Tahiti Infos

Fabio Salmistraro, au service de la cause animale


TAHITI, le 15 juin 2022 - Le 6 juin, l’éducateur canin Fabio Salmistraro était sur la ligne de départ du XTerra Tahiti. Il a effectué les 44 kilomètres du Tupuna Trail en 10 heures. Le coureur, qui participait à l’événement pour la première fois, n’a pas visé la performance. Il a relevé le défi pour sensibiliser à la cause animale.

Dix heures. C’est le temps qu’il aura fallu à Fabio Salmistraro pour terminer le Tupuna Trail au XTerra Tahiti le 6 juin. Il a bouclé un parcours de 44 kilomètres, fatigué mais heureux. “Je me suis inscrit pour soutenir l’association Ia Maita’i te Animara”, précise-t-il. Une association qui sensibilise le public à la cause animale, qui se bat pour la sauvegarde et la défense des animaux sur le territoire. Cette association réalise notamment des stérilisations. “J’ai voulu relever le challenge, me dépasser pour les animaux”, précise Fabio Salmistraro.

Il admet ne pas être “un grand coureur à la base”. Il a commencé l’entraînement trois mois environ avant l’épreuve, à raison de trois à quatre séances par semaine. Au programme : course à pied, vélo et musculation “pour pouvoir endurer l’effort”. Selon lui, le parcours du XTerra Tahiti est très technique, “il faut être solide physiquement !” Aujourd’hui, il est prêt à recommencer. “L’ambiance état incroyable”, résume-t-il malgré les difficultés.


La chaleur a été une grande contrainte. “Plus les kilomètres passaient et plus c’était compliqué, ce qui est tout à fait normal, des douleurs sont apparues aux genoux notamment”, et puis “certains faisaient des malaises sur les côtés, ce qui pouvait intimider”. En fin de course, la montée du Mont Rotui lui a demandé de très gros efforts, “nombreux sont ceux qui ont abandonné d’ailleurs, même si l’arrivée n’était plus qu’à 5 kilomètres, c’était très dur !” Mais pour lui et pour la cause qu’il soutenait, Fabio Salmistraro a tenu bon. “Mon objectif était de terminer.”

"Mettre en avant les héros de l’ombre"

Le challenge de Fabio Salmistraro accompagne une collecte de fonds pour Ia Maita’i te Animara. Celle-ci va durer jusqu’au 19 juin. L’objectif étant d’atteindre la somme de 500 000 Fcfp. L’argent obtenu permettra de payer des campagnes de stérilisation, de nourrir, soigner et recueillir des animaux à l’abandon. Au-delà de cette action, Fabio Salmistraro veut “mettre en avant les héros de l’ombre, leur rendre hommage”. Il cherche également à sensibiliser le grand public, les familles qui ont un chien à la maison ou qui souhaitent en avoir un, sur les responsabilités que cela implique, sur les bons gestes à adopter pour que “tout le monde soit bien”, que tout le monde puisse se comprendre et cohabiter confortablement. Les hommes comme les bêtes.

Fabio Salmistraro est éducateur et comportementaliste canin. Concrètement il accompagne les propriétaires de chien dans l’éducation des chiots ou la rééducation de chiens plus âgés qui présentent des troubles du comportement comme de l’agressivité, de la destruction, la malpropreté. “L’idée est, indirectement, de favoriser l’insertion des chiens dans la société, qu’ils aient une belle image.


Fabio Salmistraro, au service de la cause animale
Il propose un premier rendez-vous, à domicile, pour faire un bilan. Il a l’habitude de rencontrer des chiens agressifs, peureux, “ce sont des chiens qui ont vécu des traumatismes”. Ces traumatismes sont en général définitifs, mais “on peut les prendre en compte, accepter les chiens tels qu’ils sont, avec leur histoire”. Ensuite, selon les objectifs fixés, un nombre de séances est proposé à domicile ou en extérieur. Les séances durent en moyenne 45 minutes. “Au bout de cinq séances, on obtient déjà de supers résultats”, assurent l’éducateur. Les résultats sont fonction le plus souvent de l’implication du maître. “Elle est indispensable, sans elle, on n’avance pas. Je vois tout de suite quand il y a eu, ou non, un travail entre deux séances.” Fabio Salmistraro reconnaît, toutefois, les difficultés que cela représente. Souvent, les maîtres et leur chien, quand ce dernier présente des troubles du comportement, sont enferrés dans un cercle vicieux dont ils peinent à sortir. “À l’extérieur, il faut affronter le regard des autres.” Ils restent à domicile, sans partager de moments.

"L’animal est générateur de bienfaits"

Fabio Salmistraro est arrivé en Polynésie un 26 août, le jour de la journée mondiale du chien. Il était déjà diplômé d’un brevet professionnel d’éducateur canin obtenu en métropole. Il a toujours souhaité avoir un chien mais, vivant à Paris dans un petit appartement et sachant qu’il n’aurait pu consacrer le temps nécessaire aux soins de son animal de compagnie, il n’a jamais cédé à son envie. Pour combler le vide il a fait du bénévolat dans des refuges de la SPA. Un jour il s’est dit : “pourquoi ne pas me professionnaliser dans ce secteur et vivre de ma passion ?” Sa formation a duré un an et, depuis, “il n’y a pas une journée que je passe sans voir un chien”, dit-il, visiblement heureux.

Lors de sa formation il a étudié les troubles du comportement (phobies, destruction, agressivité, malpropreté) pour pouvoir les diagnostiquer et mettre en place des protocoles éducatifs adaptés, il a appris à réhabiliter les chiens issus de refuge et s’est intéressé à la médiation animale. Cette dernière spécialité lui permet d’intervenir dans les écoles par exemple pour faire de la prévention de morsures, ou bien de se rendre dans les hôpitaux, les structures d’accueil de personnes handicapées avec des chiens. “L’animal est générateur de bienfaits, les gens à leur contact arrivent à s’ouvrir”, précise-t-il. Il envisage ces possibilités comme des projets à concrétiser. “Il y a tant de choses à mettre en place ici !

En attendant, il communique pour sensibiliser toujours plus de monde aux engagements et responsabilités des maîtres. “Quand on prend un chien, il faut savoir répondre à ses besoins pour éviter que des troubles ne surviennent.” Il rappelle que la vie d’un chien passe par différentes phases de développement. Des phases clés qui se situent surtout en début de vie, chez les chiots, entre 3 semaines et 3 mois. C’est la période de socialisation. Au maître de le savoir, puis d’en tenir compte pour mettre en place une relation plaisante, équilibrée et harmonieuse sur le long terme.


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 15 Juin 2022 à 20:15 | Lu 1071 fois