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Expérimenter glisse et lévitation grâce à un skate supraconducteur


Expérimenter glisse et lévitation grâce à un skate supraconducteur
PARIS, 12 octobre 2011 (AFP) - Juchés sur le MagSurf, un skate supraconducteur, le président de l'université Paris Diderot Vincent Berger et plusieurs autres personnes ont pu léviter mercredi à quelques centimètres du sol, une première application ludique et sportive à ce phénomène découvert il y a cent ans.

"Nous avons construit un objet idéal pour faire découvrir au grand public les manifestations spectaculaires de la physique quantique", a déclaré Alain Sacuto, directeur du département de physique de cette université où ce premier surf en lévitation a été mis au point.

Jusqu'alors, "personne n'avait réalisé de mobiles à lévitation humaine", a-t-il expliqué, rappelant que des objets ludiques de la taille de jouets ont été fabriqués.

La supraconductivité, découverte il y a cent ans par le physicien néerlandais Heile Kammerlingh-Omnes, connaît déjà plusieurs applications : train en lévitation magnétique au Japon, imagerie IRM, accélérateurs de particules.

Les matériaux supraconducteurs conduisent le courant électrique sans perdre une miette d'énergie. Autre propriété fondamentale : un supraconducteur expulse le champ magnétique qui le traverse, ce qui permet les effets spectaculaires de lévitation.

Pour devenir supraconducteur, le MagSurf doit être refroidi avec de l'azote liquide à -195°C. Son réservoir peut en contenir environ 4 litres. Il commence alors à léviter à 2 cm au dessus d'un rail magnétique. Sans le moindre frottement. Et il peut transporter des personnes de plus de 100 kg.

Présentée à Paris pour l'ouverture de la fête de la science, le parcours expérimenté devant l'université Paris Diderot n'a que cinq mètres de long. Gare à la chute ou à l'arrêt brutal si l'impulsion donnée au départ est trop forte.

Le skate, breveté après avoir été mis au point par le laboratoire Matériaux et phénomènes quantiques de Paris Diderot, pourrait être utilisé dans des parcs d'attractions, selon M. Sacuto.

Le 8 avril 1911, le physicien Heile Kammerlingh-Omnes avait découvert qu'un brin de mercure, refroidi dans l'hélium, conduisait infiniment mieux le courant à -269°C. D'abord limitée aux températures inférieures à -250°C, la supraconductivité est maintenant possible à -109°C.

Le refroidissement peut être assuré par de l'azote liquide, plus simple à manipuler que l'hélium liquide, mais on est encore loin de matériaux utilisables à température ambiante.

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Rédigé par AFP le Mercredi 12 Octobre 2011 à 06:03 | Lu 1062 fois