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Face aux craintes de violences, un dispositif policier "exceptionnel" pour le 14-juillet


Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 12/07/2023 - Le gouvernement a annoncé mercredi un "dispositif exceptionnel" de 45.000 membres des forces de l'ordre pour assurer chaque soir la sécurité des festivités nationales des 13 et 14 juillet, dont les traditionnels débordements pourraient être amplifiés après les violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre.

Le "même modus operandi que lors des émeutes" sera déployé, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse.

Les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI ainsi que les hélicoptères et les véhicules blindés de la gendarmerie seront ainsi à nouveau engagés dans les communes les plus sensibles.

De jeudi soir à samedi matin, un total de 130.000 "policiers, gendarmes et agents" seront mobilisés et jusqu'à 40.000 pompiers chaque soir pour faire face aux feux de poubelles, de voitures ou de bâtiments.

La préfet de police de Paris Laurent Nuñez a précisé que "pas loin de" 10.000 membres des forces de l'ordre seraient déployés dans la capitale et ses départements limitrophes. 

A Paris, un concert et le traditionnel feu d'artifice sont prévus au Champ de Mars.

Depuis Vilnus, le président Emmanuel Macron a promis d'agir "avec la plus grande détermination" en cas de "débordements".

"S'il y avait quelque débordement, nous interviendrions avec la plus grande détermination pour que l'ensemble de nos concitoyens puisse vivre dans le calme", a répondu le chef de l’État lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan.

La vigilance s'exerce avant tout sur l'Ile-de-France, le Nord et la région lyonnaise, selon une source sécuritaire.

Dans tout le pays, sauf quelques exceptions, les bus et tramways s'arrêteront de nouveau plus tôt en soirée, jusqu'à 22H00 maximum, voire 21H00 en région parisienne. 

"Nous avons particulièrement besoin de ces moments de rassemblement en famille ou entre amis. C’est aussi l'image de la France dans le monde à un an des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris", a réagi auprès de l'AFP le cabinet de la Maire de Paris.

Manifestation Traoré interdite

Les autorités veulent également faire respecter le décret interdisant jusqu'à samedi la vente de tous les articles de pyrotechnie, dont les "mortiers" d'artifice utilisés comme armes contre les forces de l'ordre ou pour incendier des bâtiments.

Dans un télégramme du 6 juillet, Gérald Darmanin avait demandé aux préfets de renforcer les contrôles. "150.000 mortiers d'artifices" ont été saisis depuis le 27 juin, s'est-il félicité.

Ces saisies "laissent supposer que les quartiers essaient de se réapprovisionner pour le 14 juillet", selon la source sécuritaire.

Par ailleurs, le décès d'un homme possiblement par un tir de type "flashball", en marge des violences à Marseille, et les échauffourées à la fin du rassemblement interdit à Paris en mémoire d'Adama Traoré le 8 juillet, ont ajouté de nouveaux sujets de tensions, a-t-on ajouté de même source.

La nouvelle manifestation annoncée samedi à Paris par le Comité Adama Traoré sera "interdite" par la préfecture de police, comme toutes celles "en lien direct avec les émeutes", a annoncé Gérald Darmanin.

Alors que plusieurs communes, notamment Nanterre en Ile-de-France et dans le Nord, ont renoncé à leur feu d'artifice, Gérald Darmanin a souligné qu'"aucune festivité n'a été annulée à la demande du ministère".

"Aujourd'hui, à cause de voyous, on ne peut plus célébrer la fête nationale", a déploré sur France Inter David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l'Association des maires de France.

"On renonce à notre Fête nationale en raison de la peur que suscitent les violences potentielles ou les émeutes potentielles", s'est insurgée Marine Le Pen, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

"Il y des gens qui se disent patriotes et qui aiment que les choses se passent mal, y compris le soir de la Fête nationale", a commenté Gérald Darmanin. 

En 2022, 807 personnes avaient été interpellées à la suite des incidents survenus dans tout le pays en marge des festivités du 14-Juillet, 749 véhicules brûlés et 55 membres des forces de l'ordre blessés, a rappelé le ministre

le Mercredi 12 Juillet 2023 à 06:05 | Lu 351 fois