Washington, Etats-Unis | AFP | mercredi 10/05/2017 - Donald Trump a créé une onde de choc aux Etats-Unis en congédiant mardi James Comey, directeur du FBI depuis septembre 2013.
Les démocrates soupçonnent le président américain de vouloir ralentir l'enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et la Russie, mais le républicain affirme que sa décision n'a rien à voir avec la Russie et tout à voir avec la conduite de James Comey dans l'affaire Clinton en 2016.
Dans sa lettre datée de mardi, M. Rosenstein, ancien procureur fédéral respecté, énumère les manquements attribués à James Comey dans la gestion de la fin de l'enquête sur les emails d'Hillary Clinton. Il lui est reproché d'avoir annoncé dans une conférence de presse, le 5 juillet 2016, la clôture des investigations et sa recommandation que l'ancienne secrétaire d'Etat ne fasse pas l'objet de poursuites.
"Ce n'est pas le rôle du directeur de faire une telle annonce", justifie M. Rosenstein, qui rappelle que la décision de poursuites appartient aux procureurs fédéraux, au ministère de la Justice, sur la base des recommandations du FBI.
"Aggravant cette erreur, le directeur a ignoré un principe de base: nous ne tenons pas de conférence de presse pour divulguer des informations désobligeantes sur la personne ayant fait l'objet d'une enquête close", ajoute M. Rosenstein. M. Comey avait en effet tenu à dénoncer la "négligence extrême" de Mme Clinton.
Enfin, il est reproché à M. Comey d'avoir, le 28 octobre, 11 jours avant l'élection présidentielle, annoncé la réouverture du dossier Clinton après la découverte de nouveaux emails sur l'ordinateur d'une collaboratrice et de son mari. Cette annonce avait produit une déflagration politique, bien que les nouveaux emails n'aient rien produit de neuf. M. Comey avait justifié cette annonce par sa promesse de tenir le Congrès informé, malgré la tradition de silence du FBI, surtout avant une échéance électorale.
Mais le 20 mars, M. Comey a confirmé au Congrès que le FBI enquêtait sur une possible coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, un scénario considéré comme "fake news" par le président.
Et il avait contredit le milliardaire en déclarant qu'il n'existait aucune preuve que Barack Obama ait placé la Trump Tower sur écoute.
Selon Politico, le président cherchait depuis une semaine un prétexte pour débarquer le patron du FBI, exaspéré que l'enquête russe occupe tant l'espace médiatique, chaque semaine apportant son lot de révélations et fuites.
Officiellement, la Maison Blanche explique que le numéro deux de la Justice a écrit sa note de son propre chef, et qu'elle fut le déclencheur du licenciement.
L'opposition démocrate s'est ralliée autour d'une demande: la nomination d'un procureur spécial ("special counsel") par le ministère de la Justice, afin de prendre en main l'enquête.
Un tel magistrat serait plus indépendant qu'un procureur fédéral normal, qui est directement sous les ordres du ministre, bien qu'il puisse être limogé, sous conditions, par le pouvoir exécutif.
Du côté du Congrès, les commissions du Renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants ont lancé leurs propres enquêtes sur les ingérences russes il y a plusieurs mois, et elles se poursuivent.
Mais plusieurs élus, des deux partis, demandent la création par le Congrès d'une puissante commission d'enquête indépendante, dont les membres ne seraient pas parlementaires et seraient nommés à égalité par les chefs démocrates et les chefs républicains du Congrès.
Le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, s'est opposé mercredi à la nomination d'un procureur spécial et à la création d'une commission nouvelle, estimant que les enquêtes en cours suffisaient.
Les démocrates soupçonnent le président américain de vouloir ralentir l'enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et la Russie, mais le républicain affirme que sa décision n'a rien à voir avec la Russie et tout à voir avec la conduite de James Comey dans l'affaire Clinton en 2016.
- Quel motif officiel ?
Donald Trump s'est reposé sur une note de trois pages du ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein, 52 ans, confirmé à son poste par le Sénat le 25 avril. Cette note a conduit le ministre de la Justice Jeff Sessions à recommander le limogeage de M. Comey à M. Trump, recommandation immédiatement acceptée.Dans sa lettre datée de mardi, M. Rosenstein, ancien procureur fédéral respecté, énumère les manquements attribués à James Comey dans la gestion de la fin de l'enquête sur les emails d'Hillary Clinton. Il lui est reproché d'avoir annoncé dans une conférence de presse, le 5 juillet 2016, la clôture des investigations et sa recommandation que l'ancienne secrétaire d'Etat ne fasse pas l'objet de poursuites.
"Ce n'est pas le rôle du directeur de faire une telle annonce", justifie M. Rosenstein, qui rappelle que la décision de poursuites appartient aux procureurs fédéraux, au ministère de la Justice, sur la base des recommandations du FBI.
"Aggravant cette erreur, le directeur a ignoré un principe de base: nous ne tenons pas de conférence de presse pour divulguer des informations désobligeantes sur la personne ayant fait l'objet d'une enquête close", ajoute M. Rosenstein. M. Comey avait en effet tenu à dénoncer la "négligence extrême" de Mme Clinton.
Enfin, il est reproché à M. Comey d'avoir, le 28 octobre, 11 jours avant l'élection présidentielle, annoncé la réouverture du dossier Clinton après la découverte de nouveaux emails sur l'ordinateur d'une collaboratrice et de son mari. Cette annonce avait produit une déflagration politique, bien que les nouveaux emails n'aient rien produit de neuf. M. Comey avait justifié cette annonce par sa promesse de tenir le Congrès informé, malgré la tradition de silence du FBI, surtout avant une échéance électorale.
- Pourquoi maintenant ?
Ces raisons officielles se heurtent au comportement de Donald Trump durant la campagne. En octobre, il avait salué le courage de M. Comey. Le candidat avait pilonné son adversaire démocrate en utilisant les mots mêmes du directeur, qu'il avait maintenu à son poste à son arrivée au pouvoir.Mais le 20 mars, M. Comey a confirmé au Congrès que le FBI enquêtait sur une possible coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, un scénario considéré comme "fake news" par le président.
Et il avait contredit le milliardaire en déclarant qu'il n'existait aucune preuve que Barack Obama ait placé la Trump Tower sur écoute.
Selon Politico, le président cherchait depuis une semaine un prétexte pour débarquer le patron du FBI, exaspéré que l'enquête russe occupe tant l'espace médiatique, chaque semaine apportant son lot de révélations et fuites.
Officiellement, la Maison Blanche explique que le numéro deux de la Justice a écrit sa note de son propre chef, et qu'elle fut le déclencheur du licenciement.
- La suite de l'enquête
L'enquête du FBI, menée par des enquêteurs chevronnés, se poursuit. In fine, ce sera le prochain directeur qui pèsera sur la conclusion de ces investigations, et notamment sur la recommandation de poursuites ou non.L'opposition démocrate s'est ralliée autour d'une demande: la nomination d'un procureur spécial ("special counsel") par le ministère de la Justice, afin de prendre en main l'enquête.
Un tel magistrat serait plus indépendant qu'un procureur fédéral normal, qui est directement sous les ordres du ministre, bien qu'il puisse être limogé, sous conditions, par le pouvoir exécutif.
Du côté du Congrès, les commissions du Renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants ont lancé leurs propres enquêtes sur les ingérences russes il y a plusieurs mois, et elles se poursuivent.
Mais plusieurs élus, des deux partis, demandent la création par le Congrès d'une puissante commission d'enquête indépendante, dont les membres ne seraient pas parlementaires et seraient nommés à égalité par les chefs démocrates et les chefs républicains du Congrès.
Le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, s'est opposé mercredi à la nomination d'un procureur spécial et à la création d'une commission nouvelle, estimant que les enquêtes en cours suffisaient.