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Essais nucléaires et cancers : « un lien vraisemblable »


Essais nucléaires et cancers : « un lien vraisemblable »
Une information reprise par le site Tahiti Today et publiée le 17 juillet dans les colonnes du journal « le Parisien » révèle l’existence d’expertises établissant un « lien vraisemblable » entre les essais nucléaires menés par la France de 1960 à 1996, en Algérie puis Polynésie, et le développement de cancers.

Florent de Vathaire, directeur de recherche en épidémiologie à l’Inserm-Institut Gustave-Roussy, auteur des rapports d’expertise à la demande de la Justice, a réalisé son étude en 2010. Il affirme au Parisien « En rassemblant de nombreux éléments, j’ai pu construire un faisceau de présomptions qui permet de dire que le lien entre les retombées radioactives et les cancers est vraisemblable pour certains des cas expertisés. Même si d’un point de vue scientifique on ne pourra jamais affirmer avec certitude telle ou telle causalité et ce, pour une raison simple : ces cancers ou ces leucémies ne sont pas uniquement causés par les radiations. ».

Le chercheur relativise la nature des expertises réalisées dans le cadre des procédures d’indemnisation dans la mesure où « elles ont été réalisées par des médecins qui n’étaient pas spécialistes de l’épidémiologie des faibles doses de radiation. (…) elles étaient fondées sur des connaissances qui n’étaient pas suffisamment complètes, ou alors (...) très anciennes, remontant parfois à plus de quarante ans. »

Florent de Vathaire ajoute également qu’ « On sait aujourd’hui avec certitude, des études récentes le prouvent, que de faibles doses de radioactivité peuvent avoir des conséquences graves sur la thyroïde des jeunes enfants, comme le déclenchement de cancers ou d’autres pathologies. Je souhaiterais lancer rapidement une étude globale sur les Polynésiens qui étaient âgés de moins de 5 ans à l’époque des essais. »

Cette étude épidémiologique sur les enfants de moins de 5 ans lors des essais nucléaires dans 5 ou 6 îles de la Polynésie, pourrait permettre de comparer les marqueurs biologiques sur leur thyroïde à ceux d’enfants nés plusieurs années après les essais.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 19 Juillet 2012 à 16:11 | Lu 1508 fois