MOSCOU, 4 décembre 2013 (AFP) - Prospection pétrolière et trafic maritime dans l'Arctique sont de nouvelles menaces pour l'ours polaire, ont constaté mercredi les participants à un forum organisé par la Russie, pourtant championne dans la course aux hydrocarbures dans cette zone.
Réunis à Moscou pour ce forum marquant les 40 ans de la signature d'un accord par les cinq Etats riverains de l'Arctique interdisant la chasse du plantigrade (sauf pour les populations autochtones), représentants gouvernementaux et ONG ont une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme sur la situation de l'ours blanc.
Il ne reste plus qu'entre 20.000 et 25.000 spécimens, répartis entre le Canada, la Russie, les Etats-Unis, la Norvège et le Groënland.
"Le changement climatique est de loin la plus grande menace pesant sur l'ours polaire", a rappelé Lars Lunde, secrétaire d'Etat au ministère norvégien de l'Environnement, au cours de ce forum organisé par le ministère russe de l'Environnement et le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Mais les nouvelles activités s'ajoutent à cette menace.
"Aujourd'hui nous faisons face à de nouveaux défis tels que la hausse du trafic maritime et le développement de l'exploration du pétrole et du gaz", a déclaré Leona Aglukkaq, ministre canadien de l'Environnement.
Or, l'ours blanc est très dépendant de la banquise, où il chasse le phoque. La modification du milieu bouleverse ses repères et perturbe la gestation des femelles.
"Nous sommes inquiets du développement de la route maritime du Nord et de l'exploration des hydrocarbures", a déclaré Sergueï Kavry, membre de l'association des peuples autochtones du Nord, de Sibérie et de l'Extrême-Orient russe.
La Russie, dont le président Vladimir Poutine a pourtant personnellement mis en place un programme de protection de l'ours polaire, mise en effet sur l'exploitation de la route maritime du Nord, un projet stratégique rendu possible par le réchauffement et voué à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.
Elle s'est aussi lancée, avec ses champions Gazprom et Rosneft, ces dernières années dans la course à l'exploration du pétrole et du gaz dans l'Arctique.
Gazprom doit lancer la production sur sa plate-forme Prirazlomnaïa que des militants de Greenpeace ont tenté d'escalader en septembre afin d'en dénoncer les risques pour l'environnement.
Cette action a valu aux trente membres d'équipage du navire de Greenpeace d'être arrêtés et placés en détention provisoire pendant plus de deux mois, et ils encourent sept ans de prison.
Mardi, le président Vladimir Poutine, qui s'est impliqué personnellement dans la défense de l'ours blanc comme dans celle du tigre de l'Amour ou d'autres animaux rares, avait cependant insisté devant des étudiants sur l'importance de l'Arctique en termes économiques et militaires.
Le ministre russe de l'Ecologie, Sergueï Donskoï, a assuré que la Russie, qui a créé 19 zones protégées dans l'Arctique, allait poursuivre dans cette voie et augmenter le nombre de réserves.
Il a aussi indiqué qu'une loi allait être adoptée pour obliger les sociétés opérant dans la zone à employer les technologies les plus avancées pour leur activités et à préparer des procédures d'urgence en cas de risque écologique.
"La notion de zones protégées est importante, mais nous ne devrions pas autoriser le développement de l'exploration du gaz et du pétrole dans l'Arctique", a cependant déclaré Jim Leape, directeur général de WWF.
"Il n'y a pas de société dans le monde qui détienne les technologies pour éviter les catastrophes", a-t-il souligné.
Un avis partagé par Maria Vorontsova, représentante en Russie du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
"Aucune compagnie n'est en mesure de lutter contre une marée noire sous la banquise", a-t-elle dit à l'AFP, soulignant qu'un accident sur la plateforme Prirazlomnaïa aurait une ampleur trois fois supérieure à la marée noire du pétrolier américain ExxonValdez en 1989, qui avait déversé environ 40 millions de litres de pétrole dans la mer et pollué 1.300 kilomètres de côtes.
Réunis à Moscou pour ce forum marquant les 40 ans de la signature d'un accord par les cinq Etats riverains de l'Arctique interdisant la chasse du plantigrade (sauf pour les populations autochtones), représentants gouvernementaux et ONG ont une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme sur la situation de l'ours blanc.
Il ne reste plus qu'entre 20.000 et 25.000 spécimens, répartis entre le Canada, la Russie, les Etats-Unis, la Norvège et le Groënland.
"Le changement climatique est de loin la plus grande menace pesant sur l'ours polaire", a rappelé Lars Lunde, secrétaire d'Etat au ministère norvégien de l'Environnement, au cours de ce forum organisé par le ministère russe de l'Environnement et le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Mais les nouvelles activités s'ajoutent à cette menace.
"Aujourd'hui nous faisons face à de nouveaux défis tels que la hausse du trafic maritime et le développement de l'exploration du pétrole et du gaz", a déclaré Leona Aglukkaq, ministre canadien de l'Environnement.
Or, l'ours blanc est très dépendant de la banquise, où il chasse le phoque. La modification du milieu bouleverse ses repères et perturbe la gestation des femelles.
"Nous sommes inquiets du développement de la route maritime du Nord et de l'exploration des hydrocarbures", a déclaré Sergueï Kavry, membre de l'association des peuples autochtones du Nord, de Sibérie et de l'Extrême-Orient russe.
La Russie, dont le président Vladimir Poutine a pourtant personnellement mis en place un programme de protection de l'ours polaire, mise en effet sur l'exploitation de la route maritime du Nord, un projet stratégique rendu possible par le réchauffement et voué à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.
Elle s'est aussi lancée, avec ses champions Gazprom et Rosneft, ces dernières années dans la course à l'exploration du pétrole et du gaz dans l'Arctique.
Gazprom doit lancer la production sur sa plate-forme Prirazlomnaïa que des militants de Greenpeace ont tenté d'escalader en septembre afin d'en dénoncer les risques pour l'environnement.
Cette action a valu aux trente membres d'équipage du navire de Greenpeace d'être arrêtés et placés en détention provisoire pendant plus de deux mois, et ils encourent sept ans de prison.
Mardi, le président Vladimir Poutine, qui s'est impliqué personnellement dans la défense de l'ours blanc comme dans celle du tigre de l'Amour ou d'autres animaux rares, avait cependant insisté devant des étudiants sur l'importance de l'Arctique en termes économiques et militaires.
Le ministre russe de l'Ecologie, Sergueï Donskoï, a assuré que la Russie, qui a créé 19 zones protégées dans l'Arctique, allait poursuivre dans cette voie et augmenter le nombre de réserves.
Il a aussi indiqué qu'une loi allait être adoptée pour obliger les sociétés opérant dans la zone à employer les technologies les plus avancées pour leur activités et à préparer des procédures d'urgence en cas de risque écologique.
"La notion de zones protégées est importante, mais nous ne devrions pas autoriser le développement de l'exploration du gaz et du pétrole dans l'Arctique", a cependant déclaré Jim Leape, directeur général de WWF.
"Il n'y a pas de société dans le monde qui détienne les technologies pour éviter les catastrophes", a-t-il souligné.
Un avis partagé par Maria Vorontsova, représentante en Russie du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
"Aucune compagnie n'est en mesure de lutter contre une marée noire sous la banquise", a-t-elle dit à l'AFP, soulignant qu'un accident sur la plateforme Prirazlomnaïa aurait une ampleur trois fois supérieure à la marée noire du pétrolier américain ExxonValdez en 1989, qui avait déversé environ 40 millions de litres de pétrole dans la mer et pollué 1.300 kilomètres de côtes.