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Européennes: Glucksmann donne tout pour devancer les macronistes, Attal contre-attaque


Crédit JEFF PACHOUD / AFP
Crédit JEFF PACHOUD / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 05/06/2024 - A quatre jours du scrutin, le tempo de la campagne des européennes s'accélère: Raphaël Glucksmann jette ses dernières forces pour tenter d'arracher la deuxième place derrière un RN annoncé triomphant, aussitôt attaqué par Gabriel Attal qui l'a accusé d'avoir honte du soutien de l'ancien président François Hollande.

"Le message sera d'autant plus fort si nous sommes portés par les électrices et les électeurs à la seconde place", a déclaré la tête de liste PS-Place publique, qui s'est démultiplié mercredi matin dans les matinales télé.

"Il y a une autre alternative à l'extrême droite que Macron et une autre alternative à Macron que l'extrême droite", a-t-il insisté, exhortant les électeurs à "sortir de ce duel mortifère" installé, selon lui, par la majorité présidentielle avec le RN.

L'implication de l'exécutif dans la campagne reste par ailleurs au centre des critiques, après l'irruption surprise lundi à Radio France du Premier ministre Gabriel Attal dans une interview de la tête de liste macroniste Valérie Hayer, et avant une prise de parole d'Emmanuel Macron aux 20 heures de TF1 et France 2 jeudi.

Accusé mercredi par la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi de vouloir ainsi "combler les manques d'une campagne visiblement en échec", Gabriel Attal lui a répondu qu'elle était "jalouse" de son soutien à Mme Hayer et que les socialistes étaient "honteux" du soutien de François Hollande.

- "Kidnapping" -

La polémique a rebondi au Sénat, où la ministre de la Culture Rachida Dati est venue au secours de Gabriel Attal en assurant que la PDG de Radio France, Sibyle Veil, l'avait "contraint" à venir sur son plateau.

Le député communiste Ian Brossat, qui accusait Gabriel Attal d'avoir "déboulé" à Radio France comme au "bon temps de l'ORTF", s'est dit "assez inquiet d'apprendre que le Premier ministre ait pu être victime (...) d'une forme de kidnapping", provoquant le sourire du chef du gouvernement.

Marine Le Pen a aussi dénoncé "une manipulation de l'opinion" par le biais des cérémonies du Débarquement et la présence de prestigieux invités, comme les présidents américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Emmanuel Macron a lancé mercredi les cérémonies marquant le 80e anniversaire du D-Day, le 6 juin 1944, avec un hommage à Plumelec (Morbihan) aux maquisards bretons, avant de prononcer à Saint-Lô un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés.

Alors que sa candidate est en mauvaise posture, talonnée par Raphaël Glucksmann dans les intentions de vote et loin derrière le Rassemblement national, annoncé à plus de 30% des voix dans les sondages, Emmanuel Macron a décidé de prolonger cette année les commémorations sur trois jours, de mercredi à vendredi.

Invité vendredi à l'Assemblée nationale, M. Zelensky "est toujours le bienvenu mais le vendredi, à quelques heures de la fin de la campagne", c'est "une volonté de manipulation de l'opinion", s'est indignée Marine Le Pen.

- "Avancer" -

"Le président s'invite sur l'ensemble des télévisions et des radios et reçoit le président Zelensky de manière exceptionnelle", s'est agacée aussi Manon Aubry, dénonçant une "instrumentalisation à des fins électorales".

La candidate de La France insoumise a néanmoins appelé les électeurs à profiter des cérémonies du D-Day pour "se remémorer les dérives de l'extrême droite". "On est à H-1 avant (son) arrivée au pouvoir", a-t-elle prévenu sur franceinfo.

Dans l'immédiat, les candidats organisent leurs derniers meetings - François-Xavier Bellamy (LR) au Cannet et Marion Maréchal (Reconquête) à Nice, avant Valérie Hayer jeudi soir également à Nice et Manon Aubry à Lyon.

Et les pronostics vont bon train sur les suites politiques de cette campagne et un éventuel accord de gouvernement avec LR afin d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, notamment dans la sombre perspective d'un nouveau débat budgétaire rythmé par les 49.3.

"De coalition, il n'a jamais été question", a tranché François-Xavier Bellamy sur Europe1-Cnews. Le président du Sénat Gérard Larcher avait balayé la veille toute velléité d'être nommé à Matignon.

"On continuera d’avancer" sur les "fondamentaux", école, travail et autorité, a affirmé un conseiller de l’exécutif. Un autre écartait l'hypothèse d’une censure du gouvernement, estimant que la droite n'y avait pas intérêt "y compris sur l’enjeu budgétaire (à le) renverser".

A gauche, l'heure n'est pas au rassemblement. "Je serai le gardien qu'il n'y a aucun changement" du cap fixé pendant la campagne, soit la rupture claire avec La France insoumise, a promis M. Glucksmann.

le Mercredi 5 Juin 2024 à 07:11 | Lu 469 fois