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FO-Unsa, la guéguerre des sit-in


À gauche du monument aux morts, les militants de FO... À droite, ceux de l'Unsa. Crédit photo : Thibault Segalard
À gauche du monument aux morts, les militants de FO... À droite, ceux de l'Unsa. Crédit photo : Thibault Segalard
Tahiti, le 07 février 2023 – Une nouvelle manifestation a été organisée mardi matin contre la réforme nationale des retraites. Cette fois-ci pas de marche, mais un sit-in organisé devant le haut-commissariat. Une journée de mobilisation qui marque également une rupture entre FO et l’Unsa, militant pourtant pour le même objectif.
 
Pas de marche, mais un sit-in mardi matin pour manifester contre la réforme nationale des retraites. Dès huit heures du matin, ils étaient une cinquantaine à s’être rassemblés en face du haut-commissariat, pour commencer à installer les différents chapiteaux aux couleurs des syndicats. Et alors que les dernières mobilisations avaient mobilisé beaucoup plus de manifestants et s’étaient déroulées de manière conjointe avec la plupart des syndicats, celle d’aujourd’hui marque un clivage important entre l’Unsa et FO.
 
Guerre froide
 
Du côté gauche du monument aux morts, les forces de FO, du côté droit, celles de l’Unsa. Plus question de se rassembler sous la bannière de l’intersyndicale pour ces deux syndicats représentant les fonctionnaires d’État en Polynésie. La tension est palpable entre les deux camps, pourtant tous présents pour montrer leur mécontentement face à la même réforme nationale des retraites. “Mauvais grévistes” pouvait-on même entendre s’élever du camp rouge à l’encontre de l’Unsa. En cause, une divergence d’opinion sur la bonne manière de manifester selon Patrick Galenon, secrétaire général de CSTP-FO, qui peut aussi expliquer l’absence de son syndicat lors de la dernière marche mardi 31 janvier : “Depuis le début, nous avons toujours pensé que le sit-in était la meilleure façon de s’exprimer, que ce soit ici devant le haut-commissariat, ou devant les différents établissements scolaires”. Une discorde qui viendrait également du non-appel à la grève de la part de l’Unsa pour cette journée de mobilisation, “nous, nous suivons les instructions de notre centrale en France. L’ensemble des syndicats a appelé à la grève au niveau national, et nous, nous avons appelé à la grève” a rajouté le représentant de FO.
 
“Nous avons bel et bien appelé à la grève”
 
Du côté de l’Unsa, on dénonce une tentative de récupération. “C’est la guerre des syndicats, tout le monde veut tirer la couverture à soi. Je suis la responsable de l’intersyndicale, qui s’étiole petit à petit”, a regretté Diana Yieng Kow. Alors que l’Unsa n’avait pas appelé à la grève pour ce mardi, sa secrétaire générale éducation est également revenue sur ce qu’elle dit être une mauvaise compréhension du message : “Nous avions bel et bien appelé à la grève. Nous avons juste changé de méthode de mobilisation, c’est pour ça que nous avons instauré aujourd’hui le port d’un brassard noir en signe de contestation. Mais nous appellerons toujours à la grève face à cette réforme”. Vendredi dernier l’Unsa communiquait pourtant bien sa position officielle en ces termes aux médias : "Pour le 7 février, pas d’appel à la grève, mais on demandera à nos adhérents de porter un brassard noir en signe de contestation".
 
22.06 % de grévistes
 
Cette grève a été bien moins suivie que les précédentes dans les établissements scolaires du fenua. Le taux de grévistes total a atteint 22.06 %. Ils étaient 34.34% pour le 1er degré et 12.68% pour le second. En France, ce mardi, 757 000 personnes ont manifesté selon le ministère de l’intérieur (2 millions selon la CGT). En Polynésie, un nouveau sit-in est également prévu samedi de neuf à onze heures, toujours face aux locaux du haut-commissariat.

 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 7 Février 2023 à 16:23 | Lu 1438 fois