C'est dans un mois jour pour jour que les Toa Aito fouleront pour la première fois la pelouse d'une grande compétition internationale de la FIFA. Le 17 juin, à l'Estadio Mineirao de Belo Horizonte, les tahitiens défieront le Nigeria pour leur premier match dans la Coupe des Confédérations.
Lors de cette compétition, les joueurs d'Eddy Etaeta vont affronter certains des meilleurs attaquants du monde. Face à Suarez, Villa, Cavani, Emenike et compagnie, les gardiens tahitiens s'attendent à un vrai défi. Explications sur leur préparation avec Alexandre Hennechart, entraîneur des gardiens de la sélection.
Entretien avec Alexandre Hennechart, entraîneur des gardiens de la sélection :
On voit souvent les gardiens s'entraîner entre-eux. Quelles sont les spécificités d'une préparation de gardien ?
Si les gardiens ont des entraînements spécifiques c'est pour travailleur plus. En effet, on pourrait laisser les gardiens avec le groupe, mais si les frappes des joueurs de champ ne sont pas cadrées, alors les gardiens ne travaillent pas. Les joueurs peuvent faire des courses avec des frappes non cadrées, mais pour le gardien il faut des bonnes frappes et des bon centres pour s'entraîner.
L'autre raison pour laquelle on travaille de notre côté c'est pour pouvoir répéter certains gestes. On va par exemple se concentrer sur les plongeons côté droit. Ou alors sur les frappes avec rebonds. Or on ne peut pas demander aux joueurs de champ de répéter toujours des frappes au même endroit.
Les trois gardiens qui sont en sélection (Mikaël Roche, Gilbert Meriel, et Xavier Samin) ont-il ce type de préparation dans leurs clubs respectifs ?
Oui, ils ont tous les trois des entraînements spécifiques dans leurs clubs. C'est ce qui explique qu'on les retrouve aujourd'hui en sélection. Que ça soit "Mika" à Dragon, Xavier à Tefana, ou Gilbert à Central avec moi, ils ont tous les trois des préparations spécifiques en club. Pour avoir des bons gardiens il faut du spécifique dans les clubs. A priori, ce n'est pas le cas dans tous les clubs de Polynésie.
Pour un entraîneur, c'est compliqué d'intégrer une préparation spécifique gardien. Il faut une personne spécifique. Je pense qu'il faudrait que les gardiens des équipes premières forment les jeunes. Ma formation s'est faite avec le gardien de l'équipe première de mon club. Ce sont d'ailleurs souvent d'anciens gardiens qui prennent par la suite la formation ou la préparation des nouveaux. On peut citer ici Joël Bats à Lyon, ou Bruno Martini en équipe de France. De grands gardiens qui sont devenus entraîneurs de gardiens par la suite.
Quels sont les profils des trois gardiens de la sélection ?
Xavier c'est l'expérience, le sang-froid et la grande maîtrise. Il a une très bonne lecture du jeu, et il ne fait pas d'erreurs. "Mika" c'est quelqu'un de très explosif, un grand compétiteur, et c'est un gars qui a encore une bonne marge de progression. Gilbert, le plus jeune, est celui qui a la plus grosse marge de progression. Il a le profil du gardien moderne, très bon au niveau de jeu au pied. Je dirai qu'ils sont à trois stades différents.
On a l'impression qu'il y a une grande solidarité entre eux. Ils s'encouragent sur le terrain, se tapent dans la main… Qu'en est-il ?
Oui, la solidarité de gardiens existe vraiment. Quand tu travailles avec quelqu'un, tu veux qu'il réussisse. C'est ce qui crée l'émulation dans le groupe. Les autres doivent être bons pour que tu progresses. On le retrouve d'ailleurs en match entre les gardiens des deux équipes. Quand l'un fait un gros arrêt, l'autre veut faire la même chose.
Ensuite, au niveau de l'entraînement, c'est vrai que les gardiens connaissent la difficultés des exercices. On travaille beaucoup l'explosivité avec des ballons qui vont vite, donc ils s'encouragent car ils connaissent la difficulté.
La hiérarchie est-elle établie entre Mikaël, Xavier, et Gilbert ?
Quand on se base sur les derniers matchs, on pourrait se dire qu'il y a une hiérarchie. Mais ça va tellement vite. Une blessure et le numéro 1 ne revient pas forcément. On a l'exemple récent d'Iker Casillas. Il y a aussi des numéro 2 qui se révèlent, comme Barthez à l'OM puis en Equipe de France. Donc aujourd'hui, parler de hiérarchie serait une abérration. On n'est pas à l'abri d'une blessure.
A un moment donné la question de la hiérarchie devra se poser malgré tout. Mais c'est très difficile de juger un gardien. Un attaquant marque ou pas. Pour un gardien, s'il ne se passe rien, il est très compliqué d'évaluer sa performance.
Qu'est ce qui va changer pour les gardiens des Toa Aito à la Coupe des Confédérations par rapport au jeu qu'ils connaissent ?
Les gardiens devront quoi qu'il arrive faire des gros matchs car ils vont être très sollicités. Tout va aller plus vite. Donc les ballons vont arriver plus forts. Les attaquants des équipes adverses vont tenter des gestes qu'on n'attend pas, dans des angles difficiles. C'est surtout ça la différence.
Ils ont dit :
Jérome Valcke, Secrétaire général de la FIFA, lors de l'inauguration du mythique stade du Maracana, le 15 mai : "Nous voulons que le football ait sa cathédrale, sa Mecque et c'est exactement où nous sommes aujourd'hui, au Maracanã. Si l'Espagne, actuelle tenante du trophée de la Coupe du Monde de la FIFA, sera surprise en venant ici, je me demande quelle sera l'impression de Tahiti, qui pour son premier tournoi en dehors de l'Océanie affrontera l'équipe championne du monde."
Marama Vahirua, sur les ambitions des Toa Aito à la Coupe des Confédérations: "Il faut être réaliste, en face il y aura du lourd, du très lourd : Espagne, Uruguay, Nigeria… C’est vrai que l’on dit souvent que dans le football tout peut arriver, mais il y a quand même des limites. Gardons les pieds sur terre, donnons le meilleur de nous-mêmes et progressons ensemble. Vous savez, personne ne s’attend à nous voir inquiéter ces équipes, nous sommes dans la situation du “petit” face aux grands, ce qui attire toujours la sympathie du public, mais cette sympathie il faut aussi la mériter sur le terrain en donnant tout ce que l’on a dans le ventre."
Le chiffre
1 - Tahiti participera pour la première fois de son histoire à la Coupe des Confédérations de la FIFA, du 15 au 30 juin prochains. La sélection emmenée par Eddy Etaeta sera la seule novice dans cette compétition. Parmi les 8 équipes en lice, le Brésil possède le record de participations avec déjà 6 apparitions. Suivent alors le Mexique, 5 participations, puis le Japon, 4 participations. Les 4 équipes restantes, Espagne, Nigeria, Italie, et Uruguay, seront de la fête au "Festival des Champions" pour la 2ème fois de leur histoire. En plus d'être le petit poucet, Tahiti sera donc également le petit nouveau.
Lors de cette compétition, les joueurs d'Eddy Etaeta vont affronter certains des meilleurs attaquants du monde. Face à Suarez, Villa, Cavani, Emenike et compagnie, les gardiens tahitiens s'attendent à un vrai défi. Explications sur leur préparation avec Alexandre Hennechart, entraîneur des gardiens de la sélection.
Entretien avec Alexandre Hennechart, entraîneur des gardiens de la sélection :
On voit souvent les gardiens s'entraîner entre-eux. Quelles sont les spécificités d'une préparation de gardien ?
Si les gardiens ont des entraînements spécifiques c'est pour travailleur plus. En effet, on pourrait laisser les gardiens avec le groupe, mais si les frappes des joueurs de champ ne sont pas cadrées, alors les gardiens ne travaillent pas. Les joueurs peuvent faire des courses avec des frappes non cadrées, mais pour le gardien il faut des bonnes frappes et des bon centres pour s'entraîner.
L'autre raison pour laquelle on travaille de notre côté c'est pour pouvoir répéter certains gestes. On va par exemple se concentrer sur les plongeons côté droit. Ou alors sur les frappes avec rebonds. Or on ne peut pas demander aux joueurs de champ de répéter toujours des frappes au même endroit.
Les trois gardiens qui sont en sélection (Mikaël Roche, Gilbert Meriel, et Xavier Samin) ont-il ce type de préparation dans leurs clubs respectifs ?
Oui, ils ont tous les trois des entraînements spécifiques dans leurs clubs. C'est ce qui explique qu'on les retrouve aujourd'hui en sélection. Que ça soit "Mika" à Dragon, Xavier à Tefana, ou Gilbert à Central avec moi, ils ont tous les trois des préparations spécifiques en club. Pour avoir des bons gardiens il faut du spécifique dans les clubs. A priori, ce n'est pas le cas dans tous les clubs de Polynésie.
Pour un entraîneur, c'est compliqué d'intégrer une préparation spécifique gardien. Il faut une personne spécifique. Je pense qu'il faudrait que les gardiens des équipes premières forment les jeunes. Ma formation s'est faite avec le gardien de l'équipe première de mon club. Ce sont d'ailleurs souvent d'anciens gardiens qui prennent par la suite la formation ou la préparation des nouveaux. On peut citer ici Joël Bats à Lyon, ou Bruno Martini en équipe de France. De grands gardiens qui sont devenus entraîneurs de gardiens par la suite.
Quels sont les profils des trois gardiens de la sélection ?
Xavier c'est l'expérience, le sang-froid et la grande maîtrise. Il a une très bonne lecture du jeu, et il ne fait pas d'erreurs. "Mika" c'est quelqu'un de très explosif, un grand compétiteur, et c'est un gars qui a encore une bonne marge de progression. Gilbert, le plus jeune, est celui qui a la plus grosse marge de progression. Il a le profil du gardien moderne, très bon au niveau de jeu au pied. Je dirai qu'ils sont à trois stades différents.
On a l'impression qu'il y a une grande solidarité entre eux. Ils s'encouragent sur le terrain, se tapent dans la main… Qu'en est-il ?
Oui, la solidarité de gardiens existe vraiment. Quand tu travailles avec quelqu'un, tu veux qu'il réussisse. C'est ce qui crée l'émulation dans le groupe. Les autres doivent être bons pour que tu progresses. On le retrouve d'ailleurs en match entre les gardiens des deux équipes. Quand l'un fait un gros arrêt, l'autre veut faire la même chose.
Ensuite, au niveau de l'entraînement, c'est vrai que les gardiens connaissent la difficultés des exercices. On travaille beaucoup l'explosivité avec des ballons qui vont vite, donc ils s'encouragent car ils connaissent la difficulté.
La hiérarchie est-elle établie entre Mikaël, Xavier, et Gilbert ?
Quand on se base sur les derniers matchs, on pourrait se dire qu'il y a une hiérarchie. Mais ça va tellement vite. Une blessure et le numéro 1 ne revient pas forcément. On a l'exemple récent d'Iker Casillas. Il y a aussi des numéro 2 qui se révèlent, comme Barthez à l'OM puis en Equipe de France. Donc aujourd'hui, parler de hiérarchie serait une abérration. On n'est pas à l'abri d'une blessure.
A un moment donné la question de la hiérarchie devra se poser malgré tout. Mais c'est très difficile de juger un gardien. Un attaquant marque ou pas. Pour un gardien, s'il ne se passe rien, il est très compliqué d'évaluer sa performance.
Qu'est ce qui va changer pour les gardiens des Toa Aito à la Coupe des Confédérations par rapport au jeu qu'ils connaissent ?
Les gardiens devront quoi qu'il arrive faire des gros matchs car ils vont être très sollicités. Tout va aller plus vite. Donc les ballons vont arriver plus forts. Les attaquants des équipes adverses vont tenter des gestes qu'on n'attend pas, dans des angles difficiles. C'est surtout ça la différence.
Ils ont dit :
Jérome Valcke, Secrétaire général de la FIFA, lors de l'inauguration du mythique stade du Maracana, le 15 mai : "Nous voulons que le football ait sa cathédrale, sa Mecque et c'est exactement où nous sommes aujourd'hui, au Maracanã. Si l'Espagne, actuelle tenante du trophée de la Coupe du Monde de la FIFA, sera surprise en venant ici, je me demande quelle sera l'impression de Tahiti, qui pour son premier tournoi en dehors de l'Océanie affrontera l'équipe championne du monde."
Marama Vahirua, sur les ambitions des Toa Aito à la Coupe des Confédérations: "Il faut être réaliste, en face il y aura du lourd, du très lourd : Espagne, Uruguay, Nigeria… C’est vrai que l’on dit souvent que dans le football tout peut arriver, mais il y a quand même des limites. Gardons les pieds sur terre, donnons le meilleur de nous-mêmes et progressons ensemble. Vous savez, personne ne s’attend à nous voir inquiéter ces équipes, nous sommes dans la situation du “petit” face aux grands, ce qui attire toujours la sympathie du public, mais cette sympathie il faut aussi la mériter sur le terrain en donnant tout ce que l’on a dans le ventre."
Le chiffre
1 - Tahiti participera pour la première fois de son histoire à la Coupe des Confédérations de la FIFA, du 15 au 30 juin prochains. La sélection emmenée par Eddy Etaeta sera la seule novice dans cette compétition. Parmi les 8 équipes en lice, le Brésil possède le record de participations avec déjà 6 apparitions. Suivent alors le Mexique, 5 participations, puis le Japon, 4 participations. Les 4 équipes restantes, Espagne, Nigeria, Italie, et Uruguay, seront de la fête au "Festival des Champions" pour la 2ème fois de leur histoire. En plus d'être le petit poucet, Tahiti sera donc également le petit nouveau.