contre les violences intrafamiliales.
 
Interrogé sur le contexte particulier de la juridiction de Papeete – qui a été marquée par quatre inspections ces dernières années, les conclusions de la dernière étant toujours attendues – le procureur général, “très serein” en appelle à la “lucidité” : “Je ne suis pas certain que la seule nomination d’un procureur général ou de quelqu’un d’autre suffise à changer les choses. Il faut tout de même être un peu lucide. Je pense que j’ai toute ma place pour faire le maximum pour que les choses fonctionnent mais je ne suis pas le ‘deus ex machina’ que tout le monde doit voir arriver soit comme un ennemi ou soit comme un sauveur. Ce n’est pas dans mes gênes. Ici, il y a une histoire et mon arrivée n’est pas l’an zéro de la justice polynésienne. Ma ligne de conduite est que nous avons un statut, des textes, une déontologie et une obligation vis-à-vis du territoire et de la population.” S’il a succédé à des “gens qui n’ont pas le même tempérament”, Frédéric Benet-Chambellan ne “minore” pas plus qu’il ne “nie” la situation mais explique “simplement” qu’il y une “autre manière de voir les choses et qu’il y a des bases auxquelles chacun doit se tenir”.
 

Rédigé par Garance Colbert le Samedi 17 Août 2024 à 11:11 | Lu 1847 fois