Rachidine, Syrie | AFP | vendredi 14/04/2017 - Des milliers de civils et de combattants ont quitté vendredi sans heurt quatre villes assiégées depuis deux ans par l'armée ou des rebelles en Syrie, à la suite d'un accord entre les parties adverses.
A Moscou, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a réclamé que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimique (OIAC) puisse enquêter sur le terrain afin de déterminer qui était responsable de l'attaque chimique présumée ayant fait 87 morts dans le nord de la Syrie le 4 avril.
Le désespoir et la tristesse se lisaient sur les visages fatigués des hommes, femmes et enfants quittant les quatre villes assiégées, a constaté un correspondant de l'AFP. Ils sont montés dans des cars en ignorant si un jour ils pourraient revenir chez eux, dans un pays où plus de la moitié de la population est déplacée ou en exil.
"Les gens sont déroutés. Le sentiment qui prévaut c'est l'angoisse, la tristesse et la colère", a affirmé Mohamed Darwich, un médecin de la ville de Madaya. "Nous ne savons pas ce qui va arriver à ceux qui restent et nous ignorons quelle sera notre destinée. Nous espérons pouvoir revenir bientôt. C'est malgré tout notre terre".
L'accord sur les évacuations des villes pro-gouvernementales de Foua et Kefraya et de celles tenues par les rebelles de Madaya et Zabadani, a été parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l'Iran, allié du régime.
Ces transferts sont les derniers d'une longue série depuis le début de la guerre civile il y a six ans. Ces évacutions auraient dû commencer le 4 avril mais leur application a été retardée jusqu'à ce vendredi en raison de la réticence des habitants à quitter leurs foyers et de la complexité de l'opération.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), quelque 5.000 personnes ont quitté Foua et et Kafraya, dont 1.300 combattants pro-régime, à bord d'environ 80 autocars et de 20 ambulances.
Al-Watan, quotidien proche du pouvoir, a précisé que 3.000 autres devaient également quitter vendredi soir ces deux enclaves chiites pro-gouvernementales de la province d'Idleb tenue par les rebelles dans le nord-ouest.
En vertu de l'accord, les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent se rendre, via Rachidine, à Alep, à Damas ou dans la province de Lattaquié (ouest), places fortes du régime.
A Rachidine, une ville à l'est d'Alep tenue par l'opposition, leurs cars étaient escortés par des combattants, notamment de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie rebaptisée Fateh al-Cham.
"Je ne peux pas vous décrire ce que je ressens mais j'espère qu'un jour l'harmonie reviendra entre nous comme c'était le cas avant" la guerre, a déclaré un habitant à l'AFP.
Parallèlement, plusieurs milliers de personnes ont quitté Madaya et Zabadani, villes rebelles assiégées par les forces gouvernementales dans la province de Damas, pour se diriger vers la province rebelle d'Idleb.
Plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu de l'accord qui conclu en mars qui a débuté mercredi avec un échange de prisonniers.
Selon l'OSDH, des milliers de civils à Madaya ont choisi de demeurer à Madaya, où l'armée est entrée à la mi-journée.
Zabadani avait été la première ville syrienne tombée entièrement aux mains de la rébellion en janvier 2012.
Dans un entretien accordé mercredi à l'AFP à Damas, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que "le déplacement qui se fait dans ce contexte est obligatoire". "Nous ne l'avons pas choisi, et nous souhaitons que toute personne puisse rester dans son village et dans sa ville (...) Ils rentreront bien sûr chez eux après la libération", a-t-il assuré.
De son côté, l'opposition a qualifié "les transferts forcés de crimes contre l'Humanité".
A Moscou, les chefs de la diplomatie iranienne et russe, dont les pays sont alliés de Damas, se sont réunis avec leur homologue syrien, une semaine après la frappe américaine sur une base aérienne syrienne. Cette dernière a été menée, selon Washington, en représailles à l'attaque chimique présumée ayant fait 87 morts dans la ville rebelle de Khan Cheikhoun dans le nord-ouest.
Dans l'entretien à l'AFP, M. Assad a déclaré que cette attaque chimique était "une fabrication à 100%", qui a été montée par "l’Occident, principalement les Etats-Unis" pour "servir de prétexte" à la frappe du 7 avril contre la base aérienne.
M. Lavrov a estimé vendredi "inacceptable" que l'OIAC "analyse ce qui s'est passé (à Khan Cheikhoun) à distance". Il a ajouté qu'une enquête "transparente" de l'OIAC nécessitait l'apport "d'experts indépendants, de groupes supplémentaires d'experts qui représenteront les pays de la région, la Russie, les Etats-Unis et l'Europe".
A Moscou, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a réclamé que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimique (OIAC) puisse enquêter sur le terrain afin de déterminer qui était responsable de l'attaque chimique présumée ayant fait 87 morts dans le nord de la Syrie le 4 avril.
Le désespoir et la tristesse se lisaient sur les visages fatigués des hommes, femmes et enfants quittant les quatre villes assiégées, a constaté un correspondant de l'AFP. Ils sont montés dans des cars en ignorant si un jour ils pourraient revenir chez eux, dans un pays où plus de la moitié de la population est déplacée ou en exil.
"Les gens sont déroutés. Le sentiment qui prévaut c'est l'angoisse, la tristesse et la colère", a affirmé Mohamed Darwich, un médecin de la ville de Madaya. "Nous ne savons pas ce qui va arriver à ceux qui restent et nous ignorons quelle sera notre destinée. Nous espérons pouvoir revenir bientôt. C'est malgré tout notre terre".
L'accord sur les évacuations des villes pro-gouvernementales de Foua et Kefraya et de celles tenues par les rebelles de Madaya et Zabadani, a été parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l'Iran, allié du régime.
Ces transferts sont les derniers d'une longue série depuis le début de la guerre civile il y a six ans. Ces évacutions auraient dû commencer le 4 avril mais leur application a été retardée jusqu'à ce vendredi en raison de la réticence des habitants à quitter leurs foyers et de la complexité de l'opération.
- Chassé-croisé -
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), quelque 5.000 personnes ont quitté Foua et et Kafraya, dont 1.300 combattants pro-régime, à bord d'environ 80 autocars et de 20 ambulances.
Al-Watan, quotidien proche du pouvoir, a précisé que 3.000 autres devaient également quitter vendredi soir ces deux enclaves chiites pro-gouvernementales de la province d'Idleb tenue par les rebelles dans le nord-ouest.
En vertu de l'accord, les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent se rendre, via Rachidine, à Alep, à Damas ou dans la province de Lattaquié (ouest), places fortes du régime.
A Rachidine, une ville à l'est d'Alep tenue par l'opposition, leurs cars étaient escortés par des combattants, notamment de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie rebaptisée Fateh al-Cham.
"Je ne peux pas vous décrire ce que je ressens mais j'espère qu'un jour l'harmonie reviendra entre nous comme c'était le cas avant" la guerre, a déclaré un habitant à l'AFP.
Parallèlement, plusieurs milliers de personnes ont quitté Madaya et Zabadani, villes rebelles assiégées par les forces gouvernementales dans la province de Damas, pour se diriger vers la province rebelle d'Idleb.
Plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu de l'accord qui conclu en mars qui a débuté mercredi avec un échange de prisonniers.
Selon l'OSDH, des milliers de civils à Madaya ont choisi de demeurer à Madaya, où l'armée est entrée à la mi-journée.
Zabadani avait été la première ville syrienne tombée entièrement aux mains de la rébellion en janvier 2012.
- 'experts indépendants' -
Dans un entretien accordé mercredi à l'AFP à Damas, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que "le déplacement qui se fait dans ce contexte est obligatoire". "Nous ne l'avons pas choisi, et nous souhaitons que toute personne puisse rester dans son village et dans sa ville (...) Ils rentreront bien sûr chez eux après la libération", a-t-il assuré.
De son côté, l'opposition a qualifié "les transferts forcés de crimes contre l'Humanité".
A Moscou, les chefs de la diplomatie iranienne et russe, dont les pays sont alliés de Damas, se sont réunis avec leur homologue syrien, une semaine après la frappe américaine sur une base aérienne syrienne. Cette dernière a été menée, selon Washington, en représailles à l'attaque chimique présumée ayant fait 87 morts dans la ville rebelle de Khan Cheikhoun dans le nord-ouest.
Dans l'entretien à l'AFP, M. Assad a déclaré que cette attaque chimique était "une fabrication à 100%", qui a été montée par "l’Occident, principalement les Etats-Unis" pour "servir de prétexte" à la frappe du 7 avril contre la base aérienne.
M. Lavrov a estimé vendredi "inacceptable" que l'OIAC "analyse ce qui s'est passé (à Khan Cheikhoun) à distance". Il a ajouté qu'une enquête "transparente" de l'OIAC nécessitait l'apport "d'experts indépendants, de groupes supplémentaires d'experts qui représenteront les pays de la région, la Russie, les Etats-Unis et l'Europe".